L'Institut national de l'environnement et des risques industriels (Ineris) a réalisé, avec le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et l'Ircelyon, une étude de trois ans sur les émissions dans l'air intérieur de polluants volatils issus de 54 produits d'entretien représentatifs du marché (projet Adoq). Cette étude s'inscrit dans le cadre du plan national santé environnement (PNSE), qui prévoit de réglementer certaines catégories de produits polluant de l'air intérieur.
Les produits d'entretien ont été testés en condition d'usage, en hiver et en été, afin de refléter au plus près leur comportement. Conclusions : "La réactivité chimique des substances émises, entre elles et avec d'autres composés présents dans l'air intérieur, conduit à la formation de composés dits « secondaires » dont l'impact sur la qualité de l'air n'est pas négligeable. Il est donc indispensable d'en tenir compte pour évaluer précisément à quoi les utilisateurs sont susceptibles d'être exposés". Ce dernier point fera l'objet de travaux complémentaires, indique l'Ineris.
"On constate ainsi une augmentation systématique des concentrations en composés organiques volatils (COV) dans l'air intérieur lors de l'utilisation de produits ménagers, et très fréquemment une augmentation des concentrations en aldéhydes, dont le formaldéhyde qui peut être présent initialement dans le produit (émis dans 91% des produits testés) mais aussi en tant que composé secondaire", indique la note de synthèse de l'Ineris.
Cette formation d'aérosols organiques secondaires (AOS) serait due à une réaction des substances primaires avec l'ozone présent dans l'air, notamment du limonène, très réactif en présence d'ozone.
"Bien que ces AOS soient peu importants en masse, ils sont constitués de substances qu'il convient de prendre en compte du point de vue sanitaire. Outre le formaldéhyde aux effets reconnus, on compte de nombreuses particules de petite taille (<100 nm) et des composés oxygénés (comme le méthylglyoxal et le 4-oxopentanal) dont les effets sur la santé sont suspectés. Ces composés sont présents sous forme gazeuse et particulaire".