Une chute de 60 % : la biodiversité sous les tropiques a connu un déclin brutal entre 1970 et 2008. Cet indicateur constitue l'un des messages d'alerte du rapport "Planète vivante" du WWF. Tous les deux ans, la fédération réalise un bilan de l'état de la planète. Et par rapport à l'édition précédente, le constat et les données restent malheureusement les mêmes. Le déclin total de l'état de la biodiversité au niveau mondial demeure de 28 %. Le mode de vie est en grande partie responsable : les êtres humains consomment toujours en une année ce que la Terre met d'une année et demie à produire et à renouveler.
Une empreinte de l'humanité de 2,7 hag
Le rapport souligne également que l'empreinte écologique globale augmente de façon continue depuis 1961 : en 2008, elle a atteint 2,7 hectares globaux (hag). Sa principale contribution reste la surface forestière nécessaire à la séquestration des émissions carbonées (55%). Le problème risque de devenir critique. Exceptées en Europe et aux Etats-Unis, les forêts doivent faire face à des dégradations et un déboisement. Entre 2000 et 2010, 13 millions d'hectares de forêts ont ainsi disparu à l'échelle mondiale. Après le charbon et le carbone, la déforestation constituerait la troisième "source d'émissions de CO2"
L'empreinte écologique ne s'avère cependant pas la même selon les régions : les pays riches exercent une pression disproportionnée sur les ressources naturelles. L'accaparement des terres agricoles des investisseurs étrangers dans les régions en développement et exploitation des ressources hors de leurs frontières n'est pas à négliger dans ce phénomène.
Un besoin d'écoulement naturel des cours d'eau
Changement d'affectation des sols, exploitation des ressources hydriques, développement des infrastructures, pollution et changement climatique menacent l'équilibre des cours d'eau et des lacs dans le monde. Sur les 177 cours d'eau d'une longueur supérieure à 1.000 km, seul un tiers environ restent exempts de barrage sur leur bras principal et conservent un écoulement naturel selon le rapport du WWF. Ce dernier s'avère pourtant essentiel pour le transport de sédiments et l'apport d'éléments nutritifs, la connectivité migratoire et les capacités de stockage des eaux de crue.
Multiplication par 5 des prises marines
Enfin, dans l'édition 2012 de "Planète vivante", le WWF rappelle qu'entre 1950 et 2005, les pêcheries industrielles se sont étendues des eaux côtières de l'Atlantique Nord et du Pacifique Nord-ouest jusque dans l'hémisphère Sud. Les prises mondiales ont été multipliées par cinq de 1950 à 2005, passant de 19 millions de tonnes à 87 millions. Signe de cette surexploitation : la diminution du taux de capture de certaines espèces de grands poissons prédateurs (marlins, thons, etc.) au cours des cinquante dernières années.