Le 15 mai prochain, le site "débatpublic-cigeo.org" sera activé, marquant le démarrage du débat public sur le projet de
Quatorze réunions publiques
Les questions seront posées aussi en réunions publiques. La réunion d'ouverture du débat public se tiendra le 23 mai dans la salle municipale du village meusien de Bure, construite grâce aux fonds d'accompagnement du laboratoire de Meuse/Haute-Marne qui préfigure ce projet. Elle sera suivie de 12 autres, avant la réunion de clôture le 10 octobre en Haute-Marne.
Entre temps, les réunions publiques se dérouleront sur le territoire directement concerné par l'implantation du projet de CIGéo, à proximité de sites ayant des déchets déjà produits - La Hague et Marcoule – et en cours de production – centrales nucléaires de Saint-Laurent-des-eaux et du Bugey – qui pourraient nécessiter d'être acheminés vers CIGéo. A noter aussi une réunion à l'Union Internationale des Chemins de Fer à Paris, dédiée elle à la dimension internationale du stockage géologique de déchets nucléaires.
La loi du 28 juin 2006 relative à la gestion des déchets nucléaires précise qu'en 2015 le Parlement instruira la Demande d'Autorisation de Création du CIGéo déposée par l'Andra, maître d'ouvrage du projet. S'en suivra une loi sur les conditions de réversibilité du stockage, avec notamment des mesures visant à permettre des choix infléchissant le calendrier d'exploitation et de fermeture du stockage.
Un débat déjà ouvert et fermé
Présente à la conférence de presse de lancement du débat public, en équivalence de la CNDP, l'Andra a précisé la nature physique du projet : une installation souterraine et deux en surface, l'une à l'aplomb du site de stockage et l'autre à côté, destinée à la réception des déchets. Selon le dossier du maître d'ouvrage (DMO) déjà accessible sur "débatpublic-cigeo.org", la partie du CIGéo uniquement en surface se trouvera en Haute-Marne, la partie souterraine et surface en Meuse. Le tout dans une zone interdépartementale décrite par le Schéma interdépartemental de développement du territoire (SIDT) Meuse/Haute-Marne édité par le Préfet de Meuse, également déjà en ligne.
Fabrice Boissier, directeur de la maîtrise des risques de l'Andra, a tenu à rassurer : les colis de déchets reçus étant fermés, l'impact radiologique sera 100 fois inférieur à la radioactivité naturelle ; et une fois enfouis, s'ils dégageaient de la radioactivité, elle resterait également inférieure à 100 fois la radioactivité naturelle 100.000 ans après le début du stockage.
Egalement présent à la conférence de presse, le président de l'association Q.V., "pour une meilleure qualité de vie" dont le siège se trouve à proximité des sites de stockage de déchets nucléaires de l'Aube, a tenu à réagir au contenu du DMO. Démarrant le débat, il fut arrêté dans son élan. Resté silencieux, le président de la Société Française pour l'Energie nucléaire (SFEN) a confié préparer un Cahier d'acteur sur ce projet qui "conclue" la réflexion de l'industrie nucléaire sur les déchets qu'elle produit. Tenant une banderole à l'extérieur, le Réseau Sortir du Nucléaire a affirmé quant à lui sa décision de boycotter le débat, et a confirmé la préparation d'actions pour empêcher l'accès aux réunions.
Le risque de dispersion et de dilution du débat
"Veiller à l'information totale du public, c'est notre principe", a assuré le président de la CPDP. Il garde ouverte la question de la retransmission en directe des réunions publiques sur le site "débatpublic-cigeo.org". Ce dispositif déjà pratiqué par la CNDP depuis plusieurs années présente l'intérêt de permettre au public de poser des questions à distance et d'interagir selon le déroulé de la réunion. Non encore institué dans le cas présent, il aurait le mérite d'encourager une large participation des Français à un débat sur un projet au combien national, et répondrait à un constat de la CPDP : dans la Meuse/Haute-Marne, bien qu'habitant à 20 km, le public peut ne pas vouloir se déplacer pour discuter de ce projet qui le touche de si près.
Encourager le dynamisme de "débatpublic-cigeo.org" semble d'autant plus nécessaire que le débat public a déjà commencé sur la toile. Depuis novembre dernier, l'Andra tient son propre espace de débat : "Cigéo.com". Et ce 15 mai prochain, un autre site de débat ouvrira, édité par l'association Q.V. : "cigéOut.com", "qui a pour vocation de rassembler tous les opposants au projet CIGéo". De quoi outrepasser le périmètre de la mission de la CPDP, à moins qu'elle n'arrive à le concentrer !