Le 18 juin, la commission supérieure des maladies professionnelles agricoles (Cosmap) s'est prononcée sur l'opportunité de créer un tableau de reconnaissance des hémopathies (cancers du sang) comme maladies professionnelles. Cette reconnaissance éviterait aux agriculteurs malades de prouver les liens de causalité entre leur maladie et leur activité professionnelle et leur ouvrirait directement le droit au régime de réparation des maladies professionnelles par la Mutualité sociale agricole (MSA).
"Cette proposition doit être mise en œuvre le plus rapidement possible et élargie à toutes les maladies générées par les pesticides pour donner enfin espoir aux victimes", réagit la Confédération paysanne, qui demande néanmoins l'interdiction des pesticides dangereux pour la santé : "La possibilité d'intégrer pour un paysan un parcours de reconnaissance de sa maladie ne doit pas servir de caution au déni des pouvoirs publics et des promoteurs de l'agriculture productiviste quant au lien entre pesticides et santé des paysans ! L'évidence de la responsabilité des firmes agro-chimiques impose, par ailleurs, qu'elles contribuent aux indemnisations".
En revanche, la FNSEA est opposée à la création d'un tel tableau : "Lorsque les agriculteurs ont utilisé les pesticides incriminés aujourd'hui comme provoquant des hémopathies, c'était en toute légitimité avec l'aval de l'Etat et sur les conseils des fabricants. Par conséquent, il nous paraît parfaitement légitime que l'Etat comme les fabricants de produits phytosanitaires assument leur part de responsabilité et en supportent également le coût".
Mi-juin, l'Inserm soulignait, dans une étude sur les liens entre pathologies et exposition aux pesticides, qu'il semblait exister une association positive entre exposition professionnelle aux pesticides et certains cancers et certains cancers hématopoïétiques (lymphome non hodgkinien, myélomes multiples).