Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a émis le 12 janvier un avis favorable sur le projet de plan national d'action (PNA) sur le loup mais l'assortit de nombreuses réserves. Il émet en revanche un avis négatif sur les deux projets d'arrêtés qui fixent les conditions de tirs et le nombre maximal de loups pouvant être détruits.
Le projet de plan, qui a été soumis à la consultation du public entre le 8 et le 29 janvier dernier, adopte le principe de gestion adaptative en vue de tenir compte de la pression de prédation et des impacts sur l'élevage. Il prend en compte un seuil à respecter, évalué à 500 spécimens, pour atteindre une population vitale sur le territoire français. Le document prévoit également de nombreuses mesures d'accompagnement des éleveurs confrontés à la prédation.
Pour 2018, le plan prévoit que le plafond de prélèvement sera fixé à 40 animaux puis porté à 10% de la population, une fois que les chiffres actualisés seront connus au printemps. Les effectifs étaient estimés entre 265 et 402 spécimens en mars 2017.
"Freinage allant au-delà des possibilités réglementaires"
"Il semble (...) que ce plan s'inscrive dans un freinage, par régulation, de la croissance des populations de loups, allant bien au-delà des possibilités réglementaires de déroger à la protection de l'espèce", indique le CNPN dans son avis.
Pour cette instance d'expertise scientifique et technique, le plan "aurait gagné à se situer dans une approche écosystémique, intégrant davantage les habitats, les herbivores sauvages et domestiques avec le loup". Les difficultés de l'élevage ovin y auraient eu toute leur place, dans le cadre d'une approche globale et sociétale, estiment les membres du Conseil.
En revanche, le CNPN souligne des avancées significatives sur les mesures de protection des troupeaux : conditionnalité de l'indemnisation des pertes à la mise en place des moyens de protection, mesures de protection obligatoires dans les foyers d'attaque, soutien technique aux éleveurs, chiens de protection, etc.
C'est sur la base de ces avis du CNPN et des 5.760 contributions recueillies dans le cadre de la consultation publique que les ministres chargés de l'écologie et de l'agriculture vont devoir trancher. Le nouveau plan, qui couvrira la période 2018-2023, aurait dû entrer en vigueur début février selon le dernier calendrier annoncé par le Gouvernement.