« 2020 est une année de fléchissement, mais pas de repli. » C'est en ces termes que François Excoffier résume l'année écoulée pour le secteur du recyclage. Le président de la Fédération des entreprises du recyclage (Federec) explique que l'année est partie sur de mauvaises bases, du fait de la crise sanitaire. Mais la reprise de l'activité au second semestre a partiellement compensé ce mauvais départ. Bilan : 65 % des entreprises interrogées estiment que leur activité a été meilleure, que ce à quoi elles s'attendaient à l'issue du premier trimestre.
Globalement, les volumes collectés, hors déchets du BTP, baissent de 6,8 %, à 31 millions de tonnes (Mt), et les volumes issus du BTP de 3 %, à 41 Mt. Le chiffre d'affaires de l'ensemble des branches atteint 7,6 milliards d'euros, en recul de 10,7 %.
Stop and go
Dans les grandes lignes, toutes les branches de la fédération ont vu l'activité de collecte fortement perturbée entre mars et mai, à l'image des nombreuses déchèteries fermées. Les deux branches « métaux » ont été particulièrement touchées avec un arrêt de 80 % de leurs sites au plus fort du confinement. En outre, le ralentissement de l'activité, à l'image des mises en chantier qui ont reculé de 7 %, a aussi affecté la collecte des recycleurs. Quant à la qualité des déchets collectés, elle a pu s'en ressentir, à l'image des branches « métaux » de Federec privées d'importants volumes des chutes neuves et tournures.
Parallèlement, l'arrêt de l'activité des entreprises à l'aval s'est aussi traduit par une chute des cours des matières. C'est bien sûr le cas des plastiques, dont le prix a fortement chuté dans le sillage des cours du pétrole, obligeant les pouvoirs publics à verser un soutien exceptionnel de 16 millions d'euros aux régénérateurs.
Pour autant, le second semestre, marqué par une forte reprise de l'activité, a été radicalement différent. Les baisses de volume ont été en partie rattrapées et, surtout, les cours des matières se sont envolés. Les différents indices des ferrailles, par exemple, sont aujourd'hui à des niveaux plus de deux fois plus élevés que ceux de janvier 2020.
Certaines baisses dépassent largement les 10 %
Finalement, seule la collecte du verre progresse. Elle affiche une hausse de 4,2 % et atteint 2,5 Mt. Le secteur connaît une croissance de la collecte du verre creux depuis plusieurs années (+3,5 % en 2020, à 2,3 Mt) et le démarrage de la collecte des verres plats (235 000 tonnes).
La collecte des autres branches affiche des reculs échelonnés entre -3 et -18 % : -18,1 % pour les textiles (204 000 tonnes) ; -11,3 % pour les métaux non ferreux (1,7 Mt) ; -9 % pour les métaux ferreux (11,2 Mt) ; -8 % pour le bois (6,3 Mt) ; -6,4 % pour les papiers et cartons (6,3 Mt, -20 % pour les papiers, à 1,5 Mt, et -0,5 % pour les cartons, à 4,8 Mt) ; -4 % pour les plastiques (922 600 t) et -3 % pour les déchets du BTP (41,5 Mt).
Les chiffres d'affaires suivent la même tendance. L'impact est limité pour le bois (-2 % à 192 M€) et les métaux non ferreux (-8 % à 2,49 milliards d'euros). La baisse atteint et dépasse les 10 % pour les déchets du BTP (-10 % à 1,7 milliard d'euros), pour les papiers et cartons (-11 % à 540 M€), pour les métaux ferreux (-17 % à 1,66 milliard d'euros), pour les textiles (-20 % à environ 100 M€) et pour les plastiques (-25 % à 145 M€).