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Afin d'atteindre cet objectif, l'Europe finance plusieurs projets de recherche à travers le programme Énergie Intelligente Europe (EIE). Pour la période 2003-2006, 200 projets ont pu bénéficier de cet appui financier.
C'est le cas par exemple du programme SEEDT pour Strategies for development and diffusion of Energy Efficient Distribution Transformers. Le but du projet est de favoriser l'utilisation de transformateurs électriques de rendement optimum. Le potentiel d'économie d'énergie lié à ce type d'équipement est significatif : 18,5 TWh par an à l'échelle de l'Europe.
Démarré en janvier 2006, le projet se terminera à la fin du mois de juin. Il a été mené par une équipe constituée de partenaires avec des compétences variées et complémentaires : des bureaux d'études et des centres de recherche grecs et allemands (l'université technique d'Athènes, le Wuppertal Institute en Allemagne, le bureau d'études Thelcon en Grèce), deux compagnies électriques et des représentants de l'industrie (Endesa en Espagne, compagnie électrique de Lodz en Pologne, AREVA-Pologne, l'institut polonais du cuivre et FAST en Italie) et pour la France l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et le bureau d'études AERE.
Après plus de deux ans de travail, les équipes ont mis au point plusieurs outils. Pour cela, des tables rondes nationales ont été organisées pour enrichir la réflexion des partenaires avec les acteurs clés de chaque pays. En France, deux tables rondes ont regroupé les trois principaux fabricants français de transformateurs de la distribution électrique, ainsi que EDF, RTE, des universitaires et deux fabricants du matériau de base des transformateurs : le fabricant d'acier Thyssen Krupp, qui s'oriente vers des aciers très fins, à grains orientés et Hitachi Metglas, qui propose de l'acier amorphe.
Au final, le projet abouti à l'élaboration d'un label et d'un étiquetage de manière à promouvoir l'utilisation des transformateurs efficaces lors du processus d'achat. L'idée est d'établir une étiquette à l'image de ce qui se fait déjà pour l'électroménager et les voitures. Un guide technique destiné aux acheteurs a également été rédigé.
Le projet propose par ailleurs un outil téléchargeable en ligne ou utilisable sur le site Internet du projet. Baptisé TLCalc v2.0, cet outil permet de comparer deux transformateurs du point de vue énergétique et environnemental. Il faut pour cela entrer les données techniques de base de chaque transformateur (puissance, pertes à vide et en charge, autres pertes), le prix, les données économiques (taux d'intérêt, durée d'amortissement, coût de l'énergie), les données environnementales (coût des émissions de CO2, émissions de CO2 par kWh), la courbe de charge du transformateur ainsi que son évolution attendue. L'outil calcule alors, pour chaque transformateur, les pertes annuelles du transformateur, à vide et en charge, ainsi que le coût de ces pertes, annuelles et sur la durée de vie des transformateurs. Les émissions de CO2 qui en découlent sont elles aussi calculées. Au final, le coût des pertes à vide et en charge peut être comparé pour les deux transformateurs permettant l'évaluation économique d'une solution plus performante.
Les réseaux de distribution européens de l'électricité comptent environ 4,5 millions de transformateurs qui convertissent l'énergie électrique haute tension en énergie électrique basse tension plus appropriée pour une utilisation domestique. La flotte européenne de transformateur de distribution est encore dominée par la technologie traditionnelle qui totalise plus de 33 TWh de pertes par an dans l'UE des 27. Les acteurs du projet misent sur les nouveaux investissements et le renouvellement du parc à hauteur de 3% par an pour remplacer au fur et à mesure les installations vieillissantes.