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Actu-Environnement

Post COP 21 : l'expertise sur les pertes et préjudices liés au climat se met en place

L'Accord de Paris traite des conséquences irréversibles du changement climatique et entend fournir de nouveaux droits aux populations déplacées. Le Comité exécutif des Nations unies sur les pertes et dommages vient de se réunir à ce sujet.

Gouvernance  |    |  A. Sinaï

A Bonn (Allemagne), siège de la Convention des Nations unies sur le changement climatique, s'est tenue, du 2 au 5 février 2016, la deuxième session du Comité exécutif des Nations unies sur les pertes et dommages. Cette dimension spécifique du changement climatique recouvre les pertes de territoires et de culture causées par des événements extrêmes (tels que des cyclones), ou lents (tels que la montée des eaux menaçant les petits Etats insulaires et les deltas), dès lors que les effets du climat sont tels qu'il n'est plus possible de s'y adapter.

Ce volet des négociations climatiques, mis en avant par les pays les plus vulnérables, a été conforté par la COP 21. L'Accord de Paris stipule en effet, dans son article 8, que "les Parties reconnaissent la nécessité d'éviter les pertes et préjudices liés aux effets néfastes des changements climatiques, notamment les phénomènes météorologiques extrêmes et les phénomènes qui se manifestent lentement, de les réduire au minimum et d'y remédier".

L'Accord de Paris ayant officiellement reconnu la notion de pertes et dommages, il s'agit maintenant d'en préciser les contenus. A l'ordre du jour du Comité exécutif des Nations unies (1) chargé de mettre en œuvre le "mécanisme" couvrant les pertes et dommages figure le projet de créer un centre d'échange d'informations qui puisse servir de source centrale de données "de façon à faciliter les efforts déployés par les Parties pour mettre au point et appliquer des stratégies globales de gestion des risques".

L'Accord de Paris enjoint en effet les Parties à "améliorer la compréhension, l'action et l'appui" sur une série de volets : systèmes d'alerte précoce, préparation aux situations d'urgence ; phénomènes qui se manifestent lentement ; phénomènes susceptibles de causer des pertes et préjudices irréversibles et permanents ; évaluation et gestion complètes des risques ; dispositifs d'assurance dommages, mutualisation des risques climatiques et autres solutions en matière d'assurance ; pertes autres qu'économiques, en particulier culturelles ; résilience des communautés, des moyens de subsistance et des écosystèmes.

Donner un visage humain à la catastrophe climatique

Parmi les missions du Comité exécutif "Loss and Damage", qui compte vingt membres issus des pays du Nord et du Sud de manière paritaire et s'ouvre à une trentaine d'observateurs, il s'agit d'identifier des flux financiers potentiels. Pour l'heure, les dispositifs d'assurance et d'indemnisation à destination des plus modestes et des plus vulnérables ne sont pas à l'ordre du jour, regrette Sven Harmeling, de l'ONG Care, qui a assisté à ces discussions et publié une étude  (2) sur la question. Il s'agit de mobiliser des financements additionnels pour traiter ces situations extrêmes.

Les discussions ont également porté sur les personnes déplacées en raison du climat. Le Comité exécutif a annoncé vouloir consulter des experts sur la question courant 2016. Et envisager les recommandations politiques qui pourront être faites. Pour Sven Harmeling, il importe de bien anticiper tous les scénarios, "car entre une hausse des températures de + 1,5°C et de +3°C, il y a une énorme différence". L'ONG Care estime que l'échelle des pertes et dommages pourrait être "catastrophique" à un niveau de +3°C de réchauffement.

Une base de données en ligne est en cours d'élaboration afin de fournir des informations sur les phénomènes de changements lents tels que la montée des eaux, l'acidification des océans, le retrait des glaciers et ses impacts sur les populations, la salinisation des aquifères. Cette initiative vise à cartographier, sur chaque continent, les organisations travaillant sur les effets lents du changement climatique.

Sur la question des "pertes non économiques", les définitions restent à affiner, estiment les négociateurs. Les pertes non économiques désignent les pertes de culture liées à la disparition de territoires. Ainsi, les populations de Tuvalu menacées par la montée des eaux ou celles des Philippines, où plus de quatre millions de personnes ont été déplacées par le typhon Haiyan, pourraient ne jamais retrouver leur culture et leur territoire d'origine. Il s'agit de mieux anticiper ces risques, région par région du monde, afin, éventuellement, de les réduire.

"La réalité est qu'il n'y a pas de discussion sur les réponses adéquates à donner après les faits. Reconnaître la réalité des pertes non économiques pourrait avoir des répercussions sur le statut et les droits des migrants climatiques. Dans un monde où les pertes non économiques ne sont pas prises en considération, les migrants ne seraient pas reconnus comme des peuples ayant expérimenté ce type de perte, mais comme des populations ayant choisi de migrer, au même titre que n'importe quel autre migrant. Ceci serait une erreur de représentation. Donner des contenus aux pertes et dommages non économiques pourrait servir à fournir aux migrants des droits spécifiques et un soutien à leur réinstallation", peut-on lire dans un document préparatoire du Comité exécutif sur les pertes et préjudices. Un groupe d'experts ad-hoc devrait être mis en place cette année pour explorer ces nouveaux domaines d'un droit émergent.

1. voir le site officiel du Comité exécutif sur les pertes et dommages
http://unfccc.int/adaptation/groups_committees/loss_and_damage_executive_committee/items/7543.php
2. Consulter l'étude
http://careclimatechange.org/wp-content/uploads/2015/11/Loss-and-damage-climate-reality-in-the-21st-century.pdf

Réactions2 réactions à cet article

Comment pourra-t'on scientifiquement relier les cyclones au changement climatique, alors qu'il y a toujours eu des cyclones, qui faisaient par exemple des dizaines de milliers de victimes aux 18èmes et 19èmes siècles ?

Levieux | 22 février 2016 à 14h27 Signaler un contenu inapproprié

Le dernier rapport du GIEC, qui fait référence aurpès des Natiosn unies en matière de science du climat, établit que le réchauffement global a pour effet d'intensifier la violence des cyclones et leur fréquence.

La rédaction | 23 février 2016 à 11h44 Signaler un contenu inapproprié

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