Après avoir stoppé le chantier de Notre-Dame de Paris, le 25 juillet dernier, pour améliorer la protection des travailleurs vis-à-vis de la pollution au plomb, le préfet de la région Ile-de-France, Michel Cadot, a annoncé la reprise progressive des travaux à partir du 12 août.
Lors de l'incendie, le plomb, notamment présent dans la toiture et sur la flèche s'est dispersé dans l'environnement. "La pollution au plomb est très importante sur l'Ile de la Cité et aux abords de la cathédrale, a noté l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France. Toutefois, les nombreuses mesures effectuées dans Paris à la suite de l'incendie ont montré une pollution résiduelle au plomb, au-delà de ce périmètre. Même si aucun impact sanitaire attribuable à la pollution générée par l'incendie n'a été observé à ce jour, l'Agence a donc souhaité étendre ses recommandations en matière de protection de la santé".
Pour plusieurs associations, les mesures prises sont insuffisantes. Fin juillet, l'association Robin des Bois a annoncé qu'elle portait plainte contre X car elle estime que les autorités ont mal géré le risque de pollution au plomb.
Une nécessité de confinement ?
"Le chantier doit être confiné dans sa globalité, comme le prévoit le code du Travail pour tous travaux impliquant les risques cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR), a réagi un collectif (1) composé des syndicats CGT et des associations. Une cartographie rigoureuse de la pollution au plomb, telle que, les uns et les autres, nous la demandons depuis le mois d'avril, doit être faite et actualisée à intervalles réguliers, les résultats devant être rendus publics". Ce collectif demande également la création, à l'Hôtel Dieu, d'un centre de dépistage et de suivi pour toutes les personnes exposées.
"Le temps de la suspension a permis d'effectuer un important travail d'amélioration et de finalisation de chacune des procédures pour garantir la sécurité des travailleurs", assure quant à lui le préfet Michel Cadot. Parmi les mesures prises, de nouvelles unités de décontamination vont être installées. Les plans de circulation du matériel et des personnes ainsi que les méthodes de décontamination des intervenants lors de leur transit d'une zone à une autre et lors de leur sortie du chantier ont été également révisés. La Direction régionale des affaires culturelles d'Ile-de-France (DRAC) a en effet validé une méthode de décontamination spécifique.
Le 5 août, l'adjointe à la mairie de Paris chargée de la Santé, Anne Souyris, a, de son côté, assuré que le parvis et les rues adjacentes à la cathédrale seraient prochainement dépollués. Le nettoyage devrait commencer le 7 août.