« 30 propositions ont été votées par le panel de citoyens », a souligné Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris en charge de l'urbanisme, de l'architecture, du Grand Paris et des relations avec les arrondissements, lors de la présentation des résultats de la conférence citoyenne sur la révision du plan local d'urbanisme (PLU) de Paris. « Nous nous engageons, par des outils normatifs et organisationnels, à prendre en compte l'intégralité des suggestions ».
En amont de la concertation règlementaire, la Ville de Paris a lancé une conférence citoyenne pour alimenter la réflexion sur les grandes orientations et les objectifs de la révision de son PLU. Plusieurs points d'entrée ont été ouverts : une consultation a été organisée du 26 septembre au 17 octobre 2020, par l'intermédiaire d'un formulaire en ligne sur le site idee.paris.fr. Un vote sur la base des contributions a ensuite été organisé. La ville a également sollicité 350 structures institutionnelles, associations, etc. Enfin, un bureau d'étude spécialisé a demandé à une centaine de citoyens de participer à trois journées de réflexion afin d'aboutir à des recommandations.
Un PLU bioclimatique
Un cadre a été fixé : comme le prochain PLU de Paris a l'ambition d'être « bioclimatique », les grands axes que la Ville souhaite aborder dans la procédure de révision portent sur quatre thématiques : un environnement plus favorable à la santé et une ville davantage résiliente et adaptée aux changements climatiques, une ville solidaire au sein de la métropole et de nouveaux enjeux patrimoniaux (patrimoines naturel et construit, paysage, biodiversité, etc.), une économie circulaire du bâti et des services urbains, un développement économique durable et un soin apporté à un espace public inclusif.
Le sujet qui a suscité le plus de mobilisation des participants en ligne s'avère être l'espace public et les mobilités (près de 10 000 votes et 42 % des contributions). Viennent ensuite la nature et les paysages (près de 5 000 votes et 21 % des contributions) ainsi que la thématique du cadre bâti et du patrimoine (près de 3 000 votes et 16 % des contributions). Lors des ateliers, ces trois thématiques ont également été celles qui ont été les plus investies.
Parmi les suggestions qui ont recueilli le plus de votes dans la thématique « espace public et les mobilités » figurent ainsi la limitation des nuisances liées au bruit, à la pollution et aux nuisances visuelles (notamment l'interdiction des deux-roues à moteur thermique) ou encore l'amélioration des conditions d'utilisation/de circulation des vélos (parkings, pistes, etc.).
Concernant la nature et les paysages, la demande qui rencontre le plus d'adhésion est la végétalisation de la ville avec des toitures végétalisées, une perméabilisation des trottoirs et voirie ou encore des plantes en terre à la place des pots.
La préservation du patrimoine culturel et historique détient la première place en nombre de vote dans la thématique cadre bâti et patrimoine. Parmi les propositions : préserver l'horizontalité de Paris, un plan anti-tag, la conservation de l'habitat ancien, la protection du patrimoine ou l'interdiction de l'abattage des arbres de plus de 10 ans.
Un nouveau PLU début 2024 ?
Certaines des propositions s'intègrent dans le cadre de la révision mais d'autres font déjà l'objet d'une action publique structurée ou encore sortent du champ d'application d'un PLU.
« Pour celles qui sont déjà traitées, nous regarderons s'il y a un problème de communication ou de formulation mais également si les dispositions ne paraissent pas assez efficaces, a détaillé Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris. Pour celles qui sortent du champ, nous examinerons comment les mettre en œuvre par des dispositifs différents par exemple le règlement de voirie ».
La délibération qui lance la révision sera prise au conseil de Paris de décembre « C'est optimiste mais nous visons une adoption fin 2023, début 2024, a indiqué Emmanuel Grégoire. Nous considérons que le PLU actuel – de 2006 - est obsolète ».