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Le port de Toulon électrifie ses quais et y intègre les énergies renouvelables

Toulon projette de réduire de 80 % les émissions polluantes des navires à quai. Comment ? Grâce à l'électrification, d'ici à 2023, de son port. Ce projet se basera sur le réseau, le photovoltaïque, les batteries et même de l'hydrogène.

TECHNIQUE  |  Transport  |    |  F. Gouty
Le port de Toulon électrifie ses quais et y intègre les énergies renouvelables

Toulon est sur le point de devancer le Havre et Marseille sur le terrain de l'électrification portuaire. Depuis le mois de mai, le chantier, « sans équivalent dans les ports français », s'attèle au génie civil, à commencer par la construction du nouveau poste de conversion électrique à quai. La ville estime conclure les travaux dans le courant de l'année prochaine et prévoit un premier branchement de navire à quai avant la fin du premier semestre 2023. Ce projet, chiffré à près de 21 millions d'euros (répartis entre la ville, le Département du Var, la Région Paca, l'État et l'Union européenne), dans le cadre du plan régional « escales zéro fumée », constituera alors une première en Méditerranée.

Une électrification diversifiée

Pour électrifier son port, la ville de Toulon projette de recréer une ligne électrique depuis le poste source situé dans le quartier de La Rode, à 100 mètres du port. Cette ligne sera reliée aux trois quais principaux (Fournel, Minerve et de la Corse) par des potences fixes de huit mètres de haut et d'une puissance de 2,7 mégawatts (MW) pour le branchement des ferries et 10 MW pour les navires de croisière. Le tout sera alimenté par trois sources d'électricité, complémentaires au réseau Enedis local.

La première proviendra des panneaux photovoltaïques qui couvriront les futures ombrières prévues sur les voies d'accès aux quais, notamment au niveau de la zone d'attente des véhicules avant l'embarquement. Cette installation (d'une capacité cumulée d'un mégawatt-crête, 1 MWc) intégrera un système de brumisation pensé pour rafraîchir non seulement les véhicules (et éviter de passer par la climatisation), mais aussi la sous-face des panneaux solaires eux-mêmes. En réduisant la température, leur rendement global devrait être « sensiblement augmenté », assure ABB Marine & Ports, la société chargée de l'installation. Par ailleurs, celle-ci compte sur quatre blocs de batteries au lithium-ion (de 850 kilowattheures chacun) pour stocker l'électricité photovoltaïque excédentaire, par exemple en période estivale. Enfin, elle mise également, à terme, sur l'installation de piles à combustible à même de convertir en électricité l'hydrogène bientôt produit sur le plateau de Signes, au nord-ouest de Toulon, dans le cadre du projet Hynovar.

Vers la transformation électrique des navires

Cette infrastructure doit fournir suffisamment d'énergie pour couvrir les besoins en escale de trois ferries simultanément ou d'un navire de croisière. Encore faut-il que les bateaux en question soient équipés pour en profiter. À l'heure actuelle, les navires consomment du gazole pour lancer des groupes électrogènes, qui leur permettent de manœuvrer avec précision lors de leurs escales portuaires, mais aussi assurer la production de l'électricité consommée durant cette période.

“ Ce sont 9 000 heures annuelles de combustion de gazole à quai qui seront évitées ” Hubert Falco, maire de Toulon
Or, la majorité des émissions polluantes de ces navires sont réalisées lors du stationnement à quai et à vitesse réduite dans les ports. « Un paquebot à quai consomme l'équivalent d'environ 250 voitures, illustre la région Sud. C'est entre 500 et 2 000 litres par heure de gazole pour un paquebot contre 7 litres par heure en moyenne pour une voiture. » En optant pour un branchement électrique, « ce sont 9 000 heures annuelles de combustion de gazole à quai qui seront évitées, avance Hubert Falco, maire de Toulon. Pour la ville, cela représente, sur une année, pour la seule activité ferries, une diminution des émissions de soufre équivalentes à celles de 50 000 voitures. » Au total, les émissions polluantes seront réduites de 80 % sur le temps d'une escale de plus de deux heures.

Ainsi, Corsica Ferries, principal utilisateur du terminal du port toulonnais, s'est engagé à transformer quatre de ses navires, à hauteur d'un million d'euros chacun. L'un d'eux navigue déjà entre la Corse et la Sardaigne depuis juillet 2021. De 177 mètres de long, le Mega Regina est équipé d'un filtre à particules et d'un dispositif de branchement électrique à quai. Cette double particularité lui permettra d'émettre 60 % d'oxydes d'azote en moins que le reste de la flotte. « Trois autres navires devraient suivre en 2023 », assure la ville de Toulon.

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