Dans le cadre du plan national d'action visant à réduire l'usage des produits phytophar-maceutiques, le Gouvernement s'est engagé à interdire rapidement l'utilisation des substances les plus préoccupantes pour la santé et l'environnement. Une mission d'inspection avait établi, en 2017, une liste des substances actives jugées préoccupantes parmi les plus fréquemment détectées ou mentionnées dans les rapports de surveillance. Cette mission préconisait de s'opposer au report de l'approbation européenne pour les substances à échéance en 2018 (chlorotoluron, dimoxystrobin, flumioxazine, glufosinate, diflufenican(il), diquat) et d'étudier, pour les autres (epoxiconazole, profoxydim, quizalofop-P-tefuryl, metam-sodium, metsulfuron méthyle, sulcotrione), la possibilité de prendre une initiative au niveau national.
L'agence de sécurité sanitaire (Anses) vient de publier une nouvelle liste de substances et produits (1) à réévaluer de façon prioritaire. « En partant des conclusions de cette mission et en tenant compte de l'interdiction de certaines substances et du retrait de certains produits intervenus depuis lors, l'Anses a réalisé une expertise relative aux substances devant faire l'objet d'une attention particulière », précise-t-elle.
Cancérigènes, reprotoxiques et perturbateur endocrinien
L'agence préconise de ne pas renouveler l'approbation de deux substances « présentant des critères d'exclusion au regard du règlement européen 1107/2009, car l'Echa (2) a récemment statué qu'elles étaient cancérigènes ou reprotoxiques de catégorie 1 ». Il s'agit du mancozèbe, considéré comme toxique pour la reproduction, de catégorie 1B, et du thiophanate-méthyl, classé mutagène de catégorie 2.
L'agence va également actualiser les évaluations des produits contenant du prosulfocarbe. Des contaminations de cultures non ciblées situées à côté de zones traitées par ces produits ont été constatées. L'Anses veut donc réévaluer les risques pour les personnes présentes et les résidents.
Enfin, l'Anses lance « l'évaluation d'une substance au regard de ses propriétés potentielles de perturbateur endocrinien, sans attendre le renouvellement de l'approbation des substances actives qu'elle contient ». Il s'agit du prochloraz.