Les ministères de la Santé et de l'Ecologie ont alerté le 30 juin sur la prolifération de l'ambroisie - plante invasive dont le pollen est particulièrement allergisant - dans plus de "90% des départements français" aujourd'hui. Entre 2011 et 2014, le nombre de départements où la présence de l'ambroisie à feuille d'armoise est "préoccupante" a ainsi doublé. Dans 50% des cas, l'allergie à cette plante peut entraîner l'apparition de l'asthme ou provoquer son aggravation.
Alors que ces allergies devraient atteindre leur pic cet été, la destruction des plants d'ambroisie doit "donc être engagée avant le démarrage de sa floraison à la mi-juillet", préviennent les ministères dans un communiqué. Suivant la densité de pieds d'ambroisie et le type de milieu concerné (surface agricole, bords de route, zone de chantier…), des mesures de prévention et de lutte adaptées "peuvent être mises en place".
Les causes de cette expansion sont à la fois les activités humaines qui favorisent sa dispersion (transport routier, pratiques agricoles…) et le changement climatique qui favorise l'expansion de la plante vers le nord et le nord-est de l'Europe notamment, ainsi que le développement de la végétation en général et donc l'augmentation de la production de pollen.
En novembre 2014, une quarantaine de députés ont déposé une proposition de loi visant à fixer un cadre juridique national de lutte contre les plantes invasives.
Si "l'on n'agit pas efficacement" contre cette espèce, les concentrations du pollen d'ambroisie dans l'air pourraient "quadrupler en Europe à l'horizon 2050", selon une étude scientifique européenne publiée le 25 mai dernier dans la revue "Nature Climate Change". Les chercheurs français du CNRS, du CEA, de l'Ineris et du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) ont participé à cette étude dans le cadre du projet européen "Atopica".
