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Actu-Environnement

Qualité de l'eau : le Conseil d'État impose la prise en compte de l'impact temporaire des projets

Aménagement  |    |  L. Radisson

Par une décision (1) du 28 juillet 2022, la Haute Juridiction administrative a annulé une disposition du décret du 4 octobre 2018 relatif aux schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage) et aux schémas d'aménagement et de gestion des eaux (Sage). Cette disposition prévoyait qu'il ne devait pas être tenu compte des « impacts de courte durée et sans conséquence de long terme » pour apprécier la compatibilité des programmes et projets avec l'objectif de prévention de la détérioration de la qualité de l'eau fixé par les Sdage.

France Nature Environnement (FNE) avait formé un recours pour excès de pouvoir contre ce décret. Le Conseil d'État avait sursis à statuer sur cette requête dans l'attente des réponses de la Cour de justice de l'Union européenne aux questions préjudicielles qu'il lui avait posées. Par une décision du 5 mai 2022, cette dernière avait affirmé, au regard de la directive-cadre sur l'eau (DCE), que les autorités administratives nationales devaient tenir compte des impacts de courte durée des programmes et projets sur l'état des masses d'eau.

Il résulte de cette décision, juge le Conseil d'État, qu'il appartient à l'autorité administrative de prendre en compte l'ensemble des impacts des programmes et des projets sur l'état des masses d'eau concernées, y compris les impacts temporaires de courte durée et sans conséquences de long terme sur celles-ci, « à moins qu'il ne soit manifeste que ces impacts n'ont, par nature, que peu d'incidence sur l'état des masses d'eau concernées et qu'ils ne peuvent entraîner de détérioration au sens de la loi ».

FNE se félicite de cette victoire judiciaire. « Ce décret [était] dangereux pour la qualité des masses d'eau car il ne [fixait] aucun garde-fou pour garantir l'absence de détérioration des eaux suite à des impacts présentés comme "temporaires". Certains projets dont la phase chantier génère de forts impacts sur les eaux [auraient pu] être autorisés de façon bien plus permissive à cause d'un tel décret, sans aucune mesure de compensation plus précoce par exemple », explique Benjamin Hogommat, juriste de FNE à l'origine du recours.

1. Télécharger la décision du Conseil d'État
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-40177-CE-decision-impact-projet-qualite-eau.pdf

Réactions2 réactions à cet article

Excellent travail du réseau juridique de FNE, fort heureusement favorablement suivi par la plus haute juridiction nationale.
Cette salutaire décision prouve une fois de plus qu'il est vraiment temps que nos décideurs changent leur vieux logiciel "L'écologie pour les nuls 1.0" !

Pégase | 21 août 2022 à 12h04 Signaler un contenu inapproprié

Heureusement que FNE est là pour faire appliquer les directives européennes, qui dans le cas présent, la directive-cadre sur l'eau, appuie sa réglementation sur des mesures de bon sens : tout projet ou programme conséquent, même temporaire, a des conséquences sur les masses d'eau et doit être compatible avec leur protection. En ces temps de réchauffement climatique, c'est d'autant plus nécessaire de le rappeler.

mangouste | 22 août 2022 à 12h18 Signaler un contenu inapproprié

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