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Actu-Environnement

Projet de loi climat : bataille d'expertises sur l'ambition du texte

MAJ le 11/02/2021

Babara Pompili présente le projet de loi climat en Conseil des ministres. Il ne permet pas de respecter les objectifs de la France selon de nombreux observateurs. Le Gouvernement dément via une étude réalisée par un cabinet privé.

Gouvernance  |    |  L. Radisson
Projet de loi climat : bataille d'expertises sur l'ambition du texte
Actu-Environnement le Mensuel N°411
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°411
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« C'est une loi ambitieuse et riche dont le Gouvernement n'a pas à rougir », vante Matignon. Cette loi (1) , c'est celle issue des propositions de la Convention citoyenne pour le climat que la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, présente ce mercredi 10 février en Conseil des ministres.

« La loi Climat-résilience, c'est la fin du grand n'importe quoi. Construire un centre commercial au milieu des champs, aller en avion de Paris à Bordeaux, mettre en location des passoires thermiques : tout ça, la loi va y mettre fin. C'est une question de bon sens », a expliqué la ministre au micro de France Inter.

Pourtant, les critiques sont très nombreuses de la part des ONG et des écologistes qui l'estiment très en-deçà des propositions formulées par la Convention citoyenne pour le climat. De leur côté, les milieux économiques restent très discrets alors que l'on sait que beaucoup ferraillent en coulisse pour neutraliser les dispositions qui leur semblent problématiques pour leur secteur d'activité, comme celles touchant au transport aérien, à l'automobile, à la publicité, à l'aménagement ou encore au droit pénal de l'environnement.

« Pas de changement drastique sur le fond »

Que contient le projet de loi ? A-t-il évolué depuis le lancement des consultations début janvier ? Au plan formel, il est maintenant composé de 69 articles, toujours organisés en six titres. Ceux-ci correspondent aux thématiques traitées par la Convention citoyenne : consommer, produire et travailler, se déplacer, se loger, se nourrir, auxquels s'ajoute un titre consacré à la protection judiciaire de l'environnement.

« Avec ce projet de loi, complémentaire du plan France Relance, de dispositions votées en loi de finances, de décisions prises lors des conseils de défense écologique ou encore d'actions portées au niveau européen et international, ce sont plus d'une centaine de mesures (2) proposées par la Convention citoyenne pour le climat qui sont déjà mises en œuvre ou en passe de l'être partiellement ou totalement, sur les 146 retenues par l'exécutif fin juin 2020 », vante le Gouvernement dans l'exposé des motifs (3) du projet de loi.

Les services du Premier ministre mentionnent certaines améliorations résultant de l'avis du Conseil d'État (4) mais « sans changement drastique sur le fond ou sur l'ambition du texte ». Un avis rendu public le 10 février, qui pointe des "insuffisances notables" dans l'étude d'impact. L'ambition du projet de loi avait préalablement été mise en doute par le Conseil national de la transition écologique (CNTE) et par le Conseil économique social et environnemental (Cese). L'exécutif ne l'a pas pour autant revue à la hausse.

« Non-respect récurrent et annoncé des objectifs »

Dans son avis (5) du 26 janvier, le CNTE s'est en effet inquiété « de la baisse insuffisante des émissions de gaz à effet de serre induite par cette loi » et demandait de « mobiliser les moyens, leviers d'action et outils de politiques publiques nécessaires » à l'objectif de réduction de 40 % des émissions en 2030 par rapport à 1990. Quant au Cese, pas spécialement réputé pour le tranchant de ses prises de position, il a rendu un avis (6) incisif le 27 janvier. Les estimations fournies par le rapport de présentation du projet de loi « mettent (…) en évidence le non-respect récurrent et annoncé à l'avance des objectifs fixés ». Comparées à ces objectifs, « les nombreuses mesures du projet de loi, considérées une par une, sont en général pertinentes mais souvent limitées, souvent différées, souvent soumises à des conditions telles qu'on doute de les voir mises en œuvre à terme rapproché ».

“ Les nombreuses mesures du projet de loi sont souvent soumises à des conditions telles qu'on doute de les voir mises en œuvre à terme rapproché. ” Conseil économique, social et environnemental
Dans une lettre ouverte datée du 8 février et initiée par le Réseau Action Climat (RAC), 110 organisations de la société civile ont interpellé Emmanuel Macron et les parlementaires pour renforcer l'ambition du projet de loi, rappelant que la cible des -40 % est pourtant déjà insuffisante compte tenu du nouvel objectif de -55 % adopté par l'Union européenne. « Les bénéfices attendus des mesures proposées par les 150 citoyennes et citoyens sont pourtant nombreux : moins de personnes vivant dans des passoires énergétiques, une pollution de l'air réduite, une alimentation plus saine et accessible à tous, une offre de mobilité moins émettrice et plus inclusive, davantage d'emplois dans les secteurs clés de la transition écologique, etc. », font valoir les signataires.

« Globalement à la hauteur de l'objectif »

Le ministère de la Transition écologique répond ce mercredi par la publication d'une étude  (7) réalisée par le Boston Consulting Group qui a expertisé, à sa demande, l'impact carbone de l'ensemble des mesures prises depuis le début du quinquennat. Selon cette étude, le potentiel de réduction visé par l'ensemble des mesures déjà prises et celles proposées dans le projet de loi est « globalement à la hauteur de l'objectif de 2030, sous réserve de leur exécution intégrale et volontariste ».

Pour apprécier l'atteinte de l'objectif, explique-t-on au ministère, il faut en effet prendre en compte les impacts directs (zones à faibles émissions par exemple) des dispositions de la loi, leur rôle de catalyseurs de dispositions votées dans des lois précédentes (LOM, Agec, loi énergie-climat), mais aussi les impacts indirects plus difficiles à quantifier, en matière par exemple d'éducation, d'affichage environnemental, ou encore de publicité.

Pas sûr que cette démonstration résiste au caractère implacable des chiffres. Il revient maintenant aux parlementaires de l'apprécier. D'ores et déjà, la députée et ancienne ministre de l'Environnement Delphine Batho a adressé un courrier au président de l'Assemblée nationale demandant la saisine du Haut Conseil pour le climat sur le projet de loi. Avec neuf de ses collègues, elle juge le Boston Consulting Group "en situation de conflit d'intérêts au regard des nombreux acteurs économiques parmi ses clients ayant intérêt à ce que le projet de loi manque d'ambition".

1. Télécharger le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-37027-projet-loi-climat.pdf
2. Consulter le site de suivi de la Convention citoyenne pour le climat réalisé par le Gouvernement
https://www.ecologie.gouv.fr/suivi-convention-citoyenne-climat/
3. Télécharger l'exposé des motifs du projet de loi
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-37027-expose-motifs-projet-loi-climat-resilience.pdf
4. Télécharger l'avis du Conseil d'État
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-37027-avis-conseil-etat-projet-loi-climat.pdf
5. Télécharger l'avis du Conseil national de la transition écologique
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-37027-avis-cnte-projet-loi-climat.pdf
6. Télécharger l'avis du Conseil économique, social et environnemental
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-37027-avis-cese-projet-loi-climat.pdf
7. Télécharger l'étude du Boston Consulting Group
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-37027-etude-bcg-loi-climat.pdf

Réactions18 réactions à cet article

Cette frénésie consistant à tout bout de champ à s'adjoindre les services de cabinets internationaux de conseil, au demeurant fort bien rémunérés par le contribuable si l'on en croit l'édition du 13 janvier du Canard enchaîné, est une lubie d'un ridicule sommital de la part de nos grands dirigeants, si ce n'est un aveu de manque de compétences propres. Ils chercheraient à se faire bien voir de ces grands cabinets afin d'y aller ensuite pantoufler une fois démis de leurs hautes fonctions publiques qu'ils ne s'y prendraient pas autrement...
Sur le fond, il y a comme un faisceau d'indices concourant à démontrer que le compte n'y est toujours pas avec ce projet de loi édulcoré. Il ne faudrait donc pas qu'on s'étonne en haut lieu que le citoyen montre à nouveau des signes d'exaspération vis-à-vis de cette nouvelle mascarade de loi environnementale. Le travail produit par les 150 de la convention citoyenne, choisis au hasard et donc représentatifs de la société française actuelle, a été fécond et remarquable par l'aptitude de ces français à mettre à profit leurs singularités pour remplir avec un profond sens de la responsabilité la mission qui leur a été assignée. Une proportion importante, peut-être même majoritaire, du reste de la société civile s'identifie à ces 150 et risque fort de ne pas accepter que ce gouvernement lamine leurs attentes légitimes de changement de modèle de société.

Pégase | 10 février 2021 à 14h06 Signaler un contenu inapproprié

Consultants, ONG, conflits d'intérêts, politique, polémique, etc.... tsss, quel show biz, tout çà. Avant de demander au gouvernement de quantifier et respecter ses engagements, il serait intéressant de quantifier ceux des demandeurs.
En effet, les dits-demandeurs sont bien plus nombreux, c'est donc leur impact à eux qui est le plus important.
Il paraitrait d'ailleurs qu'ils sont exaspérés.... il serait intéressant de savoir de quoi exactement? des polémiques ?
Il serait, par exemple, intéressant de voir ce que nous, citoyens (exaspérés ou non!) de ce forum AE, nous avons fait et faisons PRAGMATIQUEMENT depuis 1990 (hors militantisme éventuel) pour baisser nos propres émissions de CO2 (puisqu'il ne s'agit que de çà). A quoi nous chauffons nous? Quelle part modale dans nos déplacements? Quels sont nos achats responsables ou pas? etc.... pas facile sur un forum, mais à lire les réactions, on verrait sans doute que nous tous ne sommes pas forcément super vertueux, à commencer par moi-même (et même si j'essaie de m'y mettre à mon rythme). Pourquoi alors attendre, de l'autre, plus que ce qu'on est prêt à faire personnellement?

nimb | 11 février 2021 à 09h17 Signaler un contenu inapproprié

Encore de la langue de bois et une conclusion à lire de près : « globalement à la hauteur de l'objectif de 2030, sous réserve de leur exécution intégrale et volontariste ».
Tout est dans l'adverbe et ces deux derniers adjectifs :
- globalement : donc si on regarde de plus près, on n'atteindra pas les objectifs dans plusieurs domaines
- intégrale : on sait déjà que ce ne sera pas le cas car les décrets d'application ne sont pas votés, certains ne le seront peut-être que dans quelques années.
- volontariste : on sait très bien que l'environnement est vécu par beaucoup comme une contrainte et que les démarches volontaristes sont rares.
En d'autres termes et sans avoir lu le rapport du cabinet de conseil, on comprend que la loi ne permettra pas de répondre aux objectifs mais que le cabinet de conseil a trouvé la formulation parfaite pour aller dans le sens de son client.

ecovia | 11 février 2021 à 09h29 Signaler un contenu inapproprié

@ nimb : vous avez parfaitement raison de demander à chacun de mener cet indispensable travail d'introspection. Le cumul des efforts de chacun peut en effet faire beaucoup.
Pour autant, cela n'exonère en rien nos dirigeants de proposer et le législateur de produire un cadre juridique qui induise le changement nécessaire. En interdisant les produits et les pratiques les plus nocives à la planète donc à l'avenir de l'humanité (réfuter le volet punitif de la loi est un tour de passe-passe de communiquant et un aveu de veulerie de politique en mal de convictions : une loi sans sanctions proportionnées est une coquille vide) et en incitant aux comportements, pratiques et actes beaucoup plus soutenables, la loi et ses décrets d'application - pour autant qu'ils ne dénaturent pas l'esprit de la loi et soient bien publiés, ecovia a raison de le souligner - contribuent fortement à sortir de la crise par le haut.

Pégase | 11 février 2021 à 10h12 Signaler un contenu inapproprié

@ Pegase.

Bien d'accord avec ce que vous écrivez.

Juste une petite précision pour les lecteurs qui ne seraient pas avisés : les 150 ont été sélectionnés par tirage au sort, l'échantillon a été élaboré de telle sorte qu'il soit représentatif de la population française (sur les critères d'âge, sexe, niveau de diplôme, catégories socio-professionnelles, type de territoires, zone géographique). C'est bien développé ici : https://www.conventioncitoyennepourleclimat.fr/comment-sont-ils-selectionnes-2/

Philippe Charles | 11 février 2021 à 10h37 Signaler un contenu inapproprié

@Nimb c'est une réflexion philosophique intéressante que vous faîte mais pas vraiment justifiée. On ne peut pas mettre dans le même sac le gouvernement et ses citoyens quand il s'agit de responsabilité environnementale. C'est comme comparer un enfant à ses parents. L'enfant a certes un certain pouvoir sur les actions de ses parents mais c'est quand même ces derniers qui ont le dernier mot. L'enfant peut être écolo, si les parents ne jurent que par toys'r'us, il jouera avec des jouets en plastique.
L'image est peut être maladroite mais je trouve que la relation parent/enfant illustre assez bien le jeu de pouvoir citoyen/gouvernement et Rousseau serait d'accord.
J'ai quand même envie de jouer le jeu. Depuis 1990 je crois que mon bilan carbone a empiré drastiquement. Déjà je suis né et rien que ça explose mes compteurs. Aujourd'hui je consomme peu, local et d'occase. Transport individuel quasinul. Chauffage central au fioul malheureusement. A défaut de pouvoir changer ça, je densifie la population de l'appartement, on est à moins de 10m²/personne. J'influence positivement (sur la consommation tout du moins) ceux que je côtoie. Voilà mon bilan depuis 1990 nimb.

bIBU | 11 février 2021 à 11h22 Signaler un contenu inapproprié

Le rapport est à double tranchant pour le gouvernement car il mentionne clairement que la seule réduction "probablement atteinte" sera de 25 MtCO2e, alors qu'il faut réduire de 115 MtCO2e pour atteindre -40% par rapport à 1990.
Leur estimation du scénario volontariste est de -91 MtCO2e, et ils sortent de leurs chapeaux de riches consultants parisiens des mesures additionnelles (telles que l'interdiction de toutes les lignes aériennes en métropoles) qui permettraient d'ajouter -14MtCO2e et d'arriver comme par magie proche des -115MtCO2e.
Sans mentionner que ça repose aussi beaucoup sur une production propre de l'électricité, ce qui est illusoire.
Dans tous les cas c'est dérisoire comparé au fait qu'il faut non pas réduire les émissions actuelles mais bien compenser celles émises depuis le début de la Révolution Industrielle (qui sont toujours dans l'atmosphère pour la plupart) si on veut pouvoir espérer un futur un tant soit peu agréable.

sanguinetti | 11 février 2021 à 11h27 Signaler un contenu inapproprié

Sommes nous capables d'entendre un langage de vérité ? Pour un politique, c'est difficile de dire qu'il n'y a plus d'adéquation entre le prix de l'énergie ( ou du steak, côte de porc ! ) que l'on paie, et son "coût réel dans lequel on ne compterait aucune aide de l'Etat ou U. E". Sur 1 Terre à ressources limitées -dont énergies fossiles-, et Sur une période longue 10 ans, 20 ans.. avec une natalité qui augmente, on ne peut pas disposer d'énergie électrique, et de combustible dihydrogène "pas chers" par transformations d'énergies renouvelables que sont l'éolien, le photovoltaïque, la biomasse et le biogaz ET A LA FOIS que ces transformations se fassent sans émettre de pollutions et de la chaleur pas toujours récupérable. Qui peut croire que l'on peut remplacer la quantité de pétrole actuellement utilisée par du pétrole vert obtenu à partir d'algues ? ou obtenir la quantité de dihydrogène nécessaire (destination transports routiers, cargos, avions ..) à partir des éoliennes, pann. photovoltaïques qui fourniraient le courant par électrolyse de l'eau. Beaucoup d'argent distribué pour faire des projets "sucettes", mais généralisé à échelle mondiale, c'est impossible. On ne peut pas transformer les terres cultivables en champs d'éoliennes, et aires de panneaux Photovoltaïques, et en herbe à biogaz, d'autant plus qu' on ne construit pas des éoliennes avec des socles en bois, des pann. sol. sans électrolyser la silice, des voitures élec. sans des kilos Cu, Li, Co, néodyme.

J Cl M 44 | 11 février 2021 à 11h34 Signaler un contenu inapproprié

Merci Philippe Charles.
Vous faites bien de préciser le fait que toutes les précautions ont bien été prises pour que ces 150 soient représentatifs de la société. Ainsi, ceux qui considèrent cette assemblée de citoyens comme un gadget démontrent le fond de leur pensée : refuser par tout moyen, quitte à dénigrer, toute proposition collective qui contrarierait un tant soit peu leur conservatisme et, accessoirement, leurs intérêts personnels.
Ces 150, citoyens "lambda", ont fait avec beaucoup de sérieux un travail remarquable au service de l'intérêt général. La moindre des choses est à mes yeux de leur en rendre l'hommage qu'ils méritent et de considérer au plan politique (au sens vie de la cité) leur contribution. Le législateur, certes assailli par les lobbyistes des industries polluantes et destructrices du capital naturel, se doit de se montrer à la hauteur des enjeux mais également de l'engagement des citoyens et des attentes fortes de la société civile en matière de changement profond et durable de modèle économique.
On peut lire un peu partout dans la presse quotidienne (non complotiste ni conspirationniste cela s'entend) que ne pas tenir de la part des politiques leurs engagements ou, pire, répandre des rumeurs infondées (il paraît que cela s'est récemment produit outre-Atlantique...) sape les fondements de nos démocraties. Il y a donc péril et urgence à y remédier. Un loi climat à la hauteur constituerait une pierre clef de voute de l'édifice républicain.

Pégase | 11 février 2021 à 11h36 Signaler un contenu inapproprié

On le lit dans les commentaires, c'est facile à dire ce qu'il faudrait faire et compliqué de l'appliquer. Tout ça commence par soi-même, ais ne peut être relayé que polituquement au final, le problème écologique restant fondamentalement à résoudre collectivement...

emynonys | 11 février 2021 à 12h30 Signaler un contenu inapproprié

En tout cas la fin des centres commerciaux construits dans les champs: aucun problême :ils sont déjà construits!
Un sixième sens leur a fait comprendre que ce petit jeu malhonnête ne pourrait pas durer.
Quand à ceux que l'on se doit de détruire et remettre en herbe, c'est pas gagné non plus, exemple st Gilles sur Vie, château du loir, si au moins il avaient "débétonné" les parking!

pemmore | 11 février 2021 à 13h19 Signaler un contenu inapproprié

@nimb
Fondamentalement d'accord avec votre analyse. La problématique est complètement faussée par dévoiement idéologique et arrière-pensées politiques. Trop facile de reporter sur le seul "Etat“ la responsabilité morale et politique de la société.
La pétition "l'affaire du Siècle“ est très symptomatique : dérisoire dans son impact concret, et totalement contre-productive. En judiciarisant le problème, chacun peut se déculpabiliser à bon compte (vieille technique du bouc émissaire, qu'on charge de tous ses péchés) et du même coup se persuader qu'il a "agi“ pour remédier à la situation. Parmi les pétitionnaires, combien continuent à rouler en SUV, à acheter sur les méga plates-formes en ligne, à consommer des produits hors saison, etc.?
Gaspillage d'énergie dans une entreprise de diversion qui va encore retarder une vraie prise de conscience des individus et des entreprises, et qui repose sur un double statut contradictoire assigné au citoyen : celui de victime (d’un Etat hégémonique, auquel on continue curieusement de reconnaître l'autorité légitime d’imposer des mesures contraignantes) et celui de procureur (du même Etat considéré comme ayant failli dans ses obligations régaliennes). Posture schizophrénique et improductive.
Seule l'action des citoyens sera réellement productive pour modifier les comportements de production, de consommation, de communication, à travers des initiative concrètes, légales ou non, à toutes les échelles, de façon collective et coordonnée.

Basil Beck | 11 février 2021 à 16h28 Signaler un contenu inapproprié

Ca va être franchement difficile pour nous petits Français de changer nos comportements pour réduire l'impact co2.
Regardez pour faire nos emplettes on va ou? au lieu d'aller chez U ou Leclerc qui tentent de faire avaler la pilule du local plus cher, on va aller chez lidl ou Aldi qui tenteront discrètement de vous refiler de la viande allemande, du porc élevé et abattu de façon reloue, , des trucs qu'on ne mange même pas, tentative de colonisation pour faire de nous de dociles teutons.
Le pire, tenter en Pays de la Loire spécialiste de viennoiserie industrielle, héritage de Vendrennes et son unique et délicieuse brioche de nous faire bouffer de la brioche italienne ayant parcouru en camion bien plus de 2000 km.
Si encore elle était aussi bonne que la Vendrennes!
Quand aux petits articles, au lieu de faire bosser les petits commerces locaux, allons chez Action en direct de hollande des trucs pas venus a pied par la chine mais via Rotterdam.
Je reconnais avoir commencé à entendre des gens soucieux de l'origine des choses, pas de fraises ni de tomates du Maroc ou d'Espagne, du bio si possible, mais ils ont des moyens dont je ne dispose pas et que la moitié des Français ne disposent pas.

pemmore | 11 février 2021 à 17h55 Signaler un contenu inapproprié

Il y a une limite à ce que peut faire le particulier. C'est à l'Etat de créer un cadre de vie dans lequel le citoyen peut évoluer sans obligatoirement mettre en danger l'environnement.

bIBU | 12 février 2021 à 10h23 Signaler un contenu inapproprié

@ Basil Beck : l'action engagée par le collectif l'Affaire du siècle est précisément une action de citoyens et elle est d'ores-et-déjà productive dans le sens où elle vient de créer une jurisprudence importante et a fortement contribué à exposer en pleine lumière la problématique de l'inaction de l'Etat. Cela devrait être de nature à satisfaire vos attentes telles que vous les formulez, non ?
L'Etat (certes c'est nous mais nous ne sommes ni vous ni moi aux manettes) se trouve aux yeux de tous mis devant ses propres renoncements et, en général, nos dirigeants goûtent rarement ce genre du publicité. Il leur incombe donc de ne plus laisser grande ouverte leur porte aux lobbyistes de l'industrie qui n'ont de cesse de paralyser l'action publique en matière d'environnement (entre autres) afin de préserver leurs intérêts catégoriels.
Le dessin de Plantu dans l'édition du jour du quotidien Le Monde, faisant implicitement référence à la cure d'amaigrissement des propositions de la Convention citoyenne pour le climat dans le projet de loi gouvernemental, est à ce titre très bien vu (comme presque toujours).

Pégase | 12 février 2021 à 17h39 Signaler un contenu inapproprié

Drôle de débat !! Que d'opposer la responsabilité collective/publique à la responsabilité privée.
Au vu des enjeux et de l'urgence, les deux sont utiles et nécessaires. Et les deux peuvent beaucoup.
@Neem: Le bilan carbone de ma famille voisine le quota par terrien estimé pour limiter le réchauffement à +2°C. Malgré un chauffage au gaz (nous nous chauffons peu), parce que nous avons la chance de pouvoir choisir nos métiers et lieux de vie avec des alternatives à la voiture (11000km/an) et que nous dépassons rarement le 110 sur l'autoroute, voire le 90 en montée. Nous achetons peu et d'occasion. Nous avons les moyens d'acheter local et Bio, sauf pour la viande plus difficile à trouver. Nous consommons 4-5 fois moins d'eau que la moyenne française.
Tout ça pour dire que je ne trouve pas si difficile de faire mieux sans grands sacrifices, sauf pour les kilomètres en voiture où les solutions tiennent dans les politiques publiques d'aménagement du territoire, et pour le prix de notre nourriture subventionnée (ou pas) qui tient de fait beaucoup aux politiques publiques.
A ceux qui trouvent que les fruits et légumes bio sont trop chers: 1/ de quelle différence de budget parle-t-on pour vous?
2/ les maraîchers ne gagnent même pas le SMIC horaire rapporté à leurs heures de travail. Au vu en plus des compétences nécessaires, c'est simplement scandaleux.

saison.olivier | 08 mars 2021 à 09h30 Signaler un contenu inapproprié

Pour Olivier, les fruits et légumes bios, et/ou locaux : sans doute un peu plus chers qu'en grande surface, mais je trouve qu'ils se gardent mieux Il m'arrive d'en jeter car trop gâtés, mais moins souvent que ceux de grande surface > économies d'achat.
Pour mon bilan carbone, il est deux fois supérieur à la moyenne française (11 pour moi, 5.5 pour la moyenne), normal, je chauffe au gaz.... donc rédhibitoire au niveau de leur calcul. Et pourtant, pour le reste, je fais gaffe. Peu de kilomètres en auto (10.000 kms par an au total ma femme et moi), pieds, vélo, bus et télétravail (çà aide).
Ma conso d'eau peut et doit baisser, mais je ne suis pas seul dans mon foyer.
Mes points d'amélioration principaux, je les connais : énergie et là, c'est aussi une question de "doctrine" personnelle.
Maintenant, on parle entre "initiés", donc plus ou moins "acquis à la cause".. tout le monde en France n'a pas conscience (ou ne veut) de tous les enjeux....c'est un fait. Et on ne représente que 1% de la population mondiale. On ne peut faire que notre colibri, mais il faut l'accepter aussi.

nimb | 08 mars 2021 à 11h39 Signaler un contenu inapproprié

perso pour l'automobile on n'a pas trop le choix, bien sur on peut prendre des chemins de traverse, ethanol, gpl qui est additivé de méthane, électrique, voire huile de colza pour les diesels.
Le reste je chauffe avec du bois non acheté, et une pompe à chaleur air air que j'ai installé moi-même, donc facture d'électricité raisonnable, investissement ridicule.
L'eau des gouttières arrosent le jardin.
j'achète du bio quand il est à -30%, sachant que le mot est bidon, je regardais encore ce matin un vin mousseux étiqueté bio, en microscopique: contient des sulfites, c'est pas encore aujourd'hui que je retrouverais le goût du vin de mon enfance.
Ca fait penser aux paysans bretons particulièrement soigneux à cultiver le blé bio: examen chimique contient des pesticides!
Si le blé arrive bio, on fait quoi dans le silo envahi de mouches à farine!!,

pemmore | 08 mars 2021 à 16h18 Signaler un contenu inapproprié

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