Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Ce que propose le Gouvernement pour une mobilité plus propre

Le Gouvernement a soumis pour avis à la société civile son plan d'action "mobilité propre" dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Les ONG présentent cinq mesures complémentaires pour mettre la France sur la bonne route.

Transport  |    |  F. Roussel

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte fixe de grands objectifs d'ici 2030 en matière d'émissions de gaz à effet de serre, d'énergies renouvelables, et de consommation d'énergie fossile. Le secteur des transports va bien évidemment devoir participer aux efforts. La stratégie nationale bas-carbone prévoit une baisse des émissions de GES dans ce secteur de 10% sur la période 2019-2023 et de 21% sur la période suivante (2024-2028). Pour y arriver, un volet de la programmation pluriannuelle de l'énergie (1) (PPE) fixe les priorités d'actions.

Réduire les besoins de mobilité

Tout en reconnaissant que la capacité de se déplacer favorise l'employabilité, la PPE prévoit de réduire voire diminuer les besoins de mobilité par habitant et par unité de PIB. Plusieurs axes stratégiques doivent y concourir : densification des villes, filières d'approvisionnement courtes, encouragement au télétravail. La PPE fixe par exemple une cible de 10% des jours télé-travaillés en 2030.

Pour l'instant, l'Etat s'est engagé dans la production de guides méthodologiques pour l'aide à la décision à destination des collectivités : plan de mobilité durable, plan de déplacement urbain, espaces de travail partagés… Pour aller plus loin, la PPE prévoit de nouvelles actions : développement d'indicateurs de suivi de l'étalement urbain dans les agglomérations, étude stratégique sur les besoins de mobilité liés au vieillissement de la population, retour d'expériences d'accompagnement personnalisé pour faciliter les mobilités en milieu rural et péri-urbain…

Favoriser le report modal

Pour les transports domestiques, la PPE prévoit une hausse de la marche et du vélo dans les modes de déplacement doux. Cette part devra passer de 2,7% en 2008 à 12,5% en 2030.

Pour le transport de marchandises, 20% du fret devra être non routier en 2030. En matière d'infrastructures, la priorité est donnée au ferroviaire, aux voies d'eau et aux infrastructures portuaires. Le Grand Paris Express s'inscrit dans ce cadre. Le Gouvernement a également prévu une nouvelle convention avec la SNCF au sujet des trains d'équilibre du territoire (TET). Il compte par ailleurs finaliser le plan d'action pour le développement du fret fluvial.

Des véhicules et des carburants plus performants

Puisque dans tous les cas, les déplacements motorisés resteront nombreux, la PPE fixe des objectifs en matière de renouvellement du parc de véhicules. Tous les véhicules mis sur le marché en 2030 à destination des particuliers et les petits véhicules utilitaires légers devront présenter une consommation maximum de 2L aux 100km. La France devra compter, en 2030, 2,5 millions de véhicules hydrides rechargeables et 1,9 million de véhicules électriques (contre 85.000 actuellement). Dès 2023, 3% des poids lourds devront rouler au gaz naturel véhicule (GNV) et 7% en 2030.

La PPE vise également une part de 15% de carburants renouvelables et l'électrification à quai des navires. Ce dispositif consiste à permettre aux bateaux en escale dans les ports de pouvoir se brancher au réseau électrique terrestre plutôt que d'utiliser leurs groupes électrogènes. Depuis juin 2016, le Grand port maritime de Marseille (GPMM) est le premier port français à proposer ce service.

Pour assurer la livraison de carburants alternatifs et le déploiement des infrastructures d'approvisionnement, la PPE prévoit la publication du schéma national d'orientation pour le déploiement du GNL comme carburant marin et un plan de développement du stockage des énergies renouvelables par hydrogène. La France doit également élaborer son cadre national d'action prévu par la Directive infrastructures pour les carburants alternatifs. Ce plan doit être remis à la Commission européenne avant le 18 novembre 2016.

Optimisation des infrastructures existantes

En matière de transport de marchandises, de nombreux progrès sont possibles. La PPE fixe un taux de remplissage moyen de 8,7 tonnes en 2035 contre 7 tonnes en 2010, soit une augmentation de 24% via notamment des démarches volontaires. La réduction des vitesses de circulation sur les réseaux interurbains permettra également de diminuer de 3% la consommation de l'ensemble du secteur.

Le ministère de l'Environnement envisage toujours de réserver, sur les autoroutes et certaines routes nationales, une voie aux transports en commun, aux taxis, à l'auto-partage, aux véhicules à très faibles émissions et au covoiturage. Le covoiturage est d'ailleurs plébiscité avec l'objectif d'augmenter le taux d'occupation des véhicules particuliers pour passer de 1,8 à 2 personnes en moyenne par véhicule en 2030.

Les contre-propositions des ONG

Ces mesures ne sont pas suffisantes aux yeux d'un collectif d'ONG. Le Réseau action climat (RAC), le Réseau pour la transition énergétique (Cler), France nature environnement (FNE), la Fondation Nicolas Hulot (FNH), Surfrider et le WWF présentent, dans un communiqué commun, leurs contre-propositions. Ils appellent ainsi à lancer un nouvel appel à projets pour les transports en commun en site propre (TCSP) au plus vite, et à le renouveler à chaque période de budget carbone. "De même, nous demandons qu'un appel à projets soit lancé pour les mobilités actives et particulièrement le vélo", ajoutent-ils.

Concernant le train, les associations estiment qu'un soutien au développement des lignes intercités et au fret ferroviaire devra être intégré. "Par ailleurs, les objectifs d'efficacité énergétique des véhicules pour 2030 nécessitent de nouvelles réglementations européennes en 2025 que la France devra soutenir", préviennent-elles. Enfin, la prise en compte spécifique des ménages précaires doit être intégrée et des mesures adaptées doivent être ajoutées, selon les associations.

De son côté, la CGT déplore "l'absence de volonté politique visant le report du transport de marchandises et de passagers vers le ferroviaire et le fluvial dans une période où les émissions de GES dues à la circulation routière repartent à la hausse".

1. Télécharger le document
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-27152-volat-mobilite-ppe.pdf

Réactions2 réactions à cet article

Bonjour,
merci pour ce bon article d'ensemble. Il cite d'ailleurs une opération dont, pour une fois, Marseille peut être fière (branchement des navires).

Un point sémantique tout de même, le terme "modes doux" est quasiment abandonné aujourd'hui, car trop imprécis (même si vous n'êtes pas la seule à le faire re-surgir !). Certains le considéraient comme "tout sauf la voiture individuelle" (donc y/c les transports en commun, le co-voiturage, voire la simple utilisation de véhicules dits "propres"), alors que d'autres le voyaient comme la simple addition Marche+Vélo... ce qui n'est évidemment pas pareil !
Le terme modes/déplacements ACTIFS est désormais utilisé préférentiellement pour ces derniers par les professionnels (ADEME, CEREMA etc). Par ailleurs il est plus "vendeur" tout en faisant écho à l'impact positif désormais avéré scientifiquement sur la santé de ces pratiques (il fait également écho au PNNS et son programme "Manger/bouger")
Merci d'en tenir compte à l'avenir si possible ?

Philippe | 19 juillet 2016 à 12h25 Signaler un contenu inapproprié

@ Philippe

Bonjour,

Merci pour votre lecture attentive. Votre remarque est pertinente. La rédaction en prendra note pour ses prochains articles sur la question.

A bientôt

Florence Roussel Florence Roussel
19 juillet 2016 à 12h36
Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Florence Roussel

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager