Annoncé hier par le Président de la République Nicolas Sarkozy, l'appel d'offres pour l'éolien offshore sera lancé en mai 2011, ''en vue d'une remise des offres en novembre 2011'', a précisé ce mercredi 26 janvier la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet.
3 GW de projets seront désignés en 2012 pour un développement sur la façade Atlantique et dans la Manche d'ici 2015, a-t-elle rappelé en conseil des ministres . A la suite de la concertation menée depuis début 2009 sur chaque façade maritime par les préfets des régions Bretagne, Pays de la Loire, Haute-Normandie, Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d'Azur, NKM a confirmé les 5 zones sélectionnées , d'une surface totale de 533 km2 et représentant une puissance maximale de 3.000 MW : Le Tréport (Seine-Maritime, Somme) - 110 km2, pour une puissance maximale de 750MW ; Fécamp (Seine-Maritime) - 88 km2, pour une puissance maximale de 500MW ; Courseulles-sur-Mer (Calvados) - 77 km2, pour une puissance maximale de 500MW ; Saint-Brieuc (Côtes d'Armor) - 180 km2, pour une puissance maximale de 500MW ; et enfin Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) - 78 km2, pour une puissance maximale de 750MW.
''La décision d'attribution, qui interviendra au premier semestre 2012, se fondera sur le prix d'achat de l'électricité, la qualité du projet industriel et l'insertion des projets dans leur environnement maritime, en tenant notamment compte des activités de pêche. Les installations pourront alors être mises en service progressivement à partir de 2015'', a expliqué la ministre.
La loi Grenelle 1 prévoit l'installation de 6.000 MW d'éolien en mer d'ici à 2020. Soit environ 1.200 éoliennes produisant 3,5 % de la consommation française d'électricité, a-t-elle ajouté. Environ 20 milliards d'euros seront investis dont 10 milliards à l'issue de ce premier appel d'offres.
''Soutenu pendant 20 ans au travers du rachat de l'électricité produite par les éoliennes, cet investissement aura un impact progressif à partir de 2015 sur la contribution au service public de l'électricité, estimé à un peu moins de 4% de la facture d'électricité en 2020 soit environ 25 € par ménage et par an. Ce montant diminuera progressivement après 2020, en fonction des prix de marché de l'électricité'', a ajouté la ministre. Des dizaines de milliers d'emplois en France pourraient être crées.
Des réactions nuancées
Dans un communiqué, le syndicat des énergies renouvelables (SER) s'est ''réjoui'' hier de cette annonce. Le ''volume de 3.000 MW de l'appel d'offres est un signal positif pour la filière éolienne française, mais aussi pour des acteurs des chantiers navals, de l'énergie, de l'automobile, de la chaudronnerie, des fondations, des câbles et matériaux électriques ou encore de l'aéronautique qui, en se positionnant pour participer à ce grand chantier, pourront redéployer leurs activités et mobiliser le tissu industriel''.
Le SER reste toutefois ''attentif à ce que les zones retenues soient, en nombre et en taille suffisantes pour permettre la réalisation effective des 3.000 MW''.
De son côté, le parti Europe écologie- Les Verts estime que cet appel d'offre ''cache les reculs majeurs du gouvernement'' et juge qu'il est ''modeste : 3 000 MW prévus au lieu des 6.000 MW annoncés dans le cadre du Grenelle''. ''L'annonce de Nicolas Sarkozy ne doit pas cacher les attaques incessantes du gouvernement contre les énergies renouvelables, son obsession nucléaire et sa nouvelle passion pour les gaz schistes'', estime le parti écologiste.
Europe écologie – Les Verts a notamment demandé ''l'abrogation du moratoire sur le photovoltaïque, une réglementation plus souple pour l'éolien terrestre et un doublement des objectifs pour l'éolien en mer'' .