Après avoir réalisé une étude bibliographique, publiée le 18 février, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) indique qu'il y a un "déficit de données sur les expositions aux pesticides des travailleurs agricoles en France". Elle lance donc un appel à contributions complémentaires auprès de l'ensemble des acteurs détenteurs de données susceptibles de contribuer à une meilleure connaissance des expositions aux pesticides dans ce secteur (agences européennes, associations, scientifiques, industriels et particuliers).
L'agence s'est autosaisie du sujet et fait de l'exposition des travailleurs agricoles une de ses priorités de travail pour 2014. Ses travaux, dont les résultats sont attendus début 2015, permettront de décrire la population des travailleurs agricoles potentiellement exposée aux pesticides selon les différents systèmes de production et les filières et d'identifier les situations professionnelles à l'origine des expositions aux pesticides. Les niveaux d'exposition répertoriés seront également mis en perspective avec les données sanitaires.
Les études et rapports se multiplient pour alerter sur les dangers sanitaires des pesticides. Une étude collective coordonnée par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) soulignait, en juin dernier, les liens probables entre l'exposition aux pesticides et plusieurs pathologies (cancers, maladies neurodégénératives, malformations du fœtus…). Pourtant, l'étude Agrican sur la santé des agriculteurs, publiée en 2011 par la Mutuelle sociale agricole (MSA) abordait très peu le sujet. En 2013, l'Anses et la MSA ont signé un accord cadre dont l'un des objectifs est d'accroître les connaissances sur l'exposition des agriculteurs.
