Verre, métaux, plastiques et terres rares, les ampoules à économie d'énergie contiennent plusieurs matières qui peuvent servir à la fabrication de nouveaux produits. En France, quatre sites s'occupent du recyclage de ces déchets. Artémise, une usine située dans l'Aube, en fait partie. 16 personnes y sont employées pour accompagner les différentes phases du traitement qui vont du tri des différentes sources lumineuses à la séparation des éléments. Un process facilité par une machine qui coupe les embouts, sépare les métaux et la poudre et broie le verre.
Grâce à cette automatisation, l'usine a pu gagner en productivité en traitant 6.000 tubes par heure. L'autre bénéfice se situe au niveau des conditions de travail. Les employés ne sont plus en contact direct avec les composants des ampoules comme le mercure. Toutefois lors du tri en amont, il arrive que les lampes se brisent et dégagent des poudres toxiques pour l'organisme. Masque de protection et soufflerie au-dessus des postes de travail sont pour l'instant les mesures prises par l'entreprise qui désire aller encore plus loin pour améliorer la sécurité de ses employés.
Artémise a traité l'an dernier 1.440 tonnes de lampes et néons. 60% de ces déchets lui sont fournis par Récylum, un éco-organisme crée en 2006 dont l'une des missions est d'informer les consommateurs et d'organiser la collecte et le recyclage des ampoules à économie d'énergie. Sur les 12.000 tonnes d'ampoules vendues chaque année arrivées en fin de vie, 43% ont pu être collectées. L'Europe a fixé pour 2019 un objectif de recyclage de 65%. Beaucoup reste à faire notamment au niveau de la campagne d'information auprès des utilisateurs. Récylum souhaite améliorer la visibilité des bacs de collecte et faire évoluer les pratiques sur les chantiers où les ampoules ne sont jamais collectées avant la démolition ou la rénovation des bâtiments. Les consommateurs eux semblent avoir évolué. En 2005 aucun français ne savait que les lampes pouvaient être recyclées, aujourd'hui 90% disent le savoir. Reste à améliorer les pratiques. Les bacs de collecte sont souvent truffés de piles et autres déchets, ce qui n'est pas sans danger pour les opérateurs de tri.