Un nouveau projet de recherche devrait compléter les connaissances sur l'augmentation de la mortalité des dauphins sur le littoral Atlantique : le projet Delmoges, lancé mercredi 30 mars, vise, en effet, l'étude de l'interaction entre les dauphins et les activités de pêche. Doté de 5 millions d'euros, il s'étalera sur trois ans. « Depuis 2016, les échouages de petits cétacés présentant des marques de captures par filet de pêche atteignent des niveaux inédits dans le golfe de Gascogne, avec des captures accidentelles annuelles estimées entre 3 000 et 11 000 dauphins dans cette zone, pour une population à l'échelle européenne de 680 000 individus », pointe l'Ifremer dans un communiqué.
Le projet compte étudier les habitats des dauphins, leurs mouvements, leurs relations avec leurs proies et leur environnement ainsi que leurs interactions avec les engins de pêche. Il s'appuiera ensuite sur ces données pour construire des scénarios de réduction des captures. Il évaluera également leurs conséquences écologiques ainsi que socio-économiques.
« Beaucoup de projets de recherche ont été lancés, comme Licado ou Cetambicion. Ces programmes apporteront des réponses, mais dans trois ou quatre ans, pointe Élodie Martinie-Cousty, pilote du réseau océans, mers et littoraux de France Nature Environnement (FNE). Ces données sont intéressantes, mais les seules mesures qui permettront de réduire drastiquement la capture des cétacés sont les fermetures spatiotemporelles. »
Pour mémoire, le 2 juillet 2020, la Commission européenne a mis en demeure la France de prendre des mesures pour éviter les prises accessoires de dauphins et de marsouins par les navires de pêche. Pour l'instant, la stratégie de la France pour les réduire s'appuie notamment sur des dispositifs de dissuasion acoustique (pingers) et des caméras de surveillance sur les bateaux. « Les prises accessoires sont la principale menace pour le dauphin commun dans l'Atlantique Nord-Est », a rappelé, en mai 2020, le Conseil international pour l'exploration de la mer (Ciem) dans une réponse à la Commission.