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Actu-Environnement

La pollution de l'Estuaire de la Loire se révèle plus importante qu'évaluée initialement

Un mois après la pollution de l'estuaire de la Loire, Total refait ses calculs. Ce ne sont pas 400 mais 500 tonnes de fioul toxique qui se sont échappées de sa raffinerie de Donges. De son côté, la LPO dénombre plus de 250 oiseaux mazoutés.

Eau  |    |  R. Boughriet
Un mois après la pollution de l'estuaire de la Loire provoquée le 16 mars par la fuite d'une canalisation à la raffinerie Total de Donges, le groupe pétrolier vient d'annoncer que la quantité de fioul déversée sur les berges et dans le fleuve, était plus importante que celle initialement estimée. Ce ne sont plus 400 tonnes mais 500 tonnes de fioul qui se sont finalement échappées de la raffinerie de Donges. 180 tonnes se sont déversées dans la Loire, soit 80 de plus que ce qui avait été annoncé en Mars.

Pour ce calcul, Total précise qu'il s'est appuyé sur les quantités du volume de produits récupérés sur les berges, lors des opérations de dépollution. Aussi, le groupe pétrolier déclare au 15 avril que 294 des 320 tonnes recensées sur les berges et 138 des 180 tonnes de fioul déversées dans l'estuaire ont été récupérées.

Au-delà de ces chiffres, la préfecture des Pays de la Loire a également dressé le 16 avril un ''premier bilan'' de la pollution dans l'estuaire et indiqué la mise en oeuvre de mesures préventives.

Selon la préfecture, sur les 89 kilomètres de berges et de côtes touchées par la pollution, 15 km de rives sont encore souillés vers Paimboeuf, commune la plus touchée par la pollution. 309 tonnes de fioul ont été récupérées en fin de semaine dernière par plus de 600 personnes mobilisées pour le nettoyage. Sur les plages, il n'y a plus de traces de fioul, a également ajouté la préfecture à l'approche de la saison touristique.

Rappelons que depuis l'accident, un arrêté impose à Total d'inspecter ses 35.000 kilomètres de canalisations aériennes. Des vérifications ont en effet fait apparaître qu'outre la tuyauterie défectueuse, trois autres canalisations de fuel/gazoil ont été attaquées par la corrosion à la raffinerie de Donges.

De leur côté, les communes touchées et associations de protection de l'environnement considèrent que Total sous-estime encore les chiffres, compte tenu de l'ampleur de la pollution qui a atteint les îles d'Oléron et de Ré en Charente-Maritime, et le littoral sud-vendéen, les 30 et 31 mars derniers.

Alors que, selon la préfecture, des observations réalisées par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ont annoncé que le nombre d'oiseaux morts est inférieur à 10 en Loire-Atlantique, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) déclare quant à elle avoir recensé plus de 250 oiseaux mazoutés sur la seule île de Ré depuis la catastrophe. Des analyses ont révélé que le polluant provenait bien de l'accident survenu à la raffinerie de Total à Donges, explique la LPO.

D'après l'organisation écologiste, une quarantaine d'oiseaux vivants et plus de 200 oiseaux morts ont été collectés, notamment des fous de Bassan, des guillemots de Troïl et des pingouins Torda.

Rappelons que le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo avait qualifié de ''grave'' cette pollution dès le 17 mars en raison de la nature du lieu souillé, une zone sensible classée Natura 2000. Selon la fédération France Nature Environnement (FNE) et la LPO, ce n'est malheureusement pas la première fois que cet espace naturel sensible, refuge pour la biodiversité, est touché par le pétrole. Le groupe pétrolier a en effet déjà été impliqué dans une pollution de l'Estuaire en 1999 avec la marée noire de l'Erika, en 2003 lorsqu'une canalisation s'était rompue dans un étier de la raffinerie et en janvier 2006 avec la collision entre deux butaniers qui avait provoqué la dispersion de 30 tonnes de fioul lourd causant la mort de plusieurs milliers d'oiseaux.

Le 31 mars, Total a réaffirmé qu'il prendrait en charge l'intégralité des frais de dépollution, évalués à 10 millions d'euros. Une dépollution qui devrait durer plusieurs mois selon la LPO voire deux à trois ans pour la totalité des sites touchés.

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