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Eaux de baignade : une qualité en hausse mais pour des sites différents

Le nombre de sites de baignade suivis pour leur qualité de l'eau a diminué de 5,2%, par rapport à 2009 selon le dernier rapport de l'Agence européenne de l'environnement. 95,1% présentent une qualité conforme aux exigences contre 94,7% en 2013.

Eau  |    |  D. Laperche
Environnement & Technique N°348
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°348
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A première vue, le constat apparaît comme simple : "Les eaux de baignade en Europe (1) se sont maintenues, en 2014, à un niveau élevé de qualité, avec pas moins de 95% des eaux de baignade conformes aux normes minimales de qualité de l'eau", ont pointé Karmenu Vella, Commissaire européen chargé de l'environnement et Hans Bruyninckx, Directeur exécutif de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), dans l'édition 2015 du rapport annuel dédié à ce sujet. Traditionnel rendez-vous en amont de la période estivale, ce document établit un état des lieux de la qualité des eaux de baignade dans les 28 Etats membres ainsi qu'en Albanie et en Suisse.

Cette photographie repose toutefois sur les données communiquées par les différents pays. Et au fil des ans, le périmètre de surveillance s'est révélé mouvant. "Nous constatons une baisse du nombre d'eaux de baignade surveillées communiqué à la Commission européenne et à l'Agence européenne de l'environnement (AEE)", note le rapport sur la qualité des eaux de baignade (2) , publié mercredi 20 mai. Ainsi, entre 2009 et 2014, 2.741 eaux de baignade ont été exclues du programme de surveillance. Ce retrait a été toutefois compensée par l'arrivée de nouvelles potentielles stations balnéaires. En effet, dans le même temps, les Etats membres signalaient 1.386 nouveaux sites (3) . Au final, "14 États membres de l'UE ont connu une baisse nette du nombre de leurs eaux de baignade entre 2009 et 2014, souligne l'AEE. Dans sept d'entre eux, plus de 10% des eaux de baignade surveillées en 2009 ont été exclues du programme de surveillance en 2014". Il s'agit de la Lettonie (37,4%), du Luxembourg (45%), de la Pologne (37,4%), de la Grèce (26,9%), de la République tchèque (18,7%), du Danemark (14,6%) et de la Belgique (12,7%). A l'inverse, le nombre de sites de baignade a progressé de plus de 10% au Royaume-Uni (39%) et aux Pays-Bas (11%). Il est resté constant en Lituanie et à Malte.

3,6% des sites exclus de la surveillance en 2014

En 2014, sur 21.255 zones de baignades suivies (sans compter les 210 sites suisses et 73 albanais) près de 3,7% ont été exclues du programme de surveillance (soit 779 sites), selon l'AEE. L'année dernière, la France a ainsi retiré 20 sites (0,6%) du suivi et présenté dans le même temps 34 nouvelles zones (1%). Elle affiche au final 3.345 lieux de plaisance. Le record de l'exclusion est détenu par le cas particulier de la Grèce (41,8% soit 644 sites).

Les raisons qui justifient un retrait de la liste? La fréquentation par un nombre limité de baigneurs, l'absence d'infrastructures, les prélèvements demandés pas encore disponibles ou encore une qualité de l'eau insuffisante dont l'amélioration nécessite un coût exagéré ou des mesures trop difficiles à mettre en œuvre. "Une fois qu'une interdiction permanente de baignade ou une recommandation déconseillant de façon permanente la baignade est mise en place, un site de baignade n'est plus considéré comme un site de baignade officiel et se trouve donc exclu du programme de surveillance", précise l'AEE. Autre possibilité : un changement de l'emplacement exact des prélèvements exclut une eau de baignade du programme de surveillance jusqu'à ce que des prélèvements effectués sur le nouvel emplacement soient disponibles pour une période de quatre ans. Les autorités grecques ont ainsi expliqué que la forte diminution des sites était liée à la révision de leur réseau de surveillance des eaux de baignade. Cette dernière a conduit à agréger plusieurs sites de baignade, jusqu'alors identifiés comme distincts, en une seule unité du point de vue du système de surveillance.

Dans l'ensemble, en 2014, parmi les sites exclus, 31 l'ont été du fait de leur fermeture. Pour 73 d'entre eux, la qualité de l'eau n'a pas pu être évaluée après des "changements affectant la qualité des eaux de baignade". L'Italie a déclaré 32 sites dans cette situation. La France en compte neuf. "La qualité de l'eau de ces zones sera évaluée lorsque les données d'au moins 16 prélèvements effectués après les changements auront été communiquées", rappelle l'AEE. Pour 556 sites européens la fréquence des prélèvements pour le suivi s'est avérée insuffisante (un échantillon pré-saisonnier, des échantillons de quatre ans et un échantillon par mois). Trois pays présentent plus de 10% de leurs zones de baignade qui ne satisfont pas la norme de fréquence des prélèvements : la Suède (21,2 %), Chypre (17,0 %) et la Hongrie (14,8 %). La France ne compte pour sa part que près de 1% de ses sites dans ce cas (38).

Classement sur des données statistiques de 4 années

Le palmarès des zones balnéaires

Six pays arrivent en tête du palmarès avec au moins 90% des eaux de baignade communiquées (côtières ou intérieures) de qualité excellente : l'Allemagne, Chypre, la Croatie, la Grèce, le Luxembourg et Malte. "Les plus fortes proportions d'eaux de baignade non conformes ou de qualité insuffisante par rapport à l'ensemble des eaux de baignades ont été observées en Estonie (5,6 %), en Irlande (5,1 %), aux Pays-Bas (4,9 %) et en Suède (3,6 %)", pointe l'AEE.
En France*, 74,6% des sites sont conformes aux valeurs guides ou d'excellente qualité, 94,2% sont au moins de qualité suffisante, 3,1% insuffisante (105 eaux de baignade). Et pour 2,7% des eaux de baignade, la classification n'a pas été possible (fermeture, prélèvements insuffisant, etc.).
Cette année, 27 pays (dont la Suisse) ont évalué la qualité de leurs eaux de baignade conformément aux exigences de la directive. Elle implique notamment la réalisation de profils de baignade et concentre le suivi des paramètres microbiologiques sur deux germes : les entérocoques intestinaux et Escherichia coli. Elle introduit également un classement de la qualité des eaux (insuffisante, suffisante, bonne ou excellente) sur les données statistiques obtenues sur quatre années consécutives. Ainsi, l'évaluation de la qualité des eaux de baignade en 2014 s'appuie sur les prélèvements effectués entre 2011 et 2014. Trois pays, l'Albanie, la Roumanie et le Royaume-Uni ont continué à appliquer les règles de transition. L'année prochaine toutefois, tous les Etats membres de l'UE devront réaliser le classement exigé par la nouvelle directive (publication en 2016). 2015 constitue également la limite à partir de laquelle la qualité de toutes les eaux de baignade de l'UE devra être suffisante au plus tard à la fin de la saison balnéaire. "Après cette date, le classement temporaire d'une eau de baignade comme étant de qualité insuffisante restera permis si des mesures sont prises pour améliorer sa qualité, note l'AEE. Cependant, si une eau de baignade est classée comme étant de qualité insuffisante pendant cinq années consécutives, une interdiction permanente de baignade ou une recommandation déconseillant de façon permanente la baignade sera introduite par l'Etat membre concerné".

1. Lien vers une carte de la qualité des eaux en Europe
http://www.eea.europa.eu/themes/water/interactive/bathing/state-of-bathing-waters
2. Lien vers le rapport Qualité des eaux de baignade européennes en 2014
http://www.eea.europa.eu/fr/publications/qualite-des-eaux-de-baignade-6
3. Les eaux de baignade qui ont été exclues du programme de surveillance pour une saison seulement (dans de rares cas, elles l'ont été pendant plus d'une saison) ont fait de nouveau l'objet de contrôles avec communication des résultats les années suivantes. Ces sites de baignade ne sont toutefois pas considérés comme de nouveaux sites de baignade.

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