Suez a présenté les premiers résultats de son expérimentation sur le puits de carbone, mis au point en partenariat avec Fermentalg. Rappelons son principe : capter le dioxyde de carbone ou des molécules polluantes par la biomasse de micro-algues sélectionnées.
D'après des études menées par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris), le puits de carbone présente des capacités intéressantes pour fixer les particules fines (PM10) et le dioxyde d'azote (NO2) en milieu urbain. Les taux d'abattement pour ces deux paramètres sont de 66 à 99 % pour les particules fines et de 76 à 97 % pour le NO2 selon les configurations.
« Quelques dizaines de m3 d'air par heure traitées »
« Un puits de carbone est capable d'absorber l'équivalent de ce qu'émettent 150 véhicules sur les routes », garantit Jérôme Arnaudis, directeur du pôle air chez Suez France. En clair, une heure de fonctionnement permettrait d'absorber une heure d'émission de particules fines et de NO2 de 150 voitures…
Le puits de carbone pourrait trouver un intérêt dans les zones particulièrement polluées : carrefours, tunnels, ou dans des zones sensibles comme les cours d'école. Mais à l'heure actuelle, seules « quelques dizaines de m3 d'air par heure » sont traitées par le dispositif. « L'enjeu technologique est maintenant d'améliorer nos rendements et d'avoir des dispositifs plus compacts et qui traitent plus d'air pollué », conclut Jérôme Arnaudis.
Initialement pensé pour piéger le CO2 de rejets industriels (des tests ont été menés sur des fumées de la station d'épuration de Colombes - Hauts-de-Seine), le « puits de carbone » pourrait finalement changer de nom pour son application en milieu urbain.