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Lancement du programme CARET2 visant à protéger et valoriser les tortues marines de Guyane

Le WWF coordonne le programme CARET2 qui vise à renforcer la protection et la valorisation des tortues marines de Guyane à l'instar des tortues Luth, olivâtre et verte, qui sont des espèces menacées selon la Liste rouge de l'UICN.

   
Lancement du programme CARET2 visant à protéger et valoriser les tortues marines de Guyane
Tortue olivâtre
© S.A Eckert/Association Kwata
   
Les tortues marines, espèces menacées selon la Liste rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), font l'objet de programmes d'études et de conservation en Guyane. Trois espèces principales de tortues marines fréquentent annuellement les plages de Guyane : la tortue verte (Chelonia mydas), la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) et la tortue Luth (Dermochelys coriacea).

L'organisation environnementale WWF coordonne depuis 2005 le projet CARET (Co-ordinated Approach to Restore our Endangered Turtles), soutenu par les fonds Interreg IIIb, visant à étudier, protéger et valoriser la présence des tortues marines en Guyane mais aussi au Suriname. Depuis 2007, un plan de restauration des tortues marines (PRTM) de Guyane, établi sur 5 ans est également coordonné par le WWF et l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) sous le pilotage de la Direction régionale de l'environnement (DIREN). Ce PRTM est destiné à étudier les tortues marines pour mieux les protéger et valoriser leur présence sur le territoire du plateau des Guyanes (Guyane, Suriname, Guyana).

Les tortues marines toujours autant menacées

Aussi, selon l'association guyanaise de protection de la nature Kwata, les communes de Cayenne et Remire/Montjoly accueillent plus de 80% des pontes de tortues olivâtre pour l'ensemble du plateau des Guyanes, représentant le plus grand site de ponte pour l'espèce de toute l'Amérique du Sud.

Chaque année, entre 1.500 et 2.500 pontes de tortues olivâtre sont ainsi recensées de mai à août sur les plages de l'Ile de Cayenne tandis que l'ouest du département peut accueillir jusqu'à 20.000 pontes de tortues Luth par an, précise l'association Kwata. Entre 30 et 50 % de la population mondiale de ces tortues – pouvant mesurer jusqu'à 2,40 m de longueur et peser jusqu'à 900kg - viennent pondre d'avril à juillet en Guyane française.

Toutefois, malgré ''les efforts'' pour les protéger, les tortues marines de Guyane restent menacées : prédation sur les pontes, capture accidentelle croisée avec l'exploitation des pêcheries à l'échelle mondiale, modification des écosystèmes, en mer où elles se nourrissent, et à terre où elles se reproduisent…, rappelle l'organisation environnementale WWF. Les œufs et les nouveau-nés sont également exposés aux chiens errants et à la pollution lumineuse qui les presse dès l'éclosion à se rediriger vers les terres plutôt que vers la mer.

Si la tortue olivâtre - espèce classée vulnérable par l'UICN - est bien représentée dans l'Océan Pacifique (plus d'un million d'individus estimé), celle-ci reste très rare dans l'Atlantique, où seuls quelques milliers d'adultes pourraient séjourner, ajoute l'organisation.

Depuis 50 ans, la population mondiale de la tortue Luth a également diminué à cause de la pollution des mers mais aussi du tourisme : les sites de ponte sont en effet transformés en plages aménagées et subissent la pêche non sélective. On estime que sa population mondiale est passée de 115.000 femelles en 1980 à moins de 30.000 en 1996. En Guyane, le nombre de pontes est également passé de 40.000 en 1987 à 15.000 dix ans plus tard...

Un programme pour renforcer la sauvegarde des espèces

Si le statut des populations de tortues Luth en Atlantique va être révisé (l'UICN avait placé cette espèce en danger critique d'extinction en 2000), il ne faut surtout pas relâcher les efforts de conservation car c'est à une surveillance constante que les tortues marines doivent leur sursit, souligne le WWF.

Le programme CARET2, initié dans le cadre du Plan de Restauration des tortues marines de Guyane, établi sur 4 ans, de janvier 2009 à décembre 2012, vise à associer protection et valorisation des tortues marines en Guyane française et au Suriname. Ce projet a été officiellement accepté le 20 janvier 2009 au titre du Programme Opérationnel de Coopération Transfrontalière Amazonie (fonds européens), indique le WWF.

CARET2 continuera le suivi de la tortue olivâtre et se focalisera sur la tortue verte, espèce ''encore peu étudiée en Guyane'', ajoute l'association Kwata. La tortue verte nidifie principalement en Guyane sur les plages de l'Ouest (réserve naturelle de l'Amana). Parmi les techniques de pêche pratiquées dans cette zone, les longs filets maillants dérivants des pêcheries illégales entraînent la destruction de tortues verte adultes, souligne le WWF Guyane qui a par ailleurs observé en février 2008 un braconnage des oeufs sur les sites de ponte. Une forte demande subsiste dans la région, et particulièrement au Suriname, où la consommation des oeufs de tortues marines n'a été totalement interdite que très récemment, en 2002, explique l'organisation. Rappelons que le braconnage est passible de 6 mois de prison ferme et 9.000 euros d'amende en Guyane.

Enfin, le programme CARET2 entend valoriser la présence des tortues marines sur les plages à travers la création d'un produit touristique régional spécifique et la formation de guides.

Avec un budget global de 2,8 millions d'euros sur 4 ans, le programme CARET2 reste le plus gros projet porté par le WWF-France sur financements européens. Ce programme est lancé en collaboration avec l'ONCFS, l'association Kwata, le Parc Naturel Régional de Guyane (PNRG). D'autres partenaires sont également associés au projet tels que la DIREN ou le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) qui a équipé les femelles luth ou olivâtre de Guyane de balise Argos, afin de préciser notamment leur biologie en mer.

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