Le 11 mai, l'association 40 millions d'automobilistes a annoncé avoir lancé une action collective pour indemniser "les automobilistes lésés par les interdictions de circulation à Paris". L'association de défense des automobilistes appelle les automobilistes concernés par les interdictions de trafic que la Mairie de Paris compte mettre en place au 1er juillet 2016 à se signaler sur un site Internet dédié. Les propriétaires des véhicules visés par la restriction de circulation "devront donc s'en défaire et en acquérir une plus récente (…) s'ils veulent pouvoir continuer à se déplacer à Paris", explique l'association. Elle juge que le prix des voitures les plus anciennes chutera et demande que leur propriétaire soit indemnisé à ce titre.
Jean-Félix Bernard a déploré "une nouvelle polémique qui montre la difficulté des actions", à l'occasion d'une conférence de presse d'Airparif. Le président de l'association chargée de surveiller la qualité de l'air en Ile-de-France et d'accompagner les pouvoirs publics dans leur politique de lutte contre la pollution, explique que ce recours montre la difficulté des actions. Il regrette surtout que "cette association [soit] plus diligente pour attaquer les actions des élus que les dépassements de norme d'émission d'oxydes d'azote".
Pour rappel, la Maire de Paris souhaite créer une zone à basses émissions, un dispositif prévu par la directive de 2008 sur la qualité de l'air et mis en place par quelque 200 villes européennes. La restriction de trafic concernerait les voitures particulières immatriculées avant le 1er janvier 1997 (normes Euro 0 et Euro 1). Elle s'appuie sur la nomenclature des véhicules introduite par l'arrêté de mai 2012, classant les véhicules en fonction de leur niveau réglementaire d'émission de gaz polluants et de particules. Toutefois, cette nomenclature est en cours de révision et le projet d'arrêté, soumis à consultation en janvier dernier, révise sensiblement le classement de 2012. Si le projet d'arrêté soumis à consultation devait être publié sans modification, la mise en œuvre de la zone à circulation restreinte (ZCR) pourrait être remise en cause. "Le projet d'arrêté bouleverse les choses et ne nous aide pas à mettre en place la ZCR", déplorait Christophe Najdovski, maire-adjoint de Paris chargé des transports en janvier 2016.