Lancé en janvier 2019, le projet européen "Oberon", coordonné par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), vise à "cerner avec plus de précisions et de certitude" comment des composés suspectés d'être des perturbateurs endocriniens (PE) pourraient induire des troubles métaboliques. Il s'agit "à terme, d'identifier ces composés", précise l'Inserm.
L'Union européenne finance ce programme de recherche (1) , pendant cinq ans, doté d'un budget de 5,9 millions d'euros. Onze partenaires, issus de six pays européens, vont participer au consortium Oberon. Les partenaires français impliqués sont l'Inserm (2) , et sa filiale Inserm Transfert, ainsi que l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) et l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
Le projet Oberon développera une batterie de tests permettant d'étudier l'incidence des PE sur les désordres métaboliques. Dix composés, issus de sept familles chimiques, vont constituer le socle des études : bisphénols, phtalates, polyfluoroalkyles, métaux lourds, insecticides organochlorés, parabènes et dioxines.
"Sur la base de tests expérimentaux, de données épidémiologiques et cliniques issues de cohortes de population et à partir de modélisations informatiques, nous pourrons étoffer les AOP [Adverse Outcome Pathways ou "chemins de l'effet néfaste"] et permettre aux régulateurs et aux législateurs - Union Européenne, OCDE (3) - de disposer à terme d'outils validés", explique Karine Audouze, chercheuse à l'Inserm et coordinatrice des équipes du projet. "Notre travail plurisdisciplinaire en réseau va permettre de faire avancer la connaissance sur les PE dans le champ des maladies métaboliques".