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Actu-Environnement

Pollution atmosphérique : les quartiers défavorisés sont les plus impactés à Paris

Transport  |    |  R. Boughriet

Dans une étude parue dans la revue Plos One, les chercheurs de l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) et de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) démontrent des liens entre inégalités sociales et exposition à la pollution atmosphérique à Paris.

"La capitale est caractérisée par des concentrations moyennes de pollution qui varient énormément selon les lieux ainsi que par une variété de quartiers accueillant des populations aux profils socio-économiques variés", soulignent les chercheurs. Dans cette étude (1) , ces derniers ont analysé les causes de 79.107 décès survenus à Paris chez les habitants de plus de 35 ans entre 2004 et 2009. La majorité de ces décès (65%) concerne des habitants de plus de 75 ans. Les chercheurs ont étudié si le risque de mortalité survenu lors d'épisodes de pollution à Paris était corrélé au statut socioéconomique des quartiers.

Les zones "les plus polluées" - dont les concentrations annuelles de dioxyde d'azote (NO2) sont supérieures à 55,8 microgrammes par mètre cube - sont observées à proximité des grandes voies de trafic routier le long du périphérique, des quais de la Seine et dans le Nord-Ouest de Paris. Tandis que les habitations hébergeant les personnes les plus défavorisées sont "principalement localisées à l'est et au nord de la ville le long du périphérique".

Les résultats montrent que les résidents des quartiers défavorisés sont "plus vulnérables aux épisodes, même brefs, de pollution atmosphérique". Ainsi, une augmentation de 10 μg/m3 de la concentration de NO2 dans ces quartiers (durant une période de cinq jours maximum) entraînerait un risque de mortalité de 3,14% contre 0,81% pour les habitants des quartiers les plus riches, localisés au centre et à l'ouest de Paris. L'excès de risque de mortalité pour les résidents des quartiers défavorisés est de 4,84%, lorsque les concentrations de NO2 atteignent à long terme des seuils au-dessus de 55,8 μg/m3.

"Nous sommes face à un effet de fragilisation en continu des populations due à la pollution chronique. Les gens ainsi fragilisés sont alors « emportés » par les pics de pollution et les catégories sociales modestes en sont les principales victimes", explique Denis Zmirou-Navier, directeur du département santé-environnement-travail de l'EHESP, co-auteur.

Cette étude contribue aux travaux du projet Equit'area, piloté par l'EHESP qui analyse, via des cartographies (2) , les interactions entre pollution atmosphérique et inégalités sociales, à Paris et sa petite couronne, Lyon, Marseille ainsi que Lille.

La ville de Paris a adopté en février 2015 son plan anti-pollution atmosphérique qui restreint notamment la circulation des véhicules les plus polluants.

1. Consulter l'étude publiée dans la revue Plos One (anglais)
http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0131463
2. Consulter les cartographies du projet Equit'area
http://equitarea.org/index.php/fr/donneescarto/nuisances-environnementales/pollution-atmospherique

Réactions1 réaction à cet article

A-t 'on tenu compte dans cette étude du biais que pourrait provoquer des comportements différents vis à vis du tabac entre les résidents des différents quartiers ?

Levieux | 04 septembre 2015 à 17h48 Signaler un contenu inapproprié

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