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Photovoltaïque : Silpro officiellement victime de la crise financière

Il devait être un symbole de l'engagement Français dans le photovoltaïque. Placé en redressement judiciaire le 7 avril, le projet d'usine de production de silicium raffiné est dans l'impasse et a 3 semaines pour trouver un plan de financement viable.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
   
Photovoltaïque : Silpro officiellement victime de la crise financière
Modélisation du projet de site de l'usine Silpro de production de Silicium raffiné
© Capenergies
   
Ce devait être un symbole fort de l'engagement Français dans l'industrie solaire photovoltaïque. Ce sont finalement 740 millions d'euros d'investissement, 4 millions d'heures de travail pour la création de la première plateforme, 2.000 emplois immédiats à la réouverture du chantier, qui sont bloqués aujourd'hui en raison de la crise économique qui frappe l'usine Silpro, commente la Communauté économique Moyenne Durance.
Basée à Château-Arnoux-Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence), la société Silpro (Silicium de Provence), détenue principalement par une holding germano-néerlandaise* (70%) et EDF Energies Nouvelles (12,8%), a été placée le 7 avril en redressement judiciaire. Victime, selon EDF EN, de la crise financière et de la chute de la demande mondiale de silicium.

Le projet officiellement lancé en 2007 par François Loos, alors Ministre délégué à l'industrie, devait aboutir à la construction et à l'exploitation d'une usine de silicium raffiné, destiné à l'industrie solaire photovoltaïque. Objectif : favoriser le développement de la filière photovoltaïque. L'usine devait démarrer sa production en 2008 avec une capacité annuelle initiale de 2 à 3.000 tonnes. La ville de Saint-Auban s'affichait comme un choix stratégique. Il est en effet doté la proximité d'un site chlorié d'Arkema qui pouvait fournir du chlorure d'hydrogène purifié (HCl) et de l'hydrogène utilisés pour la production de silicium.

Dans un courrier daté du 15 avril dernier adressé aux élus locaux, par le biais du Député UMP de la région, M Daniel Spaniou, le Président de la République, Nicolas Sarkozy a affirmé son soutien au projet : ce projet industriel de grande envergure fournira à la France une des premières retombées concrètes en termes d'emploi et d'activités de l'orientation de notre politique énergétique vers les énergies renouvelables.
Afin de tenter de rassembler de nouveaux actionnaires, l'ensemble des partenaires publics et privés** de ce projet s'est rencontré le 26 avril dernier à l'Elysée. Il faut agir […]. C'est tout un territoire qui attend des réponses claires à une situation sociale difficile, a estimé M. Patrick Martellini, Président de la Communauté de Communes de Moyenne Durance et Maire de la ville de Château-Arnoux-Saint-Auban. Après un plan de restructuration qui a touché l'usine chimique d'Arkema (groupe Total) en 2005 où 380 postes sur 713 ont été supprimés, la création de cette usine de silicium reste, en effet, officiellement souhaitable dans cette région.

L'Etat veut que le projet voit le jour

Christian Fremont, le directeur de cabinet du président de la République s'est voulu rassurant en indiquant que l'état voulait que le projet voit le jour. Des contacts vont être pris avec de grandes entreprises comme Total, EDF et d'autres, même étrangères. L'Etat a dit qu'il soutenait le projet Silpro et nous ferons tout pour qu'il aboutisse, a confié à l'AFP, Daniel Spagnou, le député-maire UMP de Sisteron, après la réunion.
Le projet Silpro a trois semaines pour trouver de nouveaux partenaires. Une réunion avec l'ensemble des partenaires devrait se tenir aux alentours du 20 mai avec l'objectif de boucler un plan de financement viable.

Mais au-delà du phénomène ''crise financière'' qui justifie officiellement la déroute de ce projet qui n'a, rappelons-le, toujours pas abouti, le problème pourrait aussi venir du fait qu'une production française de Silicium raffiné ne serait finalement pas concurrentielle. Elle ne supporterait par exemple pas la comparaison avec la production étrangère et notamment chinoise. Problèmes : comment justifier l'investissement déjà consenti ? Comment légitimer le maintien d'un projet potentiellement non-viable ?


*Le groupe néerlandais E-Concern et le fabricant de panneaux solaires photovoltaïques Solon, coté en Allemagne

**Cette réunion réunissait les députés Jean-Louis Bianco (PS) et Daniel Spagnou (UMP), le sénateur Claude Domeizel (PS), le vice-président du conseil régional, Christophe Castaner (PS), le président de la communauté de communes de la Moyenne-Durance et maire de Château-Arnoux, Patrick Martellini (PRG), le conseiller général du canton, José Escanez (MRC), le préfet N'Gahane, ainsi que les représentants des ministères concernés et tous les financeurs publics et privés.

Réactions6 réactions à cet article

Les comptes à la française!

Commet peut on immaginer qu'un projet de ce type, que vaut 1 milliard, puisse être aussi malmené par l'incompétence général de politiques et responsables de ce gouv? Nous sommes dans un tournant où la crisis agrave potentiellement le ral-le-bol des citoyens. Comment ne pas s'apercevoir que les chinois sont n° 1 dans la matière et que ils peuvent aissement pratique l'asfixie avec un watt crète à 2 dolar voir 1 dolar bientôt? Chez Photowatt c'était pareil. Un prix indecent à l'international et très subventionné en interne. Resultat: la vente en 98 à un groupe USA que ne demandent pas mieux que hériter le savoir faire des ingénieurs payés avec des subventions, in fine, de l'argent public!Tout cela fait apparaître la grand diversion des politiques avec l'argent du contribuable car c'est de cela qu'il s'agit, la gestion nulle de l'argent du peuple!!

Maes | 05 mai 2009 à 11h27 Signaler un contenu inapproprié
lobby ?

Depuis plusieurs mois les élus du secteur concerné par SilPro entendent de la part des responsables (ministères, cabinet du Président,...) que le projet est en marche, pas de problème. On leur a dit qu'il ferait surement parti du plan de relance mais finalement non... mais pas d'inquiétude, on pense à vous...

Ces élus, soucieux de ne pas heurter les sensibilités de nos chers dirigeants, ont pris sur eux de ne pas faire de vague, malgré les inquiétudes et les doutes qui commençaient à avoir.

Début 2009, les banques et autres investisseurs privés ont indiqué leur soutien et confirmé leurs participations.
Ce n'était plus un problème financier, "mais qui bloque alors ?" Se demande-t-on dans les communes qui attendent avec impatience cette nouvelle entreprise qui relancera leur économie.

Ces dernières semaines, tout le beau monde était reçu à Paris et nos chers (très chers) dirigeants leurs ont affirmé qu'ils les soutenaient. C'est beau la communication...
Et un petit coup de brosse dans le sens du poil pour avoir la paix encore suffisamment longtemps.

Suffisamment longtemps pour quoi me demanderez-vous ?
Et bien il paraitrait que c'est bien l'état (en tant qu'investisseur publique) qui bloque le projet et pas les banques. La raison, le projet n'est "finalement" pas rentable ???
Par contre toute autre proposition sera étudiée...
Et qui à une proposition dans les tiroirs mais pas suffisamment aboutie car ils ne s'y intéressent que depuis peu ? Un groupe pétrolier, qui a déjà des installations non utilisées dans la région et qui aimerait bien que les subventions lui permettent de se placer sur le marché français émergent du photovoltaïque...

Alors oui, le photovoltaïque français ne sera pas compétitif, argument de taille, surtout quand on oublie l'hypothèse d'une taxe carbone qui handicaperait considérablement les produits chinois et si on oublie également qu'actuellement la demande est, il me semble, supérieure à l'offre et que si ça n'est pas le cas, les projets en développement en France (et ailleurs) pour des centrales au sol et autres projets d'envergure vont à terme représenter un volume considérable que le marché n'est pas prêt à combler.

Pour résumer:
Les investisseurs de SilPro étaient au début de l'année (la crise était déjà bien commencée) confiant dans la viabilité du projet.
L'Etat ne s'est jamais engagé que par des promesses et bruits de couloir.
Après avoir bien fait attendre tout le monde, on met les freins, prétextant que ce n'est plus viable, EDF (un des actionnaires) demande et annonce la mise en dépôt de bilan (ou en liquidation je ne sais plus) et l'état précise que toute proposition sera étudiée (et si par hasard TOTAL en avait une rapidement, pourquoi pas...).

Le copinage fait encore et toujours des ravages, et une fois de plus ce sont des citoyens qui n'ont rien demandé d'autres que d'avoir du travail dans leur région qui trinquent en attendant...

Désolé de ne pouvoir citer de source, si certains n'ont pas voulu faire de vague quand on leur promettait que "c'était dans les tuyaux", ils osent encore moins s'afficher désormais.

Tombour | 07 mai 2009 à 02h27 Signaler un contenu inapproprié
le photovoltaique un reve

Le photovoltaique quirepresente aujourd'hui quelques centmiliemes de notre consommation d'electgricité est un reve. C'est faire croire qu'on protegera l'environement parla technique.
Aujourd'hui la, priorité concerne d'abord et avant tout les economies d'énergie. Mais c'est plus facile pourles politique de parler des reves que de demander aux francais de changer de viee

Nous continuons à consommer (la consommation d'énergie electrique de la France a augmenté en 2008 deux fois plus, en valeur absolue, que la somme de toutes les nouvelles energies renouvelables) le taux de CO2 continue a croire.
Seule une grave crise ou une catastrophe ecologique nous onbligera a changer;.
des particuliers a augment en des particuliers

JM | 07 mai 2009 à 22h19 Signaler un contenu inapproprié
Réactions très sensées

Je suis 100% d'accord avec les réactions sur ce forum. Que branlent nos ministres ??? Bon sang, EDF va payer contractuellement l'énergie solaire 3 fois plus cher pendant 25 ans. On voit les prestataires d'installation photovoltaïque profiter de ce contexte et se multiplier comme des champignons. Une récente émission télévisée faisait état d'un projet d'équipement d'un terrain agricole d'à peine 3 hectares pour 40 millions d'euros (!!! le prix d'une nouvelle unité pharmaceutique pour fabriquer un célèbre antibiotique par exemple !!!) : un prix faramineux dont 90% du montant est directement imputable auxdites cellules photovoltaïque directement importées de Chine !!!

Résumons :
- nous sommes sur un domaine stratégique, l'énergie,
- un kW subventionné pendant 25 ans par EDF, donc un financement publique,
- zéro production de cellule photovoltaique en France,
- le coût des infrastructures photovoltaïques est élevé générant un marché industriel énorme,
- la demande est exponentielle...
On va donc importer MASSIVEMENT de la cellule photovoltaique de Chine au prix fort et leur permettre d'accumuler un savoir faire irratrappable, le tout sur fond de pratiques industrielles sociales et environnementales douteuses !

L'air de rien, notre gouvernement et EDF nous servent cette chianlie au lieu :
- d'engager un cercle vertueux en débloquant un projet "clé en main" déjà financé à hauteur de 10% : j'y ai participé et je vous garantis que ce beau projet industriel est très sain,
- de trouver du boulot pour les futurs chômeurs d'Arkema : comme d'hab, on préfère financer le chômage,
- de laisser l'industrie faire son oeuvre : émergeance de sous-traitance, écoles d'ingénieur, brevets, savoir-faire, etc.

Tout ça me rend très malheureux , moi qui ait pourtant voté Sarko et qui suit convanincu qu'industrie et écologie peuvent faire bon ménage.

Sami.

cdc | 13 juillet 2009 à 18h29 Signaler un contenu inapproprié
normal, le photovoltaïque n'est pas un choix DD

L'investissement PV n'est pas rentable...
Faisons plutôt des économies d'énergies

DL | 23 août 2009 à 17h13 Signaler un contenu inapproprié
Silpro c'est fini

Encore une promesse non tenue de Nicolas Sarkozy

essog | 04 septembre 2009 à 11h23 Signaler un contenu inapproprié

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