L'Union départementale parisienne de la CGT et l'association Henri Pézerat dénoncent une pollution au plomb résultant de l'incendie de Notre-Dame de Paris survenu en avril 2019. Ils ont annoncé ce 6 juillet le dépôt d'une plainte contre X pour « mise en danger de la vie d'autrui » devant le tribunal de Paris. Deux familles riveraines de la cathédrale, dont les enfants auraient été exposés aux retombées de plomb, se joignent aussi à la plainte.
Les plaignants estiment qu'aucune mesure suffisante n'a été prise pour protéger la santé des riverains et des ouvriers du chantier de la cathédrale. « Dès le printemps 2019, le collectif plomb Notre-Dame, constitué de syndicats et d'associations, a alerté sur les dangers des poussières de plomb ayant contaminé le site lui-même et bien au delà », expliquent-ils dans un communiqué commun. « Alors que le plomb est un toxique redoutable, même à très faible dose, les revendications du collectif sont restées lettre morte, et notamment celles visant la mise en sécurité du site par un confinement de l'édifice. Les conséquences en ont été une pollution intense et chronique, pollution qui perdure aujourd'hui », fustigent les plaignants.
Fermeture du parvis de la cathédrale depuis le 18 mai
Depuis le 18 mai dernier, la préfecture de police de Paris a fermé au public le parvis de la cathédrale, après avoir détecté des concentrations de poussières de plomb « supérieures au niveau habituel parisien ». La fermeture sera levée dès que le « nettoyage » du parvis « sera réalisé » indiquait la préfecture dans un communiqué et lorsque « l'ensemble des valeurs relevées seront revenues à un niveau suffisamment bas ».
« Les difficultés d'accès à des informations précises ont obligé la CGT et l'association Henri Pézerat à engager des démarches auprès de la Commission d'accès aux documents administratifs (Cada) puis au tribunal administratif, afin d'obtenir des institutions publiques de la Culture et du Travail, les informations qui se sont révélées accablantes quant à la mise en danger, sa minimisation et l'absence de suivi sanitaire des travailleurs et des riverains, y compris les enfants. Il a fallu deux ans pour obtenir ces documents », ajoutent également les plaignants.
En avril dernier, l'association Robin des Bois a déjà déposé une plainte, avec constitution de partie civile, pour mise en danger de la vie d'autrui.