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La production d'hydrogène vert prend forme en Vendée et à Dijon

Plusieurs projets de production d'hydrogène grâce à de l'électricité renouvelable vont bientôt sortir de terre. Les territoires semblent prêts à les expérimenter, séduits par ce carburant vert et local.

TECHNIQUE  |  Energie  |    |  F. Roussel
La production d'hydrogène vert prend forme en Vendée et à Dijon

Afin d'éviter le syndrôme de « l'œuf et de la poule », les projets de production et de consommation d'hydrogène vert se structurent dans plusieurs régions de France. Après le projet HyGreen Provence basé sur l'électricité solaire, le projet R-Hynoca, à partir de biomasse, et les 24 projets sélectionnés dans le cadre de l'appel à projets « Écosystèmes de mobilité hydrogène », la société Lhyfe annonce un projet éolien-hydrogène en Vendée près de Challans.

Un site pilote producteur en 2021 en Vendée

Le syndicat de l'énergie de Vendée, le Sydev, va donner l'occasion à la jeune société Lhyfe de construire un site pilote de production d'hydrogène grâce à de l'électricité éolienne. Le syndicat possède un parc à Bouin près de Challans qui ne bénéficie plus de soutien public. L'électricité produite sera donc utilisée pour électrolyser de l'eau douce et produire de l'hydrogène et de l'oxygène. « L'électrolyse de l'eau est très mature mais très gourmande en électricité. Il ne faut pas la connecter au réseau électrique dont le bilan carbone n'est pas nul, il faut la connecter en direct aux énergies renouvelables », est convaincu Matthieu Guesné, fondateur de Lhyfe.

Ce premier site pilote produira 300 kg d'hydrogène par jour. Le gaz sera stocké à haute pression et transporté vers les sites de distribution (stations) chez les entreprises ou les collectivités du département. Le Sydev est en train de créer la demande en encourageant l'achat de véhicules à hydrogène en flottes captives. Les premiers à le faire seront les pompiers du service départemental d'incendie et de secours (SDIS), puis plusieurs communes de Vendée. Le schéma sera complété par une première station à hydrogène située à La Roche-sur-Yon, pour développer les usages. Cette station alimentera une première ligne de bus, des véhicules de la collectivité (bennes à ordures ménagères, etc.), et elle sera ouverte au grand public.

Côté coût, Lhyfe prévoit de vendre le plein d'hydrogène au même prix que les carburants fossiles actuels, pour une autonomie de 700 km selon les constructeurs de véhicules à hydrogène.

Cette idée a séduit les élus vendéens et les institutionnels, qui apportent 3 millions d'euros de subventions, ainsi que plusieurs investisseurs puisque Lhyfe a bouclé, fin 2019, une première levée de fonds de 8 millions d'euros auprès de cinq acteurs privés et publics (1) . Cette enveloppe servira à la construction du site pilote mais également au centre d'ingénierie pour développer la solution.

Un potentiel pour l'éolien offshore

“ Côté coût, Lhyfe prévoit de vendre le plein d'hydrogène au même prix que les carburants fossiles actuels, pour une autonomie de 700 km selon les constructeurs de véhicules à hydrogène. ”
La construction du site pilote va débuter dans quelques mois pour un début de production début 2021. Mais Lhyfe voit plus loin. La société a développé un savoir-faire qui lui permet d'assembler les briques technologiques adaptées à chaque site, tenant compte de l'ensemble des contraintes, allant du type d'énergie et de la puissance disponible, à la capacité de production nécessaire. À cela s'ajoute un algorithme capable de gérer l'intermittence de la production d'énergie renouvelable (Enr) avec une usine de production de gaz fonctionnant traditionnellement en continu. Son modèle vise donc tous les sites de production d'Enr existant mais à ces yeux cela ne suffira pas à produire l'hydrogène vert en quantité suffisante pour répondre à une demande croissante.

Lhyfe prévoit, par conséquent, de décliner son modèle à l'éolien offshore d'ici cinq ans. Elle vise la construction de plateformes flottantes au milieu des parcs éoliens pour produire, sur place, l'hydrogène à partir d'eau de mer dessalée. « Transporter de l'électricité à terre par un câble coûte plus cher que de transporter des containers d'hydrogène par bateau », estime Matthieu Guesné. « Les plateformes et les parcs éoliens pourront se situer bien plus au large, au-delà de la ligne d'horizon, et ne seront plus visibles », ajoute-t-il. « En utilisant les Enr on-shore et off-shore, ce modèle répond à plusieurs équations, estime Alain Leboeuf, président du Sydev. Puiser dans ses Enr, puiser dans des ressources infinies (océan), favoriser l'efficacité et tenir compte de l'acceptabilité des populations. »

Dijon produira de l'hydrogène vert à partir de déchets

Dijon métropole a elle aussi annoncé un projet de production d'hydrogène vert, mais cette fois à partir de la combustion de déchets. L'unité d'électrolyse sera créée à proximité de l'usine d'incinération de la métropole. Elle est équipée d'un turbo alternateur qui produit de l'électricité à partir de la chaleur produite par l'incinérateur. De l'électricité provenant d'une ferme photovoltaïque complètera l'installation. L'électrolyseur fournira, dans un premier temps, 500 kilos d'hydrogène par jour. Il alimentera huit bennes à ordures ménagères, six véhicules utilitaires légers et de futurs bus, lors du renouvellement du parc.

La création de cette unité est portée par Dijon métropole et l'entreprise Rougeot Énergie, dans le cadre d'une société par action simplifié baptisée Dijon Métropole Smart Energhy (DMSE). DMSE sera accompagnée par Keolis et Hynamics. Ce projet est lauréat de l'appel à projet « Écosystèmes et mobilité hydrogène » de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Son coût global est estimé à 6,5 millions d'euros.

1. Noria, le Syndicat d'Énergie de Vendée (SyDEV) et sa SEM Vendée Énergie, Ovive (Groupe Les Saules), Ouest Croissance et Océan Participations.

Réactions1 réaction à cet article

POINT DE VUE SUR L'ENERGIE ET LA MOBILITE
La couverture en France de stations-services de carburants liquides (essence et gasoil) permet de circuler dans tout l' hexagone sans le souci de tomber en panne séche
Le développement de véhicules électriques impose de juxtaposer à ces stations un nombre au moins équivalent de bornes de recharge Et si pour satisfaire différends lobbys, se rajoutent l'HYDROGENE, le GPL, et autres BIO-GAZ ,les stations services seront pour le moins encombrées. A quel cout  ? Que devient la TICPE  dont nul n' aborde le sujet et qui représente le 5éme poste de ressources financières du pays ?
En réalité l' électricité et l' hydrogene ne pourront concerner que les flottes de véhicules (transports en commun , administrations , véhicules de service d' entreprises, livraisons locales) retrouvant leur station de recharge au garage quotidiennement ou presque, , soit un ensemble d' environ 5 millions de véhicules sur les 40 millions qui circulent en France
Quelle motorisation pour les 35 millions d' automobilistes restant ?

L' émiettage des types d' énergies ne va pas faciliter le MIX mais en augmenter le cout

Les personnels des entreprises utilisant un véhicule de service électrique devront fréquemment effectuer des recharges à leur domicile. Comment faire ?
En particulier lorsque la TIPP s' appliquera à l' électricité pour mobiles ?

1noel2 | 21 janvier 2020 à 11h17 Signaler un contenu inapproprié

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