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Moderniser le réseau d'eau potable et générer de l'électricité
La nouvelle centrale s'appuie sur l'ancien réseau d'alimentation en eau potable des deux communes, mis en place en 1976. Celui-ci, assez sommaire, avait été étudié pour alimenter en eau, notamment pendant la saison touristique, la station de ski d'Auron. L'idée était alors de capter l'eau des sources de Claï, situées à 2.000 mètres d'altitude en rive gauche de la Tinée, pour l'amener à Auron, à 1.600 mètres d'altitude en rive droite de la Tinée, au travers un vaste siphon. Avec ce système, l'eau descend ainsi de la source jusqu'à la Tinée, puis remonte à Auron, arrivant au point bas, situé à 1.200 mètres d'altitude, avec une pression de 70 bars. L'ajout de deux réducteurs de pression a permis l'alimentation en eau potable d'une deuxième commune : Saint-Etienne-de-Tinée.
Aujourd'hui, plus besoin de réducteurs de pression. La pico centrale permet de réduire la pression de l'eau à la place des réducteurs grâce à l'installation sur la conduite d'alimentation en eau potable d'une turbine de 200 kW avec alternateur fournissant de l'énergie électrique. La force de l'eau captée permet d'approvisionner les deux communes en eau potable mais également de produire de l'électricité injectée dans le réseau public et revendue à EDF. La production annuelle a été évaluée à 1 750 000 KWh, ce qui correspond à la consommation électrique annuelle hors chauffage d'environ 7 à 800 habitants.
Le projet, d'un coût total de 587.000 euros a été financé en partie par le Conseil général, le Conseil régional et l'Union européenne. La pico centrale devrait permettre de dégager un revenu d'environ 100.000 euros par an, grâce à la revente d'électricité à EDF. Le temps de retour sur investissement de l'installation est prévu de ce fait à 6 ans.
Selon le Conseil général des Alpes-Maritimes, le projet a utilisé la canalisation existante, n'engendrant aucune atteinte à l'environnement, pas de fouilles, aucune canalisation visible, aucune modification au droit des sources qui se trouvent dans le Parc national du Mercantour.
L'hydroélectricité, une énergie en (re)devenir
Selon le Conseil général des Alpes-Maritimes, l'hydroélectricité, largement exploitée dans notre département sur le réseau hydrologique, connaît aujourd'hui un développement sur le réseau d'adduction d'eau potable. La collectivité a par ailleurs lancé récemment une étude pour le recensement de tous les potentiels de production décentralisée d'électricité sur son territoire. Les résultats de cette étude seront connus en janvier 2009.
Il n'y a pas que les Alpes-Maritimes qui s'intéressent à cette source d'énergie. La pico hydroélectricité (très petites installations hydroélectriques) est une solution technique d'approvisionnement d'énergie décentralisée répandue dans le monde entier. Elle est utilisée pour alimenter des sites isolés et produire de l'électricité à petite échelle, notamment dans les pays émergents.
L'énergie hydraulique est la première source d'électricité d'origine renouvelable, c'est aussi une des filières de production électrique les moins chères. La compétitivité de l'hydroélectricité fait qu'aujourd'hui de nombreux projets se développent, notamment au niveau des petites centrales. En France, celles-ci participent à la production électrique nationale à hauteur de 1,5 % et à la production d'origine hydraulique à hauteur de 10 %.