
Pour la septième année consécutive, une semaine du son est organisée pour sensibiliser le public à ces problématiques et renforcer et valoriser la conscience du sonore dans notre quotidien. Un sujet important tant il peine à se faire entendre parmi les autres problématiques de santé environnementale et de pollution. Si la réglementation a évolué ces dix dernières années, sa mise en œuvre ne semble pas prioritaire.
La France en retard dans sa cartographie du bruit
En juillet 2002, l'Union européenne a adopté une directive (2002/49/CE) relative à l'évaluation du bruit dans l'environnement ambiant. Le texte impose l'établissement, tous les cinq ans, de cartes d'exposition aux bruits et l'adoption de plans d'action en matière de prévention et de réduction du bruit dans l'environnement, sur la base de ces cartes.
Toutes les agglomérations de plus de 250.000 habitants devaient établir leurs cartes du bruit des infrastructures terrestres (air, fer, route) et des industries de leur territoire avant le 30 juin 2007 et des plans de prévention de l'exposition au bruit avant le 18 juillet 2008. Pour les autres agglomérations de plus de 100.000 habitants et pour les autres infrastructures de transport concernées, l'échéance a été fixée au 30 juin 2012 pour les cartes et au 18 juillet 2013 pour les plans de prévention.
Au total, 27 millions d'habitants sont concernés, répartis sur 58 agglomérations.
Deux ans après la première échéance, en juin dernier, le ministère en charge de l'écologie publiait une liste des cartes réalisées. Verdict : la France est en retard ! Seule une vingtaine de communautés de communes avait réalisé et publié les cartes… L'élaboration des plans de prévention du bruit dans l'environnement (PPBE), qui doivent définir des objectifs de réduction du bruit et les moyens pour y parvenir, a donc pris du retard aussi.
67 millions d'Européens surexposés
Une étude de l'Agence européenne pour l'environnement (l'AEE) a néanmoins rassemblé les données existantes et en a conclu que la moitié de la population dans les zones urbaines en Europe (67 millions de personnes) est exposée à la pollution sonore au dessus de 55 décibels Lden (niveau sonore corrigé selon la période de la journée), un niveau jugé excessif.
Selon l'étude, les principaux responsables de cette pollution sonore demeurent les transports (avions, trains et voitures), les travaux et les industries avoisinantes. 41 millions d'habitants des grandes villes européennes souffriraient de bruit excessif dû au trafic routier. La pollution sonore nocturne est également importante. Paris arrive en troisième position des capitales européennes les plus bruyantes la nuit, après Bratislava et Varsovie.
Une carte interactive NOISE (Noise observation and information service for europe) permet de consulter via Internet les données sur la pollution sonore par pays et par ville. Cet outil constitue un premier pas vers un système complet d'observation de la pollution sonore.
Les smart phone au service de la cartographie du bruit ?
Au lieu d'installer des capteurs souvent très coûteux, Sony Computer Sciences Laboratory propose de mobiliser les citoyens en leur permettant d'utiliser leurs smartphones pour fournir des informations nécessaires à la cartographie sonore. Le laboratoire a mis au point une application baptisée NoiseTube qui permettra de recueillir le niveau de bruit capté par le microphone et la géolocalisation de la personne. L'utilisateur ajoute ensuite des informations complémentaires concernant la source du bruit. L'ensemble de ces données seront transmises, via un serveur NoiseTube, à Google Earth.
Cette application fonctionne déjà sur les smart phones de Sony Ericsson et Nokia, et devrait être rapidement compatible avec l'iPhone.