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Actu-Environnement

Qualité de l'air en Ile de France en 2008 : le bilan reste insatisfaisant

Si le bilan de la qualité de l'air en Ile-de-France dressé par Airparif pour 2008 est meilleur qu'en 2007 du fait des conditions météorologiques, la qualité de l'air au quotidien reste insatisfaisante et ne respecte pas les réglementations. Détails

Risques  |    |  C. Seghier
   
Qualité de l'air en Ile de France en 2008 : le bilan reste insatisfaisant
© Photofranck
   
C'est la première année durant laquelle il n'est survenu aucun épisode de pollution atmosphérique ayant donné lieu au franchissement des seuils d'information ou d'alerte, a commenté Philippe Lameloise, le directeur de l'organisme Airparif chargé de contrôler l'air en région parisienne, en présentant le bilan de la qualité de l'air en Ile-de-France pour 2008. De peu puisque le 1er janvier 2009, on a eu un dépassement du seuil d'information pour les particules en suspension dans l'air. C'était le premier déclenchement depuis la mise en place de la procédure, a-t-il précisé.

Malgré cette année plutôt favorable en terme météorologique pour la pollution atmosphérique avec notamment un été frais et nuageux, la situation n'a pas pour autant été satisfaisante en matière de qualité de l'air sur les quatre polluants problématiques : dioxyde d'azote, particules, ozone et benzène. Cela doit nous interpeller sur cette évaluation un peu exclusive de la pollution atmosphérique à travers les épisodes conduisant à la gestion de la procédure d'information et d'alerte et cela montre un peu ses limites ! , analyse le directeur de l'association.

SO2, CO et Pb globalement en baisse

Avec certains polluants, il n'y a plus de problème en termes d'objectif de qualité défini par l'Union Européenne et repris dans la réglementation française. C'est le cas du dioxyde de soufre émis principalement par l'industrie et le chauffage, du monoxyde de carbone et du Plomb. Pour le monoxyde de carbone émis par le trafic routier, la valeur limite pour la protection de la santé est largement respectée. La baisse des teneurs observées depuis 1994 se confirme mais tend toutefois à se stabiliser.

Les polluants qui restent les plus problématiques…

En raison de la diminution à l'échelle Européenne des teneurs en benzène (C6H6) dans les carburants depuis 2000, les émissions de ce polluant émis majoritairement par le trafic routier par les véhicules à essence, ont diminué depuis 1994 dans une fourchette allant de 74% à 88% en fonction de la proximité du trafic. Mais 2008 confirme la fin de la longue période de baisse. Si lorsque l'on est loin du trafic, l'objectif de qualité française (2 µg/m3) est respecté, ce n'est toujours pas le cas à proximité du trafic routier pour plus de 1000 km de voiries. Au total, ce sont ainsi près d'1,3 millions de Franciliens situés dans l'agglomération, qui sont concernés par ces dépassements.

Pour ce qui est de l'ozone, l'objectif de qualité annuel relatif à la santé (120 mg/m3 en moyenne sur 8 heures) est dépassé dans toute l'Ile de France comme chaque année et malgré l'absence d'épisodes d'alerte pendant l'été.

Concernant le dioxyde d'azote, 2008 marque une stabilité globale des niveaux de dioxyde d'azote loin du trafic routier comme le long des voies de circulation mais avec des situations contrastées selon les stations, note Airparif. L'objectif de qualité annuel de 40 µg/m3, qui deviendra une valeur limite à respecter en 2010, est largement dépassé. En revanche, à proximité du trafic routier, la tendance est assez stable (-3 % entre 2000 et 2008) mais avec de forts niveaux de pollution qui sont deux fois supérieurs à la réglementation (objectif de 40 µg/m3 en moyenne). Cette situation s'expliquerait selon Airparif, par les caractéristiques chimiques du dioxyde d'azote, polluant dit « secondaire » provenant de la réaction chimique entre le monoxyde d'azote et l'ozone. Les teneurs toujours élevées de monoxyde d'azote sur les voies de circulation, associées à un niveau de fond d'ozone croissant, créent des niveaux soutenus de dioxyde d'azote le long des grands axes de circulation. Ainsi, 3,2 millions de Franciliens ont été exposés à un air dépassant l'objectif de qualité annuel en 2008. La surface de dépassement est estimée à 260 km2, souligne Philippe Lameloise. Ces chiffres avaient progressivement baissé depuis 2002 en raison notamment de la diminution des concentrations de fond, mais ils se stabilisent désormais. Plus grave : la valeur limite annuelle à respecter en 2008 (44 µg/m3), est elle aussi, dépassée sur une part importante du réseau routier régional et ainsi plus de 2 millions de Franciliens résident dans l'agglomération parisienne sont exposés à un air qui ne respecte pas cette réglementation, prévient le directeur d'Airparif.

… parmi lesquelles les particules fines

Les niveaux des particules fines PM10 (particules en suspension dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres et qui représentent un risque respiratoire) et PM2,5 (particules en suspension dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres et qui sont encore plus nocives pour l'organisme) ont été faibles et ont atteint leur plus bas niveau historique du fait des conditions météorologiques rencontrées tout au long de l'année. Mais malgré cette baisse, les valeurs limites restent largement dépassées le long de la majeure partie des axes routiers parisiens et des principaux axes de circulation de la petite et grande couronne. La superficie de ce dépassement concerne 150 km2 et 1,3 millions de Franciliens. Loin du trafic, aucun dépassement n'a été constaté en 2008 par l'organisme chargé de surveiller la qualité de l'air.
Reste que le mois de janvier de 2009 a vu une première quinzaine avec une très grande stabilité atmosphérique et des niveaux de particules qui ont conduit à quatre reprises au déclenchement soit du niveau d'information, soit du niveau d'alerte avec des niveaux de particules qui sont pratiquement des records. On a rarement atteint des niveaux aussi élevés, confie Philippe Lameloise.

En ce qui concerne les PM2,5, elles ne sont réglementées au niveau européen que depuis 2008 et la ''station trafic'' de Airparif située sur le boulevard périphérique atteint le seuil de la valeur limite 2008 (30 µg/m3) et est deux fois supérieure au seuil préconisé du Grenelle de l'Environnement (15 µg/m3).

Cette année montre que plus que les quelques jours d'épisodes de pollution annuels, ce sont bien les niveaux moyens de pollution qui posent problème et qui constituent le véritable enjeu sanitaire à résoudre. Et notamment les particules. Si les gaz d'échappement des moteurs diesels sont souvent associés aux particules, ce type de véhicules ne constitue pas la seule source d'émission. Les particules ont trois origines comme les rejets directs dans l'atmosphère (transports routiers, industrie et activités domestiques, en particulier le chauffage notamment au bois), les remises en suspension des particules qui sont déposées au sol sous l'action du vent ou par les véhicules le long des rues et la transformation, sachant que certains gaz peuvent produire des particules par réaction chimique entre eux. Comme ces deux dernières sources donnent lieu à des transports de particules à travers l'Europe, la question de leur origine se pose. Notamment en ce qui concerne la dimension continentale de la diffusion. Une étude de deux ans et demie devrait être lancée en ce sens par Airparif en 2009 avec le soutien de l'Etat, du Conseil régional d'Ile de France et de la Mairie de Paris.

Réactions1 réaction à cet article

seuil d'alerte pour les particules PM 2,5

Une précision: l'OMS a fixé, en 2005, comme directive le seuil d'alerte pour les particules PM 2,5 à 25 µg/m3. La France aurait attendu 2008 pour sortir un taux de 30 µg/m3? C'est vrai que Mme Kosciusko Morizet voulait le porter à 15 µg/m3, ce qui aurait été courageux et juste parce que fondé sur des observations scientifiques, mais on l'a remplacée...
Nous sommes en constant dépassement des seuils établis affecter la santé, avec toutes les conséquences qui en dérivent surtout pour le futur de nos enfants.
En France, on arrive seulement maintenant à constater ce que depuis des années d'autres pays ont constaté, et pourtant nos décideurs ne prennent aucune mesure. Ils se limitent à financer des études pour comprendre si la pollution est locale, régionale ou continentale (!) et c'est tout. Je crois qu'ils ne se rendent pas compte de la gravité de la situation et surtout de la responsabilité qu'ils assument pour ne pas avoir le courage d'intervenir!

rfm | 18 février 2009 à 10h42 Signaler un contenu inapproprié

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