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Actu-Environnement

La prochaine conférence climatique se prépare à Bonn

Les Etats sont à nouveau rassemblés cette semaine sous l'égide des Nations unies pour préciser les mécanismes de mise en œuvre de l'Accord de Paris en vue de la COP 22.

Gouvernance  |    |  A. Sinaï

C'est à Bonn (Allemagne), siège de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), que va se préparer la COP 22, prévue à Marrakech en novembre prochain. La réunion de Bonn, qui se tiendra du 16 au 30 mai, a été précédée par une rencontre interministérielle informelle à Paris mi-avril et par la séquence du 22 avril à New York. Elle verra la première réunion du groupe de travail de l'Accord de Paris, chargé de la préparation de son entrée en vigueur. Une note de réflexion des présidences française et marocaine a été proposée à l'ensemble des participants en amont : elle décrit les objectifs de la session et propose une méthode de travail d'ici à Marrakech.

"Cette session de négociation est importante et délicate : elle doit matérialiser l'esprit de coopération de Paris et commencer à rendre opérationnel cet accord en transformant les contributions nationales en véritables politiques et programmes d'actions", estime le ministère de l'Ecologie par la voix de la ministre et présidente de la COP, Ségolène Royal. L'ordre du jour reprend les principaux sujets adoptés lors de la COP 21. Au premier chef, les contributions nationales et le nouveau système de transparence, clés de voûte de l'Accord de Paris.

La finance, nerf de la justice climatique

Sur le volet financier, "la question de l'accessibilité des pays en développement, notamment africains, aux fonds climatiques restera un sujet important, ainsi que le rôle du fonds pour l'adaptation dans le cadre de l'Accord de Paris", annonce le ministère de l'Ecologie.

Selon un rapport (1) publié par l'ONU cette semaine, le coût de l'adaptation des pays en développement pourrait atteindre 500 milliards de dollars par an d'ici à 2050. Oxfam estime que l'Accord de Paris ne garantit pas le soutien financier nécessaire aux pays les plus pauvres pour pouvoir financer des projets tels que la mise en place de systèmes d'alertes précoces afin de prévenir les catastrophes naturelles ou encore l'adoption de cultures résistantes à la sécheresse.

L'ONG calcule que seulement 16% des fonds climatiques sont consacrés à des projets d'adaptation - avec une part de financement public atteignant à peine entre 4 et 6 milliards de dollars par an. Pour Oxfam, ce chiffre doit atteindre au moins 35% d'ici à 2020 et "il doit s'agir de dons et d'autres formes de financement qui n'endetteront pas les pays. Puis cette proportion devra passer à 50%, à l'horizon 2025".

"Certes l'accord de Paris prévoit une augmentation des financements afin de donner à ces pays les moyens de mettre en œuvre de tels projets, mais il n'indique pas de montant ni de délai précis. Rien non plus sur la façon de comptabiliser et de mobiliser ces fonds", estime Oxfam, qui engage les négociatrices et négociateurs réunis cette semaine à inscrire ce point au premier rang des priorités pour la COP 22 qui se tiendra au Maroc, en novembre. "Il faut combler de toute urgence le déficit de financement de l'adaptation. A Bonn les pays devront s'engager de manière précise à combler ce déficit et à soutenir les agricultrices et agriculteurs en première ligne de la crise climatique", déclare Armelle Le Comte, chargée des questions climat et énergie pour Oxfam France.

Harmoniser les contributions nationales pour instaurer la confiance

L'Accord de Paris enjoint les Etats à adopter de nouvelles lignes directrices afin de structurer leurs contributions à la lutte contre le réchauffement global. L'article 4 stipule que "chaque nouvelle contribution nationale représentera une progression (en termes d'ambition) par rapport à la précédente et correspondra à son niveau d'ambition le plus élevé possible". L'Accord de Paris précise qu' "en communiquant leurs contributions, toutes les Parties présentent l'information nécessaire à la clarté, la transparence et la compréhension". Ces contributions communiquées par les Parties sont consignées dans un registre public tenu par le secrétariat, inauguré le 2 mai dernier.

Il s'agira de définir les termes d'un nouveau système universel de transparence. Ce volet constitue un des piliers de l'Accord de Paris et un des moyens clés de sa mise en oeuvre. Il vise les émissions de gaz à effet de serre, les contributions nationales, les mesures de réduction mises en oeuvre, le soutien financier fourni et reçu. Le WWF international rappelle à quel point il importe que ces lignes de conduite soient "ambitieuses, comparables, mesurables et équitables", comme le stipule l'Accord lui-même. En l'état, tout reste à faire pour clarifier les indicateurs garantissant le caractère équitable et responsable de ces contributions nationales.

Il s'agira aussi de faire évoluer la méthode du bilan mondial (global stocktake) prévu dans l'article 14 de l'Accord de Paris à l'échéance 2018 "afin d'évaluer les progrès collectifs accomplis dans la réalisation de l'objet de l'Accord et de ses buts à long terme", en particulier identifier les sources de données.

Pour le Climate Action Network, la conférence de Bonn doit écrire la partition de la COP 22 de Marrakech en mettant l'accent sur les pertes et dommages, les étapes de financement pour atteindre les 100 milliards par an promis par les pays riches à partir de 2020, et l'entrée en vigueur à court terme de l'Accord de Paris. Les ONG entendent encourager les Etats à assurer la compatibilité de l'Accord de Paris avec d'autres accords internationaux en cours de négociation sur l'aviation et les HFC.

1. Consulter le rapport.
http://drustage.unep.org/adaptationgapreport/sites/unep.org.adaptationgapreport/files/documents/agr2016.pdf

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