Après un premier rapport sur l'utilisation domestique des pesticides en métropole, l'Anses publie les résultats de l'étude Pesti'Home dans les départements et régions d'outre-mer (DROM). Résultat : comme dans l'hexagone, l'usage de pesticides est très répandu outre-mer avec une grande partie des particuliers qui utilisent des produits phytopharmaceutiques au moins une fois dans l'année. Mais si les résultats sont similaires, les usages sont différents : là où les ménages métropolitains utilisent les phytopharmaceutiques principalement pour traiter les plantes et les animaux, dans les DROM, ils sont utilisés, sous forme de spray, pour se débarrasser des insectes. Et pour cause, le climat y est beaucoup plus accueillant pour les cafards, fourmis et autres moustiques.
Tous usages confondus, les ménages ultra-marins ont recours aux pesticides trois à quatre fois plus souvent que ceux de métropole. Pour autant, les précautions d'emploi ne sont pas mieux connues et respectées puisque près de 80 % des produits périmés ou non utilisés sont jetés à la poubelle. À la Réunion, en Guadeloupe et en Martinique, où s'est déroulée l'étude, les ménages conservent dans leurs placards des produits achetés il y a 10 ans ou plus et qui sont aujourd'hui interdits à la vente. Et enfin, l'Anses constate que d'une manière générale, peu d'utilisateurs lisent les précautions d'emploi ou se protègent correctement lors de l'utilisation des produits. Comme pour le volet métropolitain de l'étude, l'Anses appelle donc les fabricants à rendre la composition des produits plus claire et rappelle la nécessité de mieux informer les utilisateurs des risques qu'ils encourent pour leur santé. Courant 2021, elle rendra d'ailleurs un avis sur l'arrêt du libre-service pour certains produits biocides destinés au grand public.