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Plastiques recyclés : les impacts environnementaux de huit matières passés au crible

Le syndicat des recycleurs de plastiques rend public un inventaire des impacts environnementaux de huit matières recyclées. Il entend capitaliser sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre du recyclage.

Déchets  |    |  P. Collet
Environnement & Technique N°368
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°368
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Ce mardi 21 mars, le syndicat national des régénérateurs de matières plastiques (SRP) a présenté les résultats des inventaires du cycle de vie (ICV) des huit principales matières premières de recyclage (MPR) issues des déchets plastiques. L'étude, réalisée en partenariat avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), propose une palette complète d'indicateurs environnementaux. Toutefois, les professionnels souhaitent surtout valoriser la réduction des émissions de gaz à effet de serre des matières recyclées achetées par les plasturgistes, par rapport à un approvisionnement similaire en résine vierge. Pour cela, à partir du 1er avril prochain, ils fourniront à leurs clients des "certificats d'économie carbone".

Ce travail a été lancé car il n'existait pas d'ICV pour les plastiques recyclés, comme il en existe pour les résines vierges, explique Pierre Troadec, consultant pour le SRP. L'objectif était de fournir aux éco-concepteurs, aux praticiens des analyses du cycle de vie (ACV) et aux utilisateurs de matières plastiques, un outil de comparaison des impacts environnementaux. Les matières issues du recyclage étudiées sont le polyéthylène basse densité (PEBD), en granulés et en granulés à usage agricole, le polyéthylène haute densité (PEHD), en granulés et en paillettes, le polyéthylène téréphtalate (PET), en granulés et en paillettes, le polypropylène (PP) et le polychlorure de vinyle (PVC). Ces huit produits représentent quelque 370.000 tonnes de matières plastiques recyclées, sur les 400.000 tonnes recyclées chaque année en France.

Prise en compte de l'ensemble des usines françaises

L'étude propose, pour chaque matière, un bilan complet des émissions polluantes et des flux de matière et d'énergie, afin de pouvoir servir de base à des ACV. Elle présente aussi des éco-profils, ou profils environnementaux, pour communiquer les résultats de l'évaluation environnementale d'un produit. Basés sur la méthodologie de l'ACV, ces profils permettent de présenter les résultats sous forme d'un tableau synthétisant les indicateurs environnementaux calculés.

Pour réaliser ces ICV, le SRP a étudié l'impact de l'ensemble des 21 sites français opérés par les membres de la fédération et produisant les MPR étudiées. Le syndicat a pris en compte les différentes étapes de la production de matière plastique recyclée : la collecte des déchets, le tri, le transport, le lavage, le broyage, la densification, la micronisation, la granulation, et le mélange des polymères (compoundage). En revanche, l'analyse exclut les impacts environnementaux associés à la fabrication initiale des résines.

Du côté des indicateurs, le rendu (1) présente, pour chaque résine, quatre indicateurs relatifs aux rejets gazeux. Il s'agit des rejets des différents gaz à effet de serre (en kg de CO2 équivalent), des gaz appauvrissant la couche d'ozone, des précurseurs d'ozone photochimique et de l'air pollué (en m3 sur la base des limites règlementaires de rejets autorisés pour les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE)). Les impacts sur les sols et milieux aquatiques sont évalués en terme de rejets d'eau polluée (en m3 sur la base de la règlementation ICPE), d'acidification des sols et des eaux et de potentiel d'eutrophisation. Les ressources sont abordées par le biais de l'utilisation de l'eau douce, des ressources minérales non renouvelables, des combustibles fossiles et des matières recyclées. La production des différents types de déchets et la consommation d'énergie sont aussi analysées. Enfin, les flux sortants sont restitués en deux flux, les matériaux destinés à être recyclés en dehors du site, et ceux destinés à être incinérés sous forme de combustibles solides de récupération (CSR).

Un mécanisme incitatif pour pérenniser le recyclage

Parmi tous ces indicateurs, le SRP retient tout particulièrement les émissions de CO2. "Les MRP sont toujours avantageuses par rapport aux résines vierges", explique le syndicat. Les matières plastiques recyclées génèrent de trois fois moins, pour le PET en granulés, à 17 fois moins, pour le PVC, d'émissions de CO2. De même, la consommation d'énergie non renouvelable est de trois fois, pour le PEBD agricole, à neuf fois, pour le PVC, plus faible.

Les industriels du recyclage des plastiques entendent bien capitaliser sur ces résultats. Ils vont fournir à leurs clients des certificats d'économie carbone et d'économie d'énergie non renouvelable pour chaque tonne de MRP achetée. Ils mettent notamment en avant une réduction d'environ 1,5 tonne de CO2 équivalent par tonne de résine issue du recyclage. Cela représente une réduction annuelle de 530.000 tonnes de CO2. Cette économie est "du même ordre de grandeur" que celle attendue par le ministère de l'Environnement dans le cadre des territoires à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV), explique Pierre Troadec. A ce stade, les régénérateurs de plastiques voient ces certificats comme un mécanisme incitatif pour pérenniser leur filière. En effet, expliquent-ils, leurs clients pourront quantifier et justifier leurs efforts de réduction d'émissions de gaz à effet de serre et valoriser les certificats émis par les recycleurs dans leur communication RSE.

Enfin, ces ICV sont aussi envisagées comme un outil d'amélioration des usines des adhérents du SRP. En effet, les données sont disponibles pour chacun des sites, ce qui leur permet d'améliorer les domaines dans lesquels ils sont les moins performants.

1. Télécharger le document
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-28682-resultats-impacts-des-MPR-sortie-usine.pdf

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