
© JJK
L'agriculture est en effet au cœur de nombreux enjeux environnementaux en termes de paysage, de biodiversité, de qualité des sols et bien sûr d'énergie. De plus en plus sollicitée pour la production d'énergie à travers des biocarburants, l'agriculture est également consommatrice. Il s'agit principalement du fioul domestique et de l'électricité ainsi que les autres combustibles utilisés pour le chauffage des bâtiments d'élevage et des serres de maraîchage. D'après le Ministère de l'Industrie, la consommation d'énergie de l'agriculture s'élève à 3 Mtep/an. Le secteur de l'agriculture représente donc moins de 2% de la consommation d'énergie finale (160 Mtep/an). Toutefois, l'énergie représente une part de plus en plus importante dans le budget des agriculteurs. Il s'avère donc nécessaire de progresser vers une plus grande autonomie énergétique des exploitations agricoles.
Certaines collectivités françaises ont déjà mis en place un dispositif d'aide et des subventions pour développer l'installation de capteurs solaires thermiques, photovoltaïques, d'unité de méthanisation, etc. De son côté, le ministre a annoncé la volonté de l'Etat d'accompagner financièrement la mise en place de diagnostics énergétiques pour 100.000 exploitations d'ici 2013. Il a demandé à ce que l'ensemble des familles professionnelles s'associent au financement d'un fonds de soutien spécifique. Les entreprises du secteur de l'énergie comme Total, EDF et GDF et celles du secteur des engrais semblent d'accord sur le principe pour financer cette opération. Mais aucune garantie n'a pour l'instant été donnée ce qui inquiète les agriculteurs.
Les deux groupes de travail qui réunissent acteurs publics et privés vont étudier les modalités opérationnelles et techniques pour mettre en œuvre ce plan de performance énergétique. Ces deux groupes devront avoir remis leurs conclusions d'ici le mois de septembre.
Le ministre a également indiqué qu'en attendant, il saisirait le commissaire européen à l'agriculture Mariann Fischer Boel pour étudier la possibilité d'un accompagnement communautaire.
L'appel du ministre français devrait d'ailleurs trouver un écho favorable auprès de la Commission européenne qui en début de cette année a été invitée par le Parlement à mettre en place une législation spécifique et des incitations financières pour encourager notamment la valorisation du biogaz issu de déchets agricoles.