Une étude des chercheurs de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), publiée dans la revue "Marine Ecology Progress Series", démontre l'impact de la surpêche sur les stocks de gros poissons qui ont chuté de deux tiers en 130 ans.
Aux côtés de chercheurs canadiens, italiens et espagnols, les scientifiques ont passé au crible plus de 200 modèles d'écosystèmes océaniques sur l'ensemble de la planète, pour évaluer l'évolution de la biomasse mondiale en poissons de 1880 à 2007 révélant l'"effondrement" des populations de grands prédateurs.
Plus de la moitié (54%) de cette perte s'est produite au cours de ces 40 dernières années, "soit depuis le début de la pêche industrielle dans les années de 1970". Thons, mérous, raies, requins, espadons… sont les "mets préférés des consommateurs, incitant les pêcheurs à prélever ces grandes espèces marines. Recherchant en premier lieu ces captures à forte valeur économique, ils ont tendance à les prélever jusqu'à épuisement des stocks de pêche", souligne l'IRD. Selon la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 12% des espèces de mérous, 11% de thonidés et 24% de requins et de raies sont menacés d'extinction.
La perte de ces espèces a des "conséquences en cascade" sur la chaîne alimentaire et l'équilibre des écosystèmes. "Elle perturbe l'équilibre des populations de leurs proies – petits poissons, méduses, etc. – qui, elles, prolifèrent".
