
Bataille de normes dans le logement ancien
Les débats ont repris lundi 13 octobre. À la faveur d'un défaut de présence d'une partie des députés de la majorité, l'opposition, momentanément majoritaire dans l'Hémicycle, a fait passer une série des amendements qu'elle avait déposé à l'article 5, qui porte sur la réduction de la consommation d'énergie des bâtiments publics, des logements sociaux et des logements anciens d'au moins 38% à l'horizon 2020. Un amendement proposé par le député Vert Yves Cochet ramène de dix à huit ans le délai au terme duquel les administrations devront réduire d'au moins 40 % les consommations d'énergie et d'au moins 50 % les émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments publics.
Autre vote inattendu d'un chiffre qui manquait au texte de loi par rapport aux engagements initiaux du Grenelle : la rénovation complète de 400.000 logements anciens chaque année à compter de 2013. Son refus par le Gouvernement aurait désavoué la parole de Nicolas Sarkozy, qui, dans son discours du 25 octobre 2007, avait déclaré : nous allons doubler le nombre de bâtiments anciens rénovés chaque année et porter à 400.000 par an le nombre de logements anciens rénovés.
En revanche, l'amendement soutenu par l'opposition et présenté par le Vert Yves Cochet visant à instaurer une consommation annuelle d'énergie primaire de 80 kilowattheures au lieu des 150 kwh/m2 prévus par la loi a été rejeté, malgré les arguments du député : Si l'on rénove des logements anciens, autant le faire sérieusement, non pas dans le but d'atteindre une consommation annuelle de 120 ou 150 kilowattheures par mètre carré, mais immédiatement de 80. Sans quoi, dans dix ans, on sera contraint de dépenser à nouveau de l'argent pour renforcer l'isolation des bâtiments. Le gouvernement penche quant à lui pour une rénovation par étapes, moins coûteuse à court terme.
S'en suit un débat sur la précarité énergétique, qui n'est pas inscrite dans l'article 5, alors que, selon le député (Verts) Noël Mamère, nous savons bien que, pendant des décennies, on a conduit les bailleurs sociaux à doter les logements sociaux de convecteurs électriques pour financer le programme électronucléaire français. Or, le surendettement lié à la surconsommation d'énergie a pris une ampleur telle que, dans certains centres communaux d'action sociale, on a parfois été obligé de recruter des conseillères en économie sociale et familiale pour apprendre aux familles, parfois très démunies, à gérer leur consommation d'énergie.
A suivre, tard dans la nuit de mercredi à jeudi, l'examen du vaste et polémique chapitre III de la loi, sur les transports.