
Cette station a été choisie pour sa représentativité des stations sans correspondance et comme la grande majorité des stations souterraines, elle dispose d'un système de ventilation qui favorise les échanges entre air extérieur et intérieur.
Deux points de mesure ont été disposés de part et d'autre des voies, en vis-à-vis sur les quais, afin de caractériser la qualité de l'air respirée par les voyageurs. Deux autres points de mesure extérieurs étaient situés l'un au niveau d'une entrée, l'autre à proximité de la grille de ventilation de la station. La régie de transports et l'association agréée se sont partagées les points de mesure mettant chacun en œuvre un laboratoire mobile à l'extérieur de la station et une baie d'analyseurs sur chaque quai.
Différents polluants ont été mesurés : les particules fines (PM10) et très fines (PM2,5) qui proviennent à la fois de l'environnement extérieur (véhicules, chauffage et industrie) et de l'intérieur du métro (systèmes de freinage, du ballast….), ainsi que les oxydes d'azote (NOx) majoritairement émis par le trafic routier. Bilan : si l'ozone n'est présent qu'à l'état de trace, on y trouve en revanche un taux de poussière plus élevé qu'à l'extérieur.
Airparif a obtenu des résultats similaires à ceux de la RATP, a précisé l'organisme chargé de contrôler l'air en région parisienne en présentant ses résultats, le 2 juillet dernier. Les variations de polluants au cours du temps sont identiques, et les niveaux obtenus sont cohérents avec les mesures permanentes de chaque organisme.
À l'intérieur de la station, les mesures de particules PM10 et PM2,5 sont supérieures (près de 2,5 fois) aux teneurs relevées dans l'air extérieur, surtout la journée. Le niveau des PM10 se situait en moyenne à 60μg/m3 en station contre près de 25μg/m3 en extérieur et atteignait, à l'intérieur de la station son maximum aux heures de pointe (matin vers 9h et le soir entre 17h et 20h). Ceci s'explique par le processus de formation des particules lors de la circulation des métros : système de freinage, remise en suspension…, commente Airparif. En dehors de niveaux nocturnes ponctuellement élevés, liés à des travaux de maintenance, les valeurs horaires les plus fortes en journée ont été de 194 μg/m3 (le 8 décembre 2008 à 10h) pour les particules PM10 et de 60 μg/m3 (le 11 décembre 2008 à 10h) pour les particules fines PM2,5.
À l'extérieur de la station, les niveaux de particules relevés sont intermédiaires entre les mesures effectuées sur le réseau de mesures d'Airparif dans l'air ambiant et celles mesurées à proximité du trafic routier, avec une hausse des niveaux en journée, une baisse la nuit et les week-ends. Les maxima horaires ont été logiquement enregistrés sur le point de mesures situé à la fois à côté d'un feu de signalisation, au plus près du trafic routier, et directement au-dessus d'une grille de ventilation qui provoque un transfert de particules de l'intérieur de l'enceinte vers l'extérieur (72 μg/m3 pour les PM10 et 48 μg/m3 pour les PM2,5). Ce site était donc impacté à la fois par le trafic routier du Faubourg Saint Antoine et par l'évacuation d'air en provenance de la station.
Le niveau de dioxyde d'azote reste inférieur comparé à l'extérieur et les mesures n'ont pas relevées de trace d'ozone. Dans l'intérieur de la station, les concentrations de dioxyde d'azote n'ont pas été strictement similaires sur les 2 quais comme on aurait pu le croire. Elles ont été en moyenne légèrement plus faibles d'un côté que de l'autre (64 μg/m3 contre 59 μg/m3), ce qui peut être expliqué par une dissymétrie de la ventilation, précise l'association.
D'autres séries de mesures conjointes entre la RATP et Airparif seront conduites, en particulier des mesures dans la gare d'Auber d'ici à la fin de l'année. Cette station est plus complexe avec de multiples lignes.