La préfecture de Seine-Maritime a réuni le 12 février le Conseil départemental des risques sanitaires et technologiques (Coderst), "première étape pour tirer les enseignements du dysfonctionnement" survenu le 21 janvier dernier à l'usine chimique Lubrizol de Rouen à l'origine de l'émission de mercaptans - particules malodorantes - dont le processus de neutralisation, d'enlèvement et de nettoyage des substances s'est achevé le 6 février.
Le Coderst réunit les collectivités territoriales, les représentants d'associations agréées de consommateurs, de pêche et de protection de l'environnement, des experts et les services de l'État. Il permet d'informer et d'échanger "pour dégager les marges d'amélioration de nos actions et de nos partenariats", indique la préfecture dans un communiqué.
L'entreprise a été progressivement autorisée à redémarrer ses activités, à l'exception de l'unité qui a dysfonctionné qui est toujours à l'arrêt dans l'attente de la remise à la Dreal d'un rapport complet sur les causes de l'incident et la validation de mesures correctives.
Premiers enseignements tirés du Coderst : des corrections vont être apportées dans le procédé industriel "afin d'éviter la survenue d'un nouvel incident de ce type", selon la préfecture. L'encadrement des émissions va être renforcé, sur le site, "notamment par la mise en place, par l'exploitant, d'un réseau de capteurs fiables". Un système de diffusion "multi-canaux" d'information de la population va être développé en concertation avec les élus de la communauté d'agglomération et les associations. Enfin, aucun suivi sanitaire n'a été décidé, "en raison de l'absence d'impact sur la santé".
Le comité local d'information et de concertation (Clic) doit à son tour se réunir sur la question. "Une réflexion sur la communication" sera également menée "pour améliorer le service public de l'information", a souligné la préfecture.
"Une erreur humaine" selon le Parquet
A l'issue du travail du Coderst, le procureur de la République de Rouen Jean-François Bohnert a évoqué, selon l'AFP, une possible erreur humaine pour expliquer l'incident, d'après les conclusions "provisoires" de l'enquête judiciaire ouverte par le Parquet pour "mise en danger de la vie d'autrui" suite à la fuite.
Serait en cause "une élévation anormale de la température dans un des bacs" due à "une conjonction de phénomènes, entre cette élévation de température et un facteur humain avec une manipulation erronée sur le bac", a expliqué le procureur en précisant que l'enquête était "en phase finale".
