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[Pollutec] Les éco-activités, un vivier d'emplois verts prometteurs

À la suite d'une enquête menée dans son réseau, le PEXE met en lumière le potentiel de recrutement des PME ou TPE des éco-activités. Un vivier d'emplois verts à faire grandir en relation avec le développement économique des territoires.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
[Pollutec]  Les éco-activités, un vivier d'emplois verts prometteurs
Actu-Environnement le Mensuel N°417
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°417
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Les éco-entreprises produisent des biens ou services ayant pour finalité la protection de l'environnement ou la gestion durable des ressources. Elles sont de fait actives dans de nombreux secteurs : recyclage, efficacité énergétique, énergies renouvelables, eau, air, sols, biodiversité, risques, bruit, écoconception ou encore écomobilité… La dynamique de la transition écologique devrait donc en premier lieu leur bénéficier. Mais comment se portent-elles et envisagent-elles de recruter ? Et comment faire en sorte de surpasser les 563000 emplois directs qu'elles représentent aujourd'hui ?

C'est à ces questions qu'a voulu répondre le PEXE sous l'impulsion du ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion. Avec son réseau d'éco-entreprises dispersées sur tout le territoire et travaillant de manière transversale sur tous les aspects de la transition écologique, le PEXE était le mieux placé pour mener l'enquête. Une enquête réalisée au second semestre 2021 à laquelle 238 entrepreneurs ont répondu. Les résultats mettent en lumière de belles perspectives et un vivier d'emplois verts à faire grandir.

Des entreprises dynamiques et en bonne forme

Le premier enseignement de l'étude est plutôt une bonne nouvelle : « Les éco-entreprises n'ont pas été trop affectées par la crise sanitaire liée à la Covid-19 », constate Louise Ayné, chef de projet du Pexe. Elles ont des projets de développement et restent très dynamiques, avec un niveau d'optimisme sur leur croissance de 4,1/5 en moyenne (5 étant le niveau le plus élevé). Résultat, 90 % des entreprises de l'échantillon ont déclaré qu'elles souhaitaient recruter dans les douze prochains mois. Elles ont indiqué un nombre moyen de 5,4 postes à pourvoir. Ce qui représente un total de 1160 postes sur l'échantillon répondant. Cette confiance en l'avenir se traduit par des propositions de contrats en CDI principalement (91 %).

“ Les entreprises des éco-activités ont indiqué que certains profils étaient particulièrement difficiles à recruter, comme les ingénieurs, technico-commerciaux et chercheurs ” Louise Ayné, Pexe
Mais ces nombreux postes trouveront-ils leurs candidats ? Pas si sûr. « Les entreprises des éco-activités ont indiqué que certains profils étaient particulièrement difficiles à recruter, comme les ingénieurs, technico-commerciaux et chercheurs », constate Louise Ayné, du Pexe. Sur une note de difficulté de recrutement allant de 1 (très facile) à 5 (très difficile), ces trois postes obtiennent une note comprise entre 3,5 et 3,7. Et certaines offres d'emplois n'ont toujours pas trouvé preneur après cinquante jours de recherche. Il faut dire que la majorité des métiers des PME et TPE des éco-activités sont des métiers qualifiés nécessitant un niveau d'études de bac +4 et plus, ce qui réduit d'autant le vivier de répondants potentiels. Mais cela met surtout en évidence la nécessité de faire connaître ces entreprises et d'augmenter l'attractivité de ces métiers.

Développer l'attractivité des éco-entreprises

Les éco-activités sont des secteurs qui recrutent et permettent de répondre à de nombreuses attentes sociétales. Elles attirent donc un large public, en particulier les jeunes, très sensibilisés aux enjeux liés à la crise climatique, à l'érosion de la biodiversité et à la pollution, et qui y voient des métiers ayant du sens. C'est sur cette base que les éco-activités doivent capitaliser et se faire connaître. Les actions identifiées par le PEXE doivent permettre aux différents acteurs (dirigeants des éco-PME, jeunes, demandeurs d'emploi) de mieux se connaître (événements, partenariats, dispositifs spécifiques…) et contribuer à ce que les formations proposées correspondent au mieux aux besoins des PME. C'est un axe fort d'amélioration pour la filière. Surtout qu'une fois recrutés, les collaborateurs de ces entreprises ont l'air de bien s'y sentir. L'étude du PEXE révèle ainsi que le turnover est relativement faible (environ 9 %) et inférieur à la moyenne nationale d'environ 7 points (16,8 % selon les chiffres 2015 de l'Insee), ce qui est révélateur d'une certaine satisfaction des collaborateurs à travailler au sein de ces structures. Reste au dirigeant à développer les bons outils pour recruter et former son personnel. Et sur ce point, des progrès sont aussi attendus.

Devenir exemplaire en matière de RSE

Un prolongement numérique

L'enquête a été réalisée entre avril et décembre 2020 auprès de 238 éco-PME en France. Le PEXE a également créé une plateforme numérique destinée aux dirigeants d'entreprises et acteurs des territoires, l'objectif étant de poursuivre les dynamiques territoriales en faveur de l'emploi, des compétences et du développement des filières locales : https://emplois-et-competences.ecoentreprises-france.fr/.
Selon l'étude du PEXE, dans 95% des cas, le recrutement est assuré par les dirigeants de ces PME. Mais ces derniers sont principalement des ingénieurs de formation qui ont souvent besoin de renforcer leurs compétences sur les sujets ressources humaines et management pour plus d'efficacité. Ainsi, peu d'entreprises ont mis en place une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. La majorité n'a pas d'outils.

Ce manque se ressent également dans les plans de formation, et l'absence de Gestion prévisionnelle des emplois et compétences (GPEC) dans la majorité de ces entreprises est notable. La montée en compétences de ces dirigeants sur tous les aspects RH est donc primordiale. D'autant plus qu'elle permettra à ces éco-PME de devenir exemplaires sur les aspects RH et RSE et ainsi travailler là aussi à leur attractivité.

Encourager les collectivités à mieux connaître les éco-entreprises

Et en matière d'attractivité, un acteur majeur aurait aussi son rôle à jouer : les collectivités territoriales. L'étude du Pexe a particulièrement ciblé les éco-entreprises installées dans les territoires signataires d'un contrat de transition écologique (CTE) avec l'État. Ces CTE ont été signés dans 107 territoires volontaires qui parient sur l'écologie comme moteur de l'économie, de création et maintien de l'emploi au plan local, et qui ont choisi de s'engager dans un changement de modèle à travers la transition écologique. « Beaucoup d'entre eux ne connaissaient pas le tissu productif local », fait remarquer Louise Ayné, du Pexe. Pourtant, il s'agit d'un terrain d'action privilégié pour mesurer les besoins en compétences et en recrutements dans les éco-activités.

Pour le PEXE, il est donc évident que les territoires peuvent participer au déploiement des éco-activités. Le réseau propose par conséquent que les territoires bénéficient d'un accompagnement afin de devenir acteurs du développement des éco-PME. En effet, pour mettre en place un plan d'action de transition écologique, il est fondamental de bien connaître le tissu éco-industriel et les solutions qu'il propose. Ceci pourrait passer par l'inclusion des PME de la filière dans les projets territoriaux de transition écologique (ex. : orienter les CTE en sites pilotes pour les éco-PME, soutenir les collectivités dans leur stratégie d'accompagnement des éco-PME, développer une dynamique d'échanges entre collectivités et TPE-PME, travailler sur les achats responsables…). Toutes ces pistes de travail vont désormais être mises en musique dans les mois à venir par le réseau Pexe et ses partenaires.

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