Les concentrations de dioxyde d'azote (NO2) sont en légère augmentation entre 2008 et 2009, une tendance que la France n'avait pas connue depuis 2005. ''Si en milieu rural et urbain, les concentrations sont à la normale voire en baisse, le problème se situe à proximité du trafic. La France ne respecte plus les normes européennes'', note Pierre-Franck Chevet, directeur de l'énergie et du climat au MEEDDM, lors du bilan annuel de la qualité de l'air en France. Certes, celles-ci sont plus strictes depuis le 1er janvier 2010, mais le problème résiderait davantage dans la forte diésélisation du parc automobile. Les plus fortes concentrations sont relevées en Rhône-Alpes, en Alsace, en Bourgogne et en Ile-de-France. La France devrait d'ailleurs déposer auprès de la Commission européenne une demande de report d'échéance de 2010 à 2015 des valeurs limites de NO2 pour plusieurs agglomérations françaises.
Les concentrations de particules fines de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10) sont également en augmentation entre 2008 et 2009 que ce soit en milieu rural, urbain ou à proximité du trafic. Seules les concentrations industrielles semblent se stabiliser. Ces augmentations s'expliquent en partie par la rigueur de l'hiver 2009 et le recours aux chauffages utilisant des combustibles fossiles et la biomasse. Cependant, le problème est plus large : la France a déjà fait l'objet d'une procédure d'infraction pour les dépassements des valeurs limites pour les PM10. La Commission européenne a adressé à la France le 20 novembre 2009 une mise en demeure pour manquement à ses obligations en matière de respect des valeurs limites de PM10. Les régions Rhône-Alpes, Nord, PACA et Ile-de-France, confrontées à des dépassements de manière récurrente, sont concernées par cette mise en demeure.
Enfin, pour l'ozone, ''les concentrations moyennes relevées à l'été 2009 sur les 180 sites de mesure en fonctionnement confirment l'évolution constatée à la hausse'', malgré une baisse des émissions des polluants précurseurs d'ozone (oxydes d'azote, composés organiques volatils, monoxyde de carbone). Les niveaux de fonds sont supérieurs à ceux constatés au début des années 90 et des pics sont régulièrement constatés, notamment dans le sud de la France.