Lundi 16 juin, l'Académie des sciences américaine a publié un compte-rendu alarmant sur l'impact des substances chimiques organiques sur les eaux douces européennes. Elle pointe les effets néfastes de ces produits sur la biodiversité et les services écosystémiques.
Parmi les 223 substances chimiques prises en compte dans l'étude, on trouve des pesticides, le tributylétain, les hydrocarbures aromatiques polycycliques et les retardateurs de flamme bromés. L'étude établit un lien entre la présence de ces substances dans les eaux douces et les espaces agricoles ou urbains situés en amont. L'Académie rapporte également que la gravité des effets observés augmente avec le nombre de substances présentes sur le site, ce qui pose la question des effets cumulés des polluants.
Elle précise que l'impossible prise en compte de tous les types de polluants a abouti à une étude qui sous-estime très certainement le risque pour la biodiversité, bien que ses conclusions soient déjà inquiétantes.
L'étude s'est basée sur l'état des espèces sensibles de poissons, d'invertébrés et d'algues. Elle distingue les effets létaux des effets chroniques à long terme. Dans 14% des 4.000 sites européens étudiés, ces polluants chimiques sont suspectés d'avoir exercé un effet létal aigu sur ces espèces. Le pourcentage grimpe à 42% des sites s'agissant des effets chroniques à long terme.
Cette étude menée à l'échelle européenne démontre la dimension continentale du problème de la pollution des eaux douces, relève l'Académie. Ainsi, l'étude conclut que seules des mesures holistiques de grande ampleur sont de nature à lutter contre ces effets néfastes et à restaurer la santé des écosystèmes.