Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Le projet PICCMAT a 2 ans pour identifier des techniques agricoles d'atténuation des émissions de GES

L'agriculture étant à la fois source et puits de stockage de gaz à effet de serre, la Commission européenne souhaite identifier des techniques agricoles capables de réduire les émissions de GES. Elle mise pour cela sur son projet PICCMAT.

Agroécologie  |    |  F. Roussel
L'agriculture, comme toute activité humaine, a un impact sur le climat en tant que source d'émission de gaz à effet de serre (GES) à hauteur de 9% des émissions totales. En effet, la pratique de l'agriculture nécessite de l'énergie fossile pour les machines, les tracteurs, la fabrication des engrais et des pesticides, le chauffage des bâtiments, la transformation des produits, etc. La pratique de l'agriculture proprement dite émet du méthane (CH4), par exemple lors du drainage de terres marécageuses ou à travers les activités d'élevage, et de l'oxyde nitreux (N2O) libérés par les sols. Le secteur est même la principale source de ces deux puissants gaz à effet de serre. D'un autre côté, l'agriculture bénéficie d'un potentiel important de séquestration du carbone dans ses sols, au sein de la matière organique. C'est pourquoi, l'une des priorités de la politique européenne de développement rural pour la période 2007-2013 est d'accompagner des actions permettant l'atténuation des impacts de ce secteur. Les actions peuvent donc porter à la fois sur la limitation des émissions de GES et sur l'accentuation de la fonction de puits de carbone.

Cette politique européenne menée par la Commission s'est traduite par le lancement en début d'année du projet PICCMAT dans le cadre de son sixième Programme cadre pour la recherche et le développement technologique. Prévu sur deux ans, ce projet de recherche a pour objectifs d'identifier les pratiques agricoles qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de suggérer aux administrations et acteurs du secteur des outils réglementaires pour appuyer les nécessaires changements dans la gestion des terres. Ceci inclut des actions favorisant des changements radicaux dans l'utilisation des terres comme la production de biomasse à des fins énergétiques, le reboisement ou des modifications significatives des modes d'élevage. Des modifications de faible envergure dans les pratiques agricoles existantes peuvent également avoir des effets positifs d'atténuation des changements climatiques tout en ayant d'autres effets bénéfiques sur la qualité des sols. C'est le cas par exemple de la suppression du labourage, de l'utilisation de plantes à enracinement profond, des différents types de jachère, de la conversion des terres arables en prairies ou encore l'amélioration des rotations, la couverture hivernale des sols, l'entretien des terrasses, etc. Ces mesures moins radicales qui peuvent être appliquées largement à l'échelle de l'exploitation agricole seront privilégiées par le projet PICCMAT.

Dix organisations européennes, rassemblant des experts reconnus dans le domaine de l'agriculture et de l'environnement, travailleront conjointement pendant deux ans à ce projet, co-financé par la Commission européenne. Après un inventaire de la littérature scientifique existante, les membres de l'équipe évalueront la faisabilité et le rapport coût-efficacité d'une série de modifications potentielles des pratiques agricoles. Les mesures les plus prometteuses seront ensuite testées sur le terrain à travers des études de cas dans six pays européens (Pologne, Danemark, Royaume-Uni, Espagne, Italie et Bulgarie) avec pour objectif l'identification des limites à leur mise en œuvre et des incitations les plus appropriées que la Commission pourrait proposer. Les partenaires du projet PICCMAT formuleront ensuite des recommandations politiques à introduire dans la Politique agricole commune (PAC) en se concentrant sur deux types d'incitations : le financement à travers des mesures agro-environnementales ou l'éco-conditionnalité à travers laquelle les agriculteurs ne reçoivent leurs primes compensatoires en totalité qu'à condition de respecter certaines normes environnementales.

Le projet est étroitement suivi par la Direction générale de la recherche de la Commission européenne ainsi que par un conseil consultatif composé d'organisations agricoles et environnementales, de la DG agriculture, la DG environnement et de scientifiques. La consultation des acteurs du secteur et la communication des résultats aux publics intéressés constitueront des éléments très importants du projet.

Réactions2 réactions à cet article

lacune dans le "Grenelle" de l'écologie

Voila bien une illustration d'une considérable lacune dans le "Grenelle" de l'écologie: l'agriculture y est absente du volet énergie et changement climatique... Y a t'il une possibilité d'intervenir pour combler ce genre d'...ommission? (idem pour le nucléaire, bien sur!)
Marie

Marie | 19 juillet 2007 à 02h49 Signaler un contenu inapproprié
Re:lacune dans le

Agriculture, pas touche, sacré! c'est la Nature (avec un grand N comme azote).
Je remarque que dans l'ambitieux programme européen de recherche pour l'évolution des pratiques culturales, six pays sont prévus pour réaliser des expérimentations, c'est à dire acquérir de l'expérience et un certain savoir faire donc de l'avance sur les autres pays (même si ultérieurement les résultats sont partagés, mais vous savez bien ce que c'est "c'est pas parceque ça marche là-bas que ça marchera chez nous, il nous faut refaire les tests, et demander des crédits pour les faire").

Je remarque un grand absent dans cette liste de pays, la France, je croyais que c'était le premier pays agricole de l'UE. Alors comme ça le premier pays agricole n'est pas en première ligne des expérimentations? C'est surprenant

Gugu | 19 juillet 2007 à 08h57 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Florence Roussel

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires