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Actu-Environnement

Un programme 2013 chargé pour l'Anses

L'Anses a présenté un programme de travail qui prévoit notamment la publication d'avis très attendus sur le BPA et les radiofréquences. 2013 sera aussi l'occasion d'entamer une étude sur l'impact sanitaire des particules fines selon leur nature.

Risques  |    |  P. Collet

Ce lundi 18 mars 2013, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'environnement et du travail (Anses) a présenté son programme de travail pour l'année 2013. Articulé autour de "deux grands chantiers", la qualité de l'air et le renforcement des moyens de contrôle et de détection dans le domaine alimentaire, ce programme aborde de nombreux sujets environnementaux. Ces priorités valent pour "les deux ou trois années à venir", explique Marc Mortureux, le directeur général de l'Anses.

L'année 2013 sera aussi marquée par la publication de plusieurs avis et rapports très attendus touchant notamment à l'évaluation des risques liés aux expositions au bisphénol A (BPA), aux risques associés aux radiofréquences ou encore à l'actualisation des expertises en matière de nanomatériaux et de santé.

Un budget 2013 raboté

Rappelant les difficultés financières auxquelles l'Etat est confronté, Marc Mortureux a indiqué que le budget 2013 de l'Agence sera "à peu près stable", c'est-à-dire qu'il s'établira à 13 millions d'euros, en baisse d'environ 3 millions. Un traitement qui devrait se poursuivre dans les années à venir.
Quant aux effectifs de l'Agence, ils devraient s'inscrire en baisse de 1,5% par an sur les années à venir.
La fameuse question des PM10

En matière environnementale le principal sujet sera la pollution de l'air avec l'ouverture ou l'approfondissement de travaux sur des sujets particulièrement sensibles. "La fameuse question" des particules fines (les PM10 et PM2,5) retiendra l'attention de l'Agence qui souhaite évaluer leur impact sanitaire, annonce Marc Mortureux. Alors qu'aujourd'hui les mesures de particules s'intéressent à leur concentration massique dans l'air, exprimée en microgrammes par m3 (µg/m3), les travaux engagés par l'Anses visent à déterminer l'impact sanitaire des particules selon leur nature (particules issues du diesel, de nature métallique, etc.). "La question est d'aller un peu plus loin pour savoir si la nature des particules peut conduire à des effets sanitaires contrastés", résume Dominique Gombert, directeur de l'évaluation sanitaire à l'Anses, qui s'interroge sur la pertinence du suivi actuel des seules concentrations atmosphériques. Ces travaux pourraient ouvrir "une réflexion sur un indicateur pertinent pour suivre plus particulièrement les émissions liées au trafic routier", indique l'Anses.

De même, l'Agence va poursuivre ses travaux spécifiques aux particules présentes dans l'air des réseaux ferrés souterrains. "Depuis le début des années 2000, des mesures de la qualité de l'air dans des enceintes ferroviaires souterraines ont mis en évidence des niveaux élevés de particules en suspension avec des concentrations en PM10 très supérieures à celles mesurées à l'extérieur", explique l'Agence. Ici l'enjeu concerne principalement la santé des travailleurs. Un sujet dont les syndicats de cheminots commencent à se saisir.

Enfin, l'Anses s'intéressera aux allergènes, et en particulier aux pollens. "Le nombre de personnes souffrant d'allergies a ainsi plus que doublé au cours des vingt dernières années", rappelle l'Agence qui précise que "l'allergie aux pollens (pollinose) touche actuellement 15 à 20 % de la population française". Les changements climatiques et la hausse des concentrations de CO2 dans l'atmosphère figurent parmi les causes possibles de l'augmentation des personnes affectées par des allergies.

BPA, radiofréquences, phytosanitaires et nano

En matière de publications, 2013 devrait être particulièrement riche. D'ici quelques jours (début avril, a priori), l'Anses devrait publier son évaluation des risques liés aux expositions au bisphénol A et aux autres composés de la famille des bisphénols. Cette évaluation devrait mettre l'accent sur l'évaluation des risques en fonction des différents types d'expositions : alimentaire, cutanée et aérienne. De même, les questions relatives aux populations à risque, telles que les femmes enceintes, devraient être abordées. Cette mise à jour de l'avis de l'Agence donnera lieu à d'autres publications sur les autres bisphénols (Dominique Gombert évoquant des inquiétudes concernant le bisphénol S), sur les alternatives au BPA et sur les auditions réalisées dans le cadre des travaux de l'Agence.

S'appuyant notamment sur les travaux de son groupe de travail permanent "radiofréquences et santé", l'Anses devrait mettre a jour "d'ici l'été" son évaluation de 2009. Par ailleurs les travaux se poursuivront avec la publication en 2014 d'un rapport relatif à l'hypersensibilité aux radiofréquences.

S'agissant des produits phytosanitaires, l'Anses sera associée à la publication de deux guides européens réalisés par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). L'un des guides abordera les risques des produits phytosanitaires pour les abeilles et le second traitera des risques pour les travailleurs agricoles. "L'objectif de ce travail est de décrire et de caractériser les expositions afin de proposer des actions de réduction des expositions", explique l'Agence précisant qu'elle travaille aussi à l'évaluation de l'efficacité des équipements de protection individuelle (EPI). L'évaluation des risques pour les travailleurs devrait aussi tenir compte du cumul de substances ayant des effets sur un même organe, dans le prolongement du projet Pericles sur les effets cumulés des cocktails de pesticides.

Quant aux nanomatériaux, l'année 2013 verra la présentation de plusieurs travaux. Il s'agira d'un avis et un rapport sur le développement d'une méthodologie pragmatique d'évaluation des risques liés aux nanomatériaux, d'un rapport d'expertise et un avis sur l'évaluation des risques liés au nano-argent et de la note de synthèse annuelle du groupe de travail permanent "nanomatériaux et santé", chargé de suivre l'actualité scientifique afin d'actualiser l'expertise.

Enfin, cet été devrait être rendu un avis sur les risques liés à l'exposition des travailleurs aux bitumes. "Suite au décès par cancer d'un salarié de l'industrie de la construction et de l'entretien des routes, la fédération nationale des salariés de la construction – confédération générale du travail (FNSC-CGT) a saisi l'Agence qui a initié en 2011 une évaluation des risques sanitaires liés à l'utilisation professionnelle des produits bitumineux et de leurs additifs", rappelle l'Anses.

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