Eddie Aït, maire écologiste de Carrières-sous-Poissy (Yvelines), a annoncé lundi 7 septembre que sa commune déposait une plainte contre X pour pollution au plomb auprès du procureur de la République de Versailles. Elle réclame également la réparation du préjudice écologique subi.
Les plaines de cette commune, tout comme celles d'Achères, Triel-sur-Seine, Méry-sur-Oise et Pierrelaye ont « servi d'égouts » à la Ville de Paris et son agglomération entre 1890 et 2006. En octobre 2018, Santé publique France avait révélé que certaines zones présentaient des risques sanitaires inacceptables. Le vingtième cas d'intoxication au plomb diagnostiqué à Carrières-sous-Poissy et la décision de l'agence régionale de santé du 4 mars de renforcer son dispositif sanitaire sur les anciennes plaines sanitaires ont alarmé la ville, explique son premier édile.
« Des concentrations de plomb atteignant jusqu'à 690 mg/kg y ont été révélées dans les sols superficiels, soit près de treize fois la valeur repère pour l'Ile-de-France (53,7 mg/kg). La situation est préoccupante et les risques sanitaires élevés », s'indigne Eddie Aït. La ville estime que le dépistage du saturnisme sur la base du volontariat et sa prise en charge par l'Assurance maladie ne constituent pas une réponse à la hauteur de l'enjeu.
Derrière la plainte contre X, le maire ne cache pas viser le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap), qu'il estime responsable de la pollution des sols. Un responsable qu'Eddie Aït, alors simple conseiller municipal, avait déjà pointé du doigt dans une première plainte qu'il avait déposée en mars 2019 mais qui n'avait pas prospéré.