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Le prix Amiter récompense des aménagements remarquables face aux risques climatiques

Le concours national Amiter vise à stimuler des propositions urbanistiques novatrices pour améliorer la résilience de neuf territoires urbanisés emblématiques. Une initiative du ministère de la Transition écologique, qui a présenté les lauréats 2021.

Risques  |    |  A. Sinaï
Le prix Amiter récompense des aménagements remarquables face aux risques climatiques
Actu-Environnement le Mensuel N°421
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°421
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Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a révélé, mardi 14 décembre 2021, les lauréats du concours d'idées sur la réduction de la vulnérabilité au risque et la rénovation urbaine, intitulé « Mieux aménager les territoires en mutation exposés aux risques naturels » (Amiter), en présence de représentants du Plan urbanisme construction architecture (Puca) et du Cerema. Lancé en février dernier, ce concours vise à faire émerger des projets d'aménagement innovants permettant d'assurer le renouvellement urbain de neuf territoires présélectionnés (Béziers, Dax, Marseille, Montereau, Saint-Étienne, Saint-Nazaire, Touques, Tours et Vernon), en réduisant leur vulnérabilité et en améliorant leur résilience face aux risques naturels.

À la suite de l'audition des 64 équipes candidates par une commission locale, pilotée par la collectivité et les services déconcentrés de l'État, s'est tenu un jury national, présidé par Éric Daniel-Lacombe, architecte et urbaniste, et composé d'élus, d'experts, de concepteurs et de représentants du ministère de la Transition écologique.

Le jury a récompensé 18 équipes (1) . Il a désigné sept équipes lauréates du concours (1re place), huit équipes mentionnées (2e place) et trois équipes citées (3e place). Il a également décerné trois Grands Prix nationaux parmi les lauréats. Des récompenses de 8 000 à 23 000 euros seront attribuées, et les collectivités seront accompagnées dans la concrétisation de leurs projets.

Pouvoir s'abriter et s'évader

Fondé sur l'acceptation des régulations naturelles plutôt que sur des protections artificielles, l'esprit du programme Amiter se veut en accord avec les solutions fondées sur la nature. Comme l'a expliqué le président du jury, Éric Daniel-Lacombe, « Amiter est un nouveau dialogue inventif. Les projets retenus ont trois caractéristiques en commun : les candidats ont opté pour les régulations naturelles plutôt que pour les protections artificielles. Ils n'ont pas eu une attitude hostile à l'aléa, ils ont développé une convivialité à la nature. Et la question de la santé du vivant, de la compatibilité entre biodiversité et aménagement est devenue centrale. »

“ Amiter est un nouveau dialogue inventif ” Éric Daniel-Lacombe, président du jury Amiter

À Marseille, dans le quartier de la Capelette, la confluence de l'Huveaune et du Jarret représente un risque de submersion, qui implique de repenser la ZAC dans cette entrée de la ville. Le projet « des Rives et dérives », porté par l'équipe Horizon Paysages, a été primé pour sa capacité à proposer un projet paysager à la confluence de ces deux régimes de crue, dans un quartier qui manque d'identité.

À Montereau, en Seine-et-Marne, le projet « Commune Arche de Noé » porté par D&A, Selas d'architecture, urbanisme et paysage porte sur le parc d'entreprises du Confluent. Celui-ci compte 80 entreprises et plus de 1130 emplois. « Il s'agit d'abord de se demander ce qu'il faut construire et aménager pour continuer à vivre pendant la crue et se relever, se saisir de ces aménagements pour qu'ils améliorent la vie quotidienne des entreprises, redonner de l'attractivité à des territoires qui en ont besoin, réinventer la ville à la bonne échelle », expose l'équipe.

Le troisième projet national primé, porté par l'équipe Gourville & Alors, travaille sur un site occupé par Engie, dans le Calvados. « Habiter le lit majeur de la Touque » a mobilisé une équipe pluridisciplinaire. Il s'agit d'« imaginer une stratégie de repli face au risque, mais surtout de dépli car le risque n'est que momentané dans les cas extrêmes. Renaturer le territoire, le rendre lisible, comprendre les zones inondables et en prendre soin par une culture du danger, développer une approche hydrologique ». Le concept de « corythmie » des modes de vie locaux et des aléas naturels est mis en avant : marées, crues, arrivée des touristes.

L'adaptation, le sujet de demain

À l'heure où les deux tiers des 35 000 communes françaises et un Français sur quatre sont exposés à des risques naturels majeurs, susceptibles de s'aggraver avec le changement climatique, « l'adaptation au changement climatique, c'est le sujet de demain », estime Pascal Berteaud, directeur général du Cerema.

Il ressort de cette démarche que c'est l'aménagement lui-même qu'il faut réguler, et pas seulement l'environnement et ses aléas. « Il existe une tension entre aménagement et adaptation au changement climatique qui, de plus en plus, demande des arbitrages », constate M. Lacombe. Les services de l'État sont amenés à gérer des catastrophes telles que le débordement de la vallée de la Roya ou, plus récemment, les pluies et les crues dans les Landes. En même temps, la pression foncière reste forte, dans les grandes villes comme dans les zones littorales. Toulouse, par exemple, voit s'installer 1 000 habitants de plus par mois.

À Mandelieu-La Napoule, commune des Alpes-Maritimes victime de trois inondations majeures depuis 2015, le maire Sébastien Leroy, convaincu qu'« on n'a encore rien vu de ce qui nous attend », signale un besoin de simplification pour pouvoir acquérir du foncier et le soustraire à l'urbanisation dans les zones de submersion : « Ce sont des quartiers entiers qu'il faudrait raser pour reconstruire ». La préfète des Landes, Cécile Bigot-Dekeyzer, estime qu'il s'agit désormais de « raisonner quartier par quartier entier, et pas seulement par bâtiment. Il n'y a pas de solution miracle, mais des assemblages ».

1. Consulter la liste des lauréats
https://www.ecologie.gouv.fr/amiter-annonce-des-equipes-laureates

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