Lancée la veille dans l'après-midi, l'opération devrait durer entre un et deux jours et demi. Elle sera doublée d'une procédure dite ''bottom kill'', qui consiste à injecter de la boue et du ciment par un puits de dérivation que BP espère avoir achevé de forer d'ici la mi-août afin de colmater définitivement la brèche.
Plus que 26% du pétrole encore dans l'eau
Autre annonce: les trois quarts du pétrole ayant fui du puits défectueux se sont ''évaporés'', ''dispersés'', ont été ''récupérés'' ou ''éliminés'', selon un rapport que devait présenter mercredi 4 août le gouvernement américain, mais dévoilé par le New York Times dans son édition du même jour. Ceci est dû au ''fait que la marée noire n'est plus alimentée depuis le 15 juillet dernier, jour où un entonnoir a été placé avec succès sur le puits endommagé'', expliquait Georges Peigné, chef du Département lutte et moyens de lutte du Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre) de Brest, dans une interview accordée mardi 4 août au quotidien suisse Le Temps.
Seuls 26% du pétrole seraient toujours dans l'eau, soit à l'état liquide, soit sous forme de résidus lourds au fond de la mer issus des brûlages localisés de la nappe réalisés quelques jours après le début de la fuite en avril dernier. D'après Georges Peigné, ces résidus lourds ne représentent que 5% des quantités incendiées, et se sont déposés au fond du golfe.
Au total, l'équivalent de cinq millions de barils - près de 800 millions de litres - de pétrole se sont déversés dans le golfe depuis l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon et la fuite du puits Macondo, a indiqué le gouvernement américain lundi 2 août.
Les dispersants dans le collimateur du Congrès
La question de l'impact environnemental de la marée noire, et notamment de celui des produits chimiques utilisés pour la disperser, demeure entière. L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a testé la toxicité de huit types de dispersants, dont le Corexit 9500 A, seule substance que BP déclare avoir utilisée pour lutter contre la marée noire. ''Les résultats indiquent que les mélanges dispersants ne sont généralement pas plus toxiques pour les espèces aquatiques testées [une espèce de crevette et de petits poissons, Ndlr] que le pétrole seul'', assure l'agence dans un communiqué du lundi 2 août. Officiellement, près de 7 millions de litres de ces dispersants ont été utilisés, mais un panel du Congrès estime que la quantité réelle de ces dispersants est bien supérieure.
Il reste aussi fort à faire pour nettoyer les 960 kilomètres de littoral en Louisiane, Mississippi, Alabama et Floride. Jusqu'à dimanche dernier, BP et le gouvernement y avaient ramassé 35.818 tonnes de résidus de pétrole.
Enfin, faute de soutien de leur propre parti, les sénateurs démocrates ont dû suspendre mardi 3 août leurs travaux sur un texte visant à supprimer la limite de 75 millions de dollars de dommages dont doit s'acquitter une compagnie en cas de marée noire. Le texte avait été adopté la semaine dernière au Congrès. Un montant bien maigre en comparaison des milliards de dollars que BP provisionne pour faire face aux coûts de la réparation des dommages environnementaux causés par plus de trois mois de marée noire.