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Le facteur carbone des producteurs européens d'électricité à son plus bas niveau

La dernière étude de PwC et Enerpresse montre une baisse du facteur carbone des électriciens en 2010. La hausse de la production électrique, l'augmentation des EnR et nucléaire, la substitution du charbon par le gaz seraient les principales raisons.

Energie  |    |  C. Cygler
   
Le facteur carbone des producteurs européens d'électricité à son plus bas niveau
   

Le facteur carbone des principaux producteurs d'électricité européens continue de diminuer. Selon l'étude Facteur Carbone 2011 (1) réalisée par PricewaterhouseCoopers (PwC) et Enerpresse, cette tendance, amorcée il y a trois ans, se confirme cette année avec une nouvelle baisse. Ainsi, la moyenne du facteur carbone (FC) du panel des électriciens européens s'établit pour 2010 à 337,3 kg CO2/MWh contre 346,3 kg CO2/MWh en 2009, soit une diminution de 3 %. Avec cette valeur, le facteur carbone atteint son plus bas niveau depuis dix ans.

Pour expliquer cette baisse, PwC et Enerpresse mettent en avant la reprise de la production énergétique en Europe ainsi que le maintien de la pression réglementaire sur les émissions carbone. En 2010, la hausse de la croissance de 1,9 % dans l'Union européenne a permis de retrouver un niveau de production d'électricité plus élevé qu'en 2009. Outre le contexte économique, les températures particulièrement élevées pendant l'été et faibles durant l'hiver ont également contribué à cette hausse. La production du panel des 18 électriciens concernés par l'étude a ainsi progressé de près de 5 %, soit 93 TWh par rapport à l'an dernier. Mais, à l'inverse de périodes précédentes qui associaient l'augmentation de la production d'électricité à celle des émissions, 2010 est marqué par un accroissement limité des rejets de CO2, estimé à seulement 2 %. En effet, la nouvelle directive 2009/29/CE qui confirme qu'aucun électricien ne bénéficiera de quota gratuit, oblige les entreprises à faire davantage attention à leurs émissions et les incite à continuer à développer les énergies renouvelables. "Le fait de cumuler croissance de la production et évolution plus faible des émissions de CO2 s'avère une évolution prometteuse, qui pourrait devenir pérenne dans des environnements économiques stables", explique Olivier Muller, Directeur Energie et Climat chez PwC.

Les EnR, l'hydraulique et le nucléaire

Selon l'étude, neuf des 18 sociétés analysées présentent une diminution de leur facteur carbone. Cette baisse est en partie liée à la hausse de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de ces sociétés comme pour Iberdrola (Espagne) ou Dong (Danemark). On notera aussi que pour obtenir des réductions de 35 % (- 147 kg CO2/MWh) de son facteur carbone et de 27 % (- 5,3 Mt CO2) de ses émissions en 2010, le Groupe portugais EDP a ainsi fait progressé de 35 % par rapport à 2009 sa production d'électricité issue de ressources renouvelables. Cette dernière atteignant désormais 6,6 TWh, soit 15 % de sa production totale. Autre exemple avec Union Fenosa (Espagne) qui a amélioré de 15,5 % son facteur carbone par un ajout important d'hydraulique dans sa production. "Ceci est expliqué par les fortes pluies sur l'Espagne en début d'année 2010, ce qui a conduit à un total d'électricité hydraulique produit de 4,7 TWh en 2010 par rapport à 1,8 TWh en 2009", précise l'étude.

Scope 1 versus Scope 3

Contrairement aux études précédentes, PwC et Enerpresse ont souhaité analyser, en plus des émissions directes en CO2 (Scope 1), les émissions indirectes liées à la production d'électricité (Scope 3). Selon les auteurs, "les énergies à faibles émissions directes (principalement les énergies hydraulique et nucléaire) contribuent de manière importante aux émissions du scope 3, tandis que les énergies basées sur la combustion des ressources fossiles n'y contribuent que très peu". Ainsi, le charbon qui représente 16 % de la production totale d'électricité, serait responsable de 62 % des émissions directes mais ne représenterait plus que 6 % des émissions indirectes de CO2. A l'inverse, l'énergie hydraulique qui ne produit aucune émission au sens du scope 1 serait à l'origine de 29 % des émissions pour le scope 3. Au global, l'augmentation des émissions liées au scope 3 par rapport aux émissions directes est de 17 %.
Statkraft (Norvège), Verbund (Autriche), GDF Suez Europe, Fortum (Finlande) enregistrent, cette année encore, un facteur carbone en baisse du fait de leur mix énergétique se composant principalement de nucléaire et d'hydraulique. Avec une forte production essentiellement nucléaire, EDF contribue ainsi de façon significative à la diminution du facteur carbone moyen en Europe. Hors EDF, le facteur d'émission s'élèverait à 429 kg CO2/MWh.

Les EnR, un potentiel limité de réduction du facteur carbone

En 2010, la production d'électricité issue de sources renouvelables atteint 359 TWh, soit 8,6 % d'augmentation (+ 28 TWh). La part de ces EnR dans la production d'électricité s'élève à 16,9 % ce qui correspond à peu près au niveau de 2009. La production d'énergies non renouvelables ayant également progressé de 64 TWh sur la même période.

Par ailleurs, l'étude souligne que six entreprises, au lieu de deux en 2009, n'ont pas enrichi leur mix énergétique en EnR. "Certaines de ces entreprises dépendant habituellement de manière importante des sources hydrauliques. En raison de contraintes météorologiques sur cette ressource dans le nord de l'Europe en 2010, des recours à d'autres sources d'énergies comme le gaz ont pu être constatés. Ceci est d'autant plus accentué que les prix du gaz ont baissé en 2010."

Face à ces chiffres, la question du rôle des EnR comme un levier de décroissance du facteur carbone peut être posée. Les données 2010 indiquent que la corrélation entre la réduction du facteur carbone et l'augmentation de la part des EnR n'est pas systématique. Certains producteurs comme DEI (Grèce) ont augmenté la contribution des renouvelables avec un effet négatif sur le facteur carbone. "Cette année encore, la cause principale de la réduction du facteur carbone reste l'amélioration du facteur carbone des filières non renouvelables. Le recours croissant aux énergies renouvelables ne joue, pour l'instant du moins, que de façon minoritaire. Le fait d'augmenter la part du nucléaire, de substituer le gaz au charbon ou d'améliorer l'efficacité énergétique permet de diminuer le facteur carbone", conclut Thierry Raes, Associé PwC Stratégie et Développement durable. Au prix de la durabilité ?

1. Retrouver l'étude complète de PwC et Enerpresse
http://public.adequatesystems.com/pub/attachment/143549/0352225825005981321260901573-fr.pwc.com/PwC%20Etude%20Carbon%20Factor%202011.pdf?id=539656

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